Sueño de muñeca 1935-05-03 – Orquesta Juan Canaro con Alejandro Fernández (Rafael Vicente Cisca)

Letra:

Ce titre sympathique, connu par les frères Canaro, a quelques particularités qui peuvent faire hésiter un DJ de le passer en . Voyons si ces scrupules sont justifiés. Nous allons traiter en parallèle les deux enregistrements, celui de Juan et celui de Francisco, tous les deux de 1935.

Tout d’abord, la version de Juan. C’est lui l’auteur de la musique et il l’a enregistré un 3 mai, date anniversaire de cet article.

Version de Juan Canaro

https://dj-byc.com/wp-content/uploads/2025/05/Sueno-de-muneca-1935-05-03-Orquesta-Juan-Canaro-con-Alejandro-Fernandez.mp3
Sueño de muñeca 1935-05-03 – Orquesta Juan Canaro con Alejandro Fernández (Rafael Vicente Cisca).

On est frappé par la très longue introduction, comme si l’on se préparait au sommeil et presque à une minute, le rêve démarre, s’exprimant sur un mode mineur. On remarque quelques petits sursauts qui évoquent la (ou la mazurka).
L’orchestration est assez simple et la voix de Alejandro Fernández ressort bien au-dessus des instruments.

Version de

https://dj-byc.com/wp-content/uploads/2025/05/Sueno-de-muneca-1935-04-25-Orquesta-Francisco-Canaro-con-Roberto-Maida.mp3
Francisco a donc enregistré sa version une semaine avant son frère.

À l’époque, les deux frères n’étaient plus aussi proches, Juan avait quitté l’orchestre de Francisco depuis cinq ans.
L’introduction est encore longue avec 40 secondes. Un faux départ à 30 secondes prépare les à la «  ». C’est une petite fantaisie proposée par Francisco.
On remarque tout de suite que l’orchestration est beaucoup plus poussée chez Francisco. Les instruments, plus nombreux, sont diversifiés et différenciés. Même si on n’échappe pas au marquage pesant des temps évoquant la mazurka ou la ranchera, les dialogues entre les instruments apportent une note de variété qui enlève la monotonie.
En général, cette version sera préférée à celle de Juan, même si elle accentue encore plus le caractère de la ranchera.

Paroles

En el jardín de la ilusión
Dormida vi bajo el rosal,
A la mujer de tentación
Que presintió mi madrigal.

Tenía los cabellos de oro y sol
Un cuerpo de muñeca escultural,
Mejillas con colores de arrebol
Diosa y flor virginal.

Por verla y admirarla me acerqué
Y el hombre más dichoso me sentí,
Pues viendo que soñaba la escuché
Y al soñar, decía así:

Tú serás mi dulce amor
El príncipe que soñé,
Te brindo mi candor
Y sólo para ti seré.
Ven mis ansias a calmar
Y en pago de tu amor,
En mí, mis besos lograrás
Con pasión,
Te adora hasta morir
Mi amante .
Juan Canaro Letra: Jesús Fernández Blanco

libre

Dans le jardin de l’illusion, j’ai vu, endormi au pied du rosier, la femme de la tentation qu’avait imaginée mon madrigal.

Elle avait des cheveux d’or et de soleil, un corps de poupée sculpturale, des joues avec des couleurs de coucher de soleil (arrebol est un mot poétique désignant la couleur des nuages éclairés par le soleil couchant), déesse et fleur virginale.
Pour la voir et l’admirer, je me suis approché et je me suis senti l’homme le plus heureux. Puis, voyant qu’elle rêvait, je l’ai écoutée et, dans son rêve, elle parlait ainsi :
Tu seras mon doux amour, le prince dont j’ai rêvé, je t’offre ma candeur et je serai seulement à toi.
Viens calmer mes désirs et, en retour de ton amour, en moi, tu obtiendras mes baisers, avec passion. Je t’adore à mourir, mon cœur aimant.

Les angoisses du DJ

Les deux versions provoquent les angoisses du DJ pour deux raisons.

Première angoisse des DJ, une introduction très longue

La version de Juan totalise 55 secondes dintroduction et celle de Francisco 40 secondes

La version de Juan totalise 55 secondes d’introduction et celle de Francisco 40 secondes. C’est long, très long, surtout quand on fait des tandas de trois titres…

De si longues introductions sont donc assez difficiles à utiliser. Le DJ devrait prévenir les danseurs et leur indiquer la durée de l’introduction. C’est d’autant plus important que ces introductions ne permettent pas de deviner le style des musiques. En annonçant à l’avance une valse, pour un premier titre de tanda, cela laisse le temps aux danseurs de bien inviter.

Cependant, dans beaucoup de cas et toujours quand ce type de titre est placé au milieu d’une tanda, on coupera l’introduction. Pour la version de Francisco, on pourra garder le faux départ, comme un élément de jeu avec les danseurs.

Les DJ bavards peuvent profiter de ces introductions généreuses pour donner des indications. Les autres pourront assister au désarroi des danseurs qui ne savent sur quel pied ils vont devoir danser…

Seconde angoisse des DJ, un style hésitant

Vous l’aurez remarqué, les deux versions, même si elles ont bien un rythme à trois temps, présentent des petits bonds suivis de courtes pauses, typiques de la ranchera ou de la mazurka.

Cet élément n’est pas très propice à la valse, car il casse la dynamique.

Le DJ devra donc juger, en fonction des compétences des danseurs, si cela va être apprécié ou honni par les danseurs.

La quasi-totalité des bons danseurs est incapable de réaliser une valse agréable sur une ranchera très marquée. En revanche, les danseurs plus moyens pourront s’en accommoder plus facilement, car ils sont moins concernés par le respect de la musique.

Dans le cas de ces « valses », les accents de ranchera ne sont pas trop marqués et on pourra tenter de les passer. Cependant, il y a tant de valses parfaites pour cela que ce n’est pas forcément pertinent de prendre des risques.

À vous de juger.

À bientôt, les amis !

Partagez
avatar d’auteur/autrice
DJ BYC Bernardo DJ - VJ

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.