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Luz y sombra 1956-08-08 — Orquesta Alfredo De Angelis con Carlos Dante y Oscar Larroca

Alfredo De Angelis Letra: Gervasio López

Luz y som­bra, de lumière et d’ombre, de Ange­lis, Lar­ro­ca et Dante peignent un tableau ravis­sant que je vais vous présen­ter. Les ombres sont unique­ment présentes pour don­ner du relief à la lumière. Cette valse pais­i­ble, mais entraî­nante, nous fait décou­vrir un aspect du tan­go, bien loin de la seule tristesse qu’y voient cer­tains. Met­tons cela en lumière.

Extrait musical

Luz y som­bra 1956-08-08 — Orques­ta Alfre­do De Ange­lis con Car­los Dante y Oscar Lar­ro­ca.

Dès les pre­mières notes, la gaîté du morceau appa­raît, les pre­miers temps de la valse sont bien mar­qués. Après 50 sec­on­des, Oscar Lar­ro­ca com­mence de sa voix de bary­ton, suivi de peu par la voix de ténor de Car­los Dante. Les deux voix vont se mêler ain­si jusqu’à la dernière mesure. On sent bien qu’il ne se déroule pas un drame dans cette valse. Les paroles vont nous le con­firmer.

Paroles

Los tri­nos se der­ra­man
Y emer­gen los arrul­los
Ese jardín flori­do
Que tienen por man­sión
Jilgueros y gor­riones
Alon­dras y zorza­les
Que ento­nan him­nos bel­los
Como una ben­di­ción
Via­jeras golon­dri­nas
Salu­dan a su pasó
Y como gen­tileza
Con­tes­ta el ruiseñor
Elab­o­ra el hornero
Su rús­ti­ca mora­da
Y un pavo rear­rum­broso
Crit­i­ca con­struc­tor

Concier­to de per­fume
De can­tos y de ale­grías
De la nat­u­raleza
Ofrece al soñador
Male­ta de col­ores
Enjam­bre deli­cioso
Que alu­cinó lle­va­do
Jamás algún pin­tor

Y cuan­do cae la tarde
Los pájaros palmeros
Retor­nan a sus nidos
En bus­ca de calor
Entor­nan las camelias
Sus péta­los celosos
Por miedo que el rocío
Les quite su esplen­dor

Enmudece el ambi­ente
La noche se aprox­i­ma
Ensaya un gril­lo el can­to
Monótono y tristón
Palide­cen las rosas
Se esfu­ma la ale­gría
Y llo­ra la cig­a­r­ra
Porque se ha puesto el Sol
Y llo­ra la cig­a­r­ra
Porque se ha puesto el Sol
Alfre­do De Ange­lis Letra: Ger­va­sio López

Traduction libre et indications

Les trilles se répan­dent et les roucoule­ments émer­gent.
Ce jardin fleuri qui est le manoir des chardon­nerets et des moineaux, des alou­ettes et des grives qui chantent de beaux hymnes comme une béné­dic­tion.
Les hiron­delles voyageuses les salu­ent au pas­sage et, par cour­toisie, le rossig­nol répond, le hornero éla­bore sa demeure rus­tique et une dinde revêche cri­tique le con­struc­teur.
Un con­cert de par­fums, de chants et de joies, offre la nature au rêveur, une mal­lette de couleurs, un déli­cieux essaim qui a hal­lu­ciné et que n’a jamais porté un pein­tre. (la mal­lette, on pour­rait dire la palette de couleurs est si riche qu’aucun pein­tre n’en a jamais eu de pareille).
Et quand tombe le soir, les oiseaux de palmiers retour­nent à leurs nids à la recherche de chaleur.
Les camélias envelop­pent jalouse­ment leurs pétales de peur que la rosée ne leur enlève leur splen­deur.
L’am­biance est muette, la nuit approche, un gril­lon répète le chant monot­o­ne et triste, les ros­es pâlis­sent et la joie s’é­vanouit et la cigale pleure parce que le soleil s’est couché.
Et la cigale pleure parce que le soleil s’est couché.

Les duos et trios de chanteurs de De Angelis

Si plusieurs orchestres, j’hésite à dire beau­coup, ont réal­isé des duos de chanteurs, De Ange­lis a eu une prédilec­tion pour le genre. Nous avons vu hier que Edgar­do Dona­to avait enreg­istré de nom­breux chanteurs et avait prof­ité de la pro­fu­sion pour enreg­istr­er même des trios.

Les duos de chanteurs de De Angelis

De Ange­lis a fait de même en enreg­is­trant beau­coup de duos et même un quatuor… Voici une liste des asso­ci­a­tions qu’il a util­isées pour ses enreg­istrements. D’autres ont existé, mais sans avoir été immor­tal­isée par le disque :

  • Car­los Aguirre et Alber­to Cuel­lo
  • Car­los Aguirre et Julián Ros­ales
  • Car­los Dante et Julio Mar­tel (sans doute le duo le plus con­nu de De Ange­lis)
  • Car­los Dante et Oscar Lar­ro­ca (c’est celui de notre valse du jour)
  • Juan Car­los Godoy et Oscar Lar­ro­ca
  • Juan Car­los Godoy et Lalo Mar­tel
  • Juan Car­los Godoy et Rober­to Manci­ni
  • Isabel “Gigí” De Ange­lis et Car­los Bole­di (Gigi est la fille de De Ange­lis)
  • Isabel “Gigí” De Ange­lis et Ricar­do “Chiqui” Pereyra (Exer­ci­ce de pronon­ci­a­tion Gigi y Chiqui).
  • Rubén Linares et Marce­lo Bion­di­ni

Sur la com­po­si­tion des duos. En général, les orchestres essayaient d’avoir deux chanteurs. Un qui jouait le rôle de l’Espagnol (Oscar Lar­ro­ca pour cette valse) et un qui jouait le rôle de l’Italien (Car­los Dante pour cette valse). Il y avait aus­si la néces­sité d’association de voix com­pat­i­bles et générale­ment de reg­istres dif­férents (ténor et bary­ton, par exem­ple). De Ange­lis ou Troi­lo ont par­ti­c­ulière­ment bien réus­si leurs « mariages », d’autres chefs ont eu du mal à con­tracter les voix qui vont bien ensem­ble, comme Di Sar­li ou D’Arienzo.
Une autre rai­son qui fait que De Ange­lis a util­isé des duos est que c’est une car­ac­téris­tique de la musique tra­di­tion­nelle et De Ange­lis a, par exem­ple, enreg­istré pas mal de vals criol­los. Pour Troi­lo, il me sem­ble que c’est plus son goût pour les voix, même s’il a aus­si inves­tigué du côté du folk­lore.

Le quatuor de chanteur de De Angelis

  • Ricar­do “Chiqui” Pereyra, Jorge Guiller­mo, Marce­lo Bion­di­ni et Isabel “Gigí” De Ange­lis

Comme les quatuors de chanteurs sont tout de même assez rares en tan­go, je vais vous faire écouter celui-ci dans un titre qui va faire rire cer­tains. La cale­si­ta (le manège).

La cale­si­ta 1981 — Orques­ta Alfre­do De Ange­lis con Ricar­do “Chiqui” Pereyra, Jorge Guiller­mo, Marce­lo Bion­di­ni y Isabel “Gigí” De Ange­lis (Mar­i­ano Mores Letra: Cátu­lo Castil­lo).

Avec La cale­si­ta, on est assez loin du tan­go auquel nous a habitué De Ange­lis, mais le titre vaut une expli­ca­tion.
La cale­si­ta, c’est le manège. Celui qu’aiment les enfants. À Buenos Aires, ils étaient mus par des moteurs de sang (des chevaux) avant de pass­er à des motori­sa­tions moins cru­elles pour les ani­maux.
Cer­tains qual­i­fi­aient De Ange­lis de orques­ta de cale­si­ta, orchestre pour les manèges. Mais con­traire­ment au dédain qu’affichent ceux qui l’affublent de ce nom, ce n’est pas à cause d’un manque de qual­ité, bien au con­traire. Si De Ange­lis était si joué dans les manèges, c’était que sa musique atti­rait les femmes qui décidaient de plac­er leur progéni­ture sur la machine tour­nante afin de pou­voir savour­er la musique de De Ange­lis. Les femmes n’étaient pas les seules à être attirées par la musique, cer­tains danseurs prof­i­taient de cette musique « gra­tu­ite » pour danser autour du manège. Peut-être que le manège était égale­ment prop­ice pour se met­tre en ménage (jeu de mot en français, je suis désolé pour ceux qui lisent dans une autre langue).

Autres versions

La valse enreg­istrée par De Ange­lis est unique, mais le titre avait aupar­a­vant été util­isé pour d’autres œuvres.

Luz y som­bra 1930-09-11 — Orques­ta Julio De Caro con Luis Díaz (Alfre­do Oscar Gen­tile; Atilio Sup­paro, musique et paroles).

Bon, ce n’est pas vilain, mais cela manque tout de même d’un peu d’euphorie et d’intérêt pour la danse. Je vous pro­pose de met­tre ce titre de côté.

Luz y som­bra 1955 — Astor Piaz­zol­la y su Orques­ta Típi­ca (Astor Piaz­zol­la).

De l’excellent Piaz­zol­la, mais à 1000 lieues de ce qu’enregistrera l’année suiv­ante, De Ange­lis. La musique de Piaz­zol­la est rel­a­tive­ment descrip­tive. On peut assez facile­ment iden­ti­fi­er les alter­nances de lumière et d’ombre. De la musique à écouter, dans l’ombre d’un salon cos­su.

Luz y som­bra 1993-12 — Georges Rabol (Astor Piaz­zol­la).

Luz y som­bra 1993-12 — Georges Rabol (Astor Piaz­zol­la). Une inter­pré­ta­tion impres­sion­nante, au piano, de Luz y som­bra de Piaz­zol­la. Le piano est un mer­veilleux instru­ment, capa­ble, comme le prou­ve Georges Rabol, de rem­plac­er un orchestre.
Nous sommes en 1993, mais ras­surez-vous, je vous pro­pose main­tenant, pour vous diver­tir, la ver­sion de Luz y som­bra de De Ange­lis, notre valse du jour qui est net­te­ment antérieure de 37 années.

Luz y som­bra 1956-08-08 — Orques­ta Alfre­do De Ange­lis con Car­los Dante y Oscar Lar­ro­ca.

Notre valse du jour est le seul enreg­istrement de cette anec­dote pass­able dans une milon­ga, mais sa bonne humeur per­met de com­penser cela.

La nuit est en train de tomber sur ce joli jardin.

On remar­quera le hornero et sa mai­son faîte de boue qui lui vaut le titre d’ar­chi­tecte. Le chardon­neret élé­gant, cité dans la chan­son, est égale­ment présent. Les camélias et les ros­es pâlis­santes. C’est ce beau jardin que j’imagine en enten­dant cette valse. En pas­sant l’arche, on trou­vera un espace dégagé pour danser la valse.

Alors, val­sons jusqu’à demain, les amis !

Ilusión azul 1945-06-08 — Orquesta Alfredo De Angelis con Carlos Dante

Arquímedes Arci, paroles et musique

Hier, nous étions dans les éclats de cristal, aujourd’hui, dans l’illusion bleue. Les deux thèmes sont proches. En valse, les choses passent mieux, mais les paroles que pro­pose Arquímedes Arcidi­a­cono (Arci) sur sa pro­pre musique méri­tent qu’on s’y attarde. On notera le très gros suc­cès de ce titre, même en dehors de la petite sphère du tan­go.

De Arquímedes Arcidi­a­cono (Arci) se con­nais­sent deux com­po­si­tions dont il est à la fois com­pos­i­teur et paroli­er, Ilusión azul et Con­se­jo de oro qui comme notre valse du jour a été inau­guré par Agustín Mag­a­l­di.
Con­se­jo de oro fut enreg­istrée par la suite par Pugliese et Ilusión azul a fait car­rière avec De Ange­lis, mais de très nom­breuses ver­sions bien au-delà de la petite sphère du tan­go témoignent de l’engouement pour ce titre par­ti­c­ulière­ment réus­si.
Ces deux seules œuvres con­nues dont il assure les deux rôles, de com­pos­i­teur et d’auteur, témoignent de son grand tal­ent. Ses paroles sont à la hau­teur de sa musique.
De Arquímedes, on sait très peu pour ne pas dire rien. On con­naît juste la date de sa mort, le 5 avril 1938, et c’est tout.

Extrait musical

Ilusión azul 1945-06-08 — Orques­ta Alfre­do De Ange­lis con Car­los Dante.

C’est le pre­mier des deux enreg­istrements de De Ange­lis. Une valse rapi­de, avec des repris­es d’énergie. Une valse irré­sistible.

Par­ti­tion pour piano de Ilusión azul de Arquímedes Arci.

On remar­que que sur la par­ti­tion, il est indiqué vals criol­lo. Ce n’est pas tout à fait un syn­onyme de valse et cette indi­ca­tion a de l’importance. Tout d’abord, pour le musi­cien, qui sait que cela sig­ni­fie un type d’accompagnement par­ti­c­uli­er. Pour les gui­taristes, cela s’effectue par deux mou­ve­ments vers le bas et un vers le haut de la main droite, ce qui rend tout à fait dif­férem­ment de l’accompagnement clas­sique de la valse. Ceux qui con­nais­sent le folk­lore pour­ront ressen­tir l’envie de frap­per dans les mains, car cela rap­pelle l’introduction de la chacar­era (par exem­ple). Atten­tion, je n’ai pas dit que c’était le même rythme, seule­ment que c’est la même sen­sa­tion de pseu­do syn­cope…
L’autre point est que cette indi­ca­tion fait vers­er le titre dans le domaine du folk­lore. Ce n’est pas une oblig­a­tion, mais les joueurs, notam­ment de gui­tare folk­lorique, vont s’emparer plus facile­ment de cette par­ti­tion et cela explique sans doute le des­tin de cette valse, comme nous allons le voir avec les autres ver­sions.

Paroles

Alti­va y sober­bia, cual diosa pagana,
pasaste a mi lado mostran­do el ren­cor
y des­de aquel día yo sé que he per­di­do,
la glo­ria inefa­ble de un sueño de amor.
No extraño tus besos que fueron fin­gi­dos,
ni extraño tus labios de raro dul­zor…
ni me sor­prende tu enorme fal­sía,
porque son her­manas: mujer y traición.

Yo tan sólo sien­to
de todo tu eno­jo,
el traidor embru­jo
que tienen tus ojos.
Ojos que fueron estrel­las que guiaron mi alma,
que me roban cal­ma si me nie­gan cru­eles
cuan­do ansioso bus­co su mirar de amor.
Ojos que fueron las redes donde pri­sionero,
te adoré sin­cero y me han hecho escla­vo,
al pon­er en mi alma la azul ilusión.
Pero tu alma, des­deñosa y fría,
no sabía de amores para mi dolor.
Fueron tus ojos los que me mintieron
tan engañadores, como aquel ful­gor.
Y aho­ra arras­tro la cade­na
del recuer­do triste
del pasa­do her­moso,
al vivir dichoso
en los dora­dos bra­zos
de aque­l­la ilusión.

Amores fin­gi­dos son, cual mari­posa,
como ella engañosa que igual que una flor
nos mien­ten car­iño, nos hieren el alma,
se lle­van la esen­cia y nos dejan dolor.
Pero yo no sien­to el dolor de la heri­da
que abrió den­tro mi alma tu negra traición,
tan sólo me duele el ful­gor de tus ojos,
que ayer me miraron con tier­na pasión.

Arquímedes Arci, paroles et musique

Traduction libre

Hau­taine et arro­gante, comme une déesse païenne, tu es passée à côté de moi en mon­trant du ressen­ti­ment et depuis ce jour je sais que j’ai per­du la gloire inef­fa­ble d’un rêve d’amour.
Je ne regrette pas tes bais­ers qui étaient feints, je ne regrette pas tes lèvres d’une rare douceur… et je ne suis pas sur­pris par ton énorme men­songe, parce qu’elles sont sœurs : femme et trahi­son. (je pré­cise que je ne suis pas sol­idaire de ce qui est écrit ici)

Je ressens seule­ment ta colère, le traître sor­tilège qu’ont tes yeux.
Des yeux qui furent des étoiles qui guidaient mon âme, qui me volaient le calme quand ils se refu­saient cru­elle­ment quand je cher­chais anx­ieuse­ment leur regard d’amour.
Des yeux qui étaient les filets où j’étais pris­on­nier, je t’ai adoré sincère­ment et me suis fait esclave, en met­tant dans mon âme l’illusion bleue.
Mais ton âme, dédaigneuse et froide, ne con­nais­sait pas d’amour pour ma douleur.
Ce sont tes yeux, ceux qui m’ont men­ti, aus­si trompeurs que cette lueur éblouis­sante.
Et main­tenant, je traîne la chaîne du triste sou­venir du beau passé, vivant heureux dans les bras dorés de cette illu­sion.

Ce sont des amours feints, comme un papil­lon, comme elle, trompeuse, qui, comme une fleur, nous illu­sion­nent d’affection, blessent notre âme, nous enlèvent l’essence et nous lais­sent de la douleur.
Mais je ne sens pas la douleur de la blessure qu’a ouverte dans mon âme ta noire trahi­son, je suis seule­ment peiné par l’éclat de tes yeux, qui hier me regar­daient avec une ten­dre pas­sion.

Autres versions

Ilusión azul 1933-08-07 — Dúo Agustín Mag­a­l­di y Pedro Noda con gui­tar­ras.

Le duo de chanteurs vedettes inter­prète ce titre avec brio. Ils inau­gurent une typolo­gie qui sera reprise par de nom­breux orchestres de folk­lore argentin, mais pas que. Nous en ver­rons quelques exem­ples.

Ilusión azul 1945-06-08 — Orques­ta Alfre­do De Ange­lis con Car­los Dante. C’est notre valse du jour.
Ilusión azul 1964-04 — Orques­ta Alfre­do De Ange­lis con Juan Car­los Godoy y Rober­to Manci­ni.

Une superbe ver­sion qui reprend le duo, comme Mag­a­l­a­di et Noda. Petite anec­dote, jusqu’à il y a 25 ans, j’avais les deux ver­sions, mais celle de 1964 n’avait pas la total­ité de son intro. J’avais donc fait un mon­tage en mod­i­fi­ant la sonorité de la ver­sion de 1945, pour insér­er les sec­on­des qui man­quaient. Je viens de réé­couter cette chimère. Ce n’est pas si mal, mais je suis con­tent d’avoir désor­mais une ver­sion inté­grale de 1964.
C’est intéres­sant pour étudi­er l’évolution du style de De Ange­lis en une dizaine d’années.

Ilusión azul 1974 — Los Can­tores del Alba.

Quand je vous annonçais la récupéra­tion par le domaine du folk­lore, en voici un pre­mier exem­ple. Les puristes et les grognons diront que ce n’est pas du tan­go et que ce n’est pas dans­able. Pour une fois, je suis un peu d’accord, mais à cause de la pause inter­mé­di­aire qui peut pos­er des prob­lèmes aux danseurs…

Ilusión azul 1985c — Arbole­da y Valen­cia.

Ce duo colom­bi­en est surtout con­nu pour leur grand suc­cès, la valse El Camino de la vida (1991).

Ilusión azul — Diana Maria y Luz Aida.

Deux sœurs colom­bi­ennes qui chantent ensem­ble. On peut égale­ment enten­dre leur frère, Oscar Ivan. Encore un exem­ple du courant colom­bi­en qui por­ta cette valse. Atten­tion, il ne faudrait pas con­fon­dre, cette Luz Aida, avec la célèbre actrice argen­tine qui inter­vient, par exem­ple dans Loco lin­do (1936) et qui enreg­is­tra quelques tan­gos.

Ilusión azul 1962c — Lalo Mar­tel accom­pa­g­né de Osval­do Reque­na y Los Reyes del Tan­go.

Lalo est le frère de Julio Mar­tel. Leur style est assez proche.
Erra­tum, 2024-06-12
Dans la V1 de cet arti­cle, j’avais repro­duit deux fois ce titre. Une fois sous le nom de Julio Mar­tel et une autre avec la men­tion Cuar­te­to Palais de Glace. Les deux datés de 1962c. Voici l’ex­pli­ca­tion de mon erreur. Mer­ci à Fred Alard TDJ et Gérard Car­don­net d’avoir attiré mon atten­tion sur ce titre.
En fait, j’avais les deux iden­ti­fi­ca­tions dans ma dis­cothèque. Une bien labelisée, avec Lalo Mar­tel et une que j’avais numérisé il y a trente ans à par­tir d’un disque vinyle du Cuar­te­to Palais de Glace. Lors de l’opéra­tion, il m’avait échap­pé les petits car­ac­tères qui indi­quaient :

En el lado B, tema 2, Ilusión azul (Vals) no fue inter­pre­ta­do por el Cuar­te­to Palais de Glace sino por Lalo Mar­tel acom­paña­do por Osval­do Reque­na y Los reyes del tan­go.

Sur la face B, le deux­ième titre, Ilusión azul (Valse) n’a pas été inter­prété par le Quar­tette Palais de Glace, mais par Lalo Mar­tel accom­pa­g­né de Osval­do Reque­na y Los Reyes del Tan­go.
Désolé de l’er­reur, pen­dant des années, j’ai annon­cé Palais de Glace dans les milon­gas alors que c’é­tait Los Reyes del Tan­go.
Détail amu­sant, per­son­ne n’avait remar­qué que le titre était présen­té deux fois et les com­men­taires élo­gieux sur cette musique s’adres­saient à la ver­sion éti­quetée Palais de Glace et aucun à celle, totale­ment iden­tique, éti­quetée Lalo Mar­tel

Ilusión azul 1984c — Her­nan y Jose Arbey.

Encore un duo, encore des Colom­bi­ens.

Ilusión azul 1985c — Los Romanceros de Amer­i­ca.

Encore des Colom­bi­ens. Qua­tre gui­tares. Ils ont enreg­istré suff­isam­ment de valses pour faire une belle tan­da, pour les danseurs qui aiment sor­tir des sen­tiers bat­tus.

Ilusión azul 1985c — Los Patu­ma.

Je vous laisse devin­er de quel pays ils vien­nent…

La Colom­bie, bra­vo, vous avez trou­vé…

Ilusión azul 1985c — Los Can­tores del Sur.

Per­du, ils sont Chiliens….

Ilusión azul 1991c — Los Can­tores de Antaño.

Une ver­sion très typée années 90 de la musique de var­iété, avec la bat­terie et les sons étranges de l’orgue élec­tron­ique. Je le pro­pose plus pour la curiosité et parce qu’ils ren­for­cent mon équipe colom­bi­enne…

Ilusión azul 2010c — Los Gen­tiles y Grupo Trans­paren­cias.

Je ne vous demande pas d’où ils sont, car vous avez déjà dev­iné. Ils sont colom­bi­ens.

Ilusión azul 2010-10 — Fabio Hager Sex­te­to.

Une ver­sion instru­men­tale, type musique clas­sique. La qual­ité des musi­ciens per­met de voir la qual­ité d’écriture du titre, mais bien sûr, les danseurs préféreront une des ver­sions tra­di­tion­nelles.

Ilusión azul 2015c — Trio Quitasueño.

Encore un orchestre… colom­bi­en.  Leur nom est amu­sant. Ils quit­tent le som­meil. Dans ce con­texte, j’imagine que c’est leur musique qui empêche de dormir… Le terme quitasueño s’utilise aus­si quand des soucis empêchent de dormir.

Ilusión azul 2021c — Full Cir­cle Trio.

Pour ter­min­er avec la ver­sion la plus orig­i­nale et la ques­tion les plus dif­fi­ciles :
1 Quel est l’instrument prin­ci­pal de cette ver­sion ?
2 De quel pays sont les musi­ciens ?

Répons­es…

Si vous avez répon­du le Marim­ba ou quelque chose d’approchant, bra­vo, vous fer­ez un bon danseur voire un bon DJ.
Si vous avez répon­du Colom­bie, vous êtes un bon lecteur, mais vous avez per­du, c’est USA…

Full Cir­cle Trio, avec Jack Van Geem (marim­ba), Robert Wright (con­tre­basse) et Ray­mond Froelich (per­cus­sions).

À not­er qu’ils ont fait un disque de tan­go. Peut-être à recom­man­der à ceux qui ont du mal à repér­er quand pos­er les pieds 😉

À demain, les amis.