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La naranja nació verde 1944-02-16 (Milonga) — Orquesta Francisco Canaro con Carlos Roldán y Héctor Castel

Rafael Rossi; Letra: Luis Mario (María Luisa Carnelli)

La naran­ja nació verde Y el tiem­po la maduró, Cuan­do me quer­rás, negri­ta Es lo que pre­gun­to yo.

Sous ce titre un peu curieux se cache une éton­nante pour du jour.
La chan­son fait le par­al­lèle entre le fruit vert, amer et le fruit mûr, doux, avec la femme qui n’est pas prête à aimer et qui le peut devenir en devenant douce.
L’air allè­gre et joueur de la milon­ga dévoile donc une demande d’amour en retour, un peu comme le déclarait Pierre de Ron­sard, âgé de 20 ans en 1545, après sa ren­con­tre avec Cas­san­dre Salviati :

Mignonne, allons voir si la rose Qui ce matin avoit desclose Sa robe de pour­pre au Soleil, A point per­du ces­te vesprée Les plis de sa robe pour­prée, Et son teint au vostre pareil…

Bon, le par­al­lèle n’est pas totale­ment exact, Ron­sard jouait avec la peur de la mort et María Luisa Car­nel­li invite plutôt à mûrir plus rapi­de­ment, mais dans les deux cas, je pense qu’on peut par­ler d’une envie pres­sante de con­som­mer.
Je viens de citer María Luisa Car­nel­li, cette auteure argen­tine se présen­tait sous un nom de plume d’homme, Luis Mario. María Luisa d’o­rig­ine bour­geoise et de for­ma­tion lit­téraire clas­sique, a prob­a­ble­ment pris ce de façon à ce que sa famille ne se rende pas compte qu’elle écrivait des paroles de tan­go en argot (lun­far­do).
Si vous souhaitez en con­naître plus sur sa tra­jec­toire par­ti­c­ulière, vous pou­vez con­sul­ter une biogra­phie écrite par Nél­i­da Beat­riz Cirigliano dans Buenos Aires His­to­ria.
Sur la milon­ga pro­pre­ment dite, le rythme est assez intéres­sant, assez proche de l’ha­banera (mais moins que dans la ver­sion de ). La par­tie chan­tée rend toute­fois un peu com­pliquée la danse. Cette milon­ga peut être dif­fusée en milon­ga, sans être un must have.

Extrait musical

La naran­ja nació verde 1944-02-16 (Milon­ga) — con Car­los Roldán y Héc­tor Cas­tel

L’archive sonore présen­tée ici, l’est à titre d’ex­em­ple didac­tique. La qual­ité sonore est réduite à cause de la plate­forme de dif­fu­sion qui n’ac­cepte pas les fichiers que j’u­tilise en milon­ga et qui sont env­i­ron 50 fois plus gros et de bien meilleure qual­ité. Je pense toute­fois que cet extrait vous per­me­t­tra de décou­vrir le titre en atten­dant que vous le trou­viez dans une qual­ité audio­phile.

Paroles

La naran­ja nació verde
Y el tiem­po la maduró,
Cuan­do me quer­rás, negri­ta
Es lo que pre­gun­to yo.
Me dijiste ayer: mañana
Y hoy me dijiste que no,
Qué naran­ja más amar­ga
Es la que a mí me tocó.

La naran­ja cuan­do nace… nace verde
La esper­an­za tam­bién tiene ese col­or,
La naran­ja se hace dulce
La esper­an­za… ilusión.
El baile… el bailecito está de fies­ta
Como sue­na res­o­nan­do el acordeón,
¡Ay, mi negra!, Con tus ojos
Me has nubla­do el .

Me dijiste ayer: mañana
Y hoy respondiste que no,
Estás jugan­do a las pren­das
Pero el pren­da­do soy yo.
La naran­ja nació verde
Y al final se maduró,
Cuan­do me dirás, negri­ta
Que la espera ter­minó.

Rafael Rossi; Luis Mario (María Luisa Car­nel­li) Letra: Luis Mario (María Luisa Car­nel­li)

Autres enregistrements

Ce titre plutôt orig­i­nal n’a pas don­né lieu à beau­coup d’en­reg­istrements. Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas été beau­coup joué, seule­ment qu’il n’a pas été enreg­istré. Voici quelques enreg­istrements :

  • 1943-08-02 Feli­ciano Brunel­li con . Ver­sion proche de l’ha­banera, assez joyeuse. Brunel­li est un musi­cien général­iste, qui n’a pas don­né que dans le tan­go. Il était né en France (à Mar­seille), de par­ents ital­iens et nat­u­ral­isé Argentin. Quant à Oscar Vale­ta, le chanteur, il ne sem­ble avoir enreg­istré qu’avec Brunel­li.
  • 1949 Trío Rafael Rossi con , l’au­teur de la musique a enreg­istré sa com­po­si­tion. C’est assez joli, mais un peu mou en faire une milon­ga inou­bli­able.

Sur la col­lab­o­ra­tion de Canaro avec ces chanteurs, on compte près d’une cen­taine d’en­reg­istrements avec Car­los Roldán dont un bon nom­bre de milon­gas ( et “nor­males”). Par con­tre, il sem­blerait qu’il n’a pas enreg­istré d’autre titre avec Héc­tor Cas­tel.

La naran­ja nació verde Y al final se maduró, Cuan­do me dirás, negri­ta Que la espera ter­minó.
L’o­r­ange naît verte et au final mûrit. Quand me diras-tu, petite noire, que l’at­tente est ter­minée ?