El monito 1945-06-12 — Orquesta Osvaldo Pugliese

Julio De Caro Letra :

Ne sont-ils pas mignons ces deux-là ? , le petit singe est en fait un texte plein de ten­dresse et de regrets. Par­fois, les hommes com­met­tent des erreurs qu’ils regret­tent. Ne les sin­geons pas et con­tentons-nous d’ap­préci­er ce que nous avons, ici, cette mag­nifique musique decari­enne inter­prétée par Pugliese. Cette anec­dote nous per­me­t­tra d’ap­pro­fondir la liai­son entre ces deux grands musi­ciens, De Caro et Pugliese.

Extrait musical

Par­ti­tion pour piano El moni­to de Julio De Caro Letra Juan Car­los Maram­bio Catán
El moni­to 1945-06-12 — Orques­ta Osval­do Pugliese.
El moni­to Julio de Caro Disque Vic­tor 79569 face A du 23 juil­let 1925

Sur le disque du pre­mier enreg­istrement du titre, on remar­que deux choses. Il est indiqué « Tan­go humoris­ti­co ». Ce titre se veut donc drôle. L’autre chose est la men­tion « orques­ta « reper­to­rio nacional » ; cela indique que l’orchestre joue de la musique argen­tine.

Paroles

“Mi moni­toz” me llamó
la piba de mi amor,
la que mi robó y que,
en mi pobre bulín,
me amó con berretín
sin cono­cer dolor.
El bulín fue nido fiel
de mi primer amor,
donde gocé su gran pasión de amar.
Y fue mi fiel mujer
ponien­do en mí su fe,
su puro corazón.

La piba can­tábame así:
Si yo quiero vivir
jun­ti­to a tu amor,
tu amor,
que curó mi dolor.
¿Por qué
me dejás corazón?
Sin ti,
morirá mi pasión.
Así,
mi pebe­ta can­tó,
mi pebe­ta can­tó su can­ción.
¡Qué ingra­ta pasó
su fugaz ilusión!

Mi moni­to no dirá,
Moni­to de mi amor.
Mi corazón hoy la buscó en su afán
sin poder ya gozar
la luz de su mirar,
la miel de su pasión.
Mi pebe­ta ya se fue
y nun­ca volverá.
Talvez irá rodan­do al cabaret,
bus­can­do en su dolor,
aliv­io al cham­pán,
olvi­do a mi des­dén.

Julio De Caro Letra : Juan Car­los Maram­bio Catán

libre

« Mon petit singe » m’ap­pelait la fille de mon amour, celle qui a volée mon cœur et qui, dans mon pau­vre logis, m’a aimée avec pas­sion sans con­naître de douleur.
Le logis a été le nid fidèle de mon pre­mier amour, où j’ai appré­cié sa grande pas­sion pour aimer.
Et elle fut ma femme fidèle qui met­tait en moi sa foi, son cœur pur.

La fille m’a chan­té ceci :
Si je veux vivre avec ton amour, ton amour, qui a guéri ma douleur.
Pourquoi me quittes-tu mon cœur ?
Sans toi, ma pas­sion mour­ra.
Ain­si ma poupée a chan­té, ma poupée a chan­té sa chan­son.
Comme, en ingrate, pas­sa ton illu­sion fugace !

Mon petit singe elle ne dira plus, petit singe de mon amour.
Mon cœur aujour­d’hui la cherche dans son empresse­ment sans pou­voir goûter son regard, le miel de sa pas­sion.
Ma poupée main­tenant est par­tie et ne revien­dra jamais.
Peut-être ira-t-elle roder jusqu’au cabaret, cher­chant dans sa douleur le soulage­ment du , l’ou­bli de mon dédain.

Autres versions

El moni­to 1925-07-23 — Orques­ta Julio De Caro.

Julio de Caro, auteur, ouvre le bal. On notera les par­ties sif­flées.

El moni­to 1926 — con gui­tar­ras.

On regrette le son assez prim­i­tif qui ne rend pas grâce à la qual­ité de cette inter­pré­ta­tion par un excel­lent chanteur. C’est la seule ver­sion avec les paroles.

El moni­to 1928-07-19 — Julio De Caro y su Orques­ta Típi­ca.

Sur le disque, la men­tion tan­go humoris­tique a dis­paru. Même s’il reste les sif­fle­ments, cette ver­sion est plus sérieuse. Elle béné­fi­cie de l’en­reg­istrement élec­trique qui améliore con­sid­érable­ment la qual­ité sonore et même si De Caro con­tin­ue à jouer avec son vio­lon à cor­net, le titre est d’une grande qual­ité musi­cale. De Caro n’est pas réputé pour la danse, mais là, il me sem­ble qu’i­ci, on peut en avoir pour ses oreilles et ses pieds.

Le disque de 1929 Lindi­ca­tion de tan­go humoris­tique a dis­paru
El moni­to 1939-05-23 — Orques­ta Julio De Caro.

Une ver­sion énergique.
On retrou­ve les sif­fle­ments et appa­raît un dia­logue “Raah­h­hh, Moni­to / Si / Quieres Café? / No / Por qué?”. C’est sans doute un sou­venir du tan­go humoris­tique. On imag­ine que les clients devaient s’a­muser lorsque l’orchestre évo­quait le titre. Peut-être que l’idée vient d’un client imi­tant le singe et que cette scénette impro­visée au départ s’est invitée dans la presta­tion de l’orchestre.
On retrou­ve dans cette inter­pré­ta­tion de De Caro, des car­ac­tères, comme les sif­fle­ments puis­sants des vio­lons, que l’on retrou­vera chez Pugliese. N’ou­blions pas que ce dernier était un grand admi­ra­teur de De Caro. Avec sa mod­estie, il se voulait un sim­ple con­ser­va­teur de la mémoire du maître. On sait qu’il a fait bien plus, comme en témoigne notre .

El moni­to 1945-06-12 — Orques­ta Osval­do Pugliese. C’est notre tan­go du jour.

La par­en­té avec de De Caro est sen­si­ble, mais Pugliese a son style pro­pre qui influ­encera sans doute aus­si un peu De Caro, dans un jeu d’aller-retour.

El moni­to 1949-09-29 — Orques­ta Julio De Caro.

Une dizaine d’an­nées plus tard, De Caro nous offre une nou­velle ver­sion superbe. Les simil­i­tudes avec Pugliese sont encore plus mar­quées, notam­ment avec le tem­po net­te­ment plus lent et proche de celui de Pugliese. On retrou­ve toute­fois le dia­logue de la ver­sion de 1939, dans une ver­sion un plus large. “Ah, ah ah, Moni­to / Si / Quieres Café? / No / Por qué? / Quiero carame­lo” (je veux un bon­bon). Avec ces dia­logues imi­tant la « voix » d’un singe, De Caro s’éloigne des paroles de Juan Car­los Maram­bio Catán en renouant avec le côté tan­go humoris­tique. Mais tous les orchestres se sont éloignés des paroles, du moins pour l’en­reg­istrement, car toutes les ver­sions disponibles aujour­d’hui sont instru­men­tales (si on excepte Rober­to Díaz).
Ce qui est sûr est que cette ver­sion con­vient par­faite­ment à la danse, ce qui fait men­tir ceux qui classe De Caro dans le défini­tive­ment indans­able.

El moni­to 1953 — Orques­ta arr. de .

Comme on s’en doute, Troi­lo avec Piaz­zol­la ne vont pas don­ner dans la gau­dri­ole et pas de risque d’en­ten­dre un signe refuser un café dans cette ver­sion qui a per­du tout ce qui fait le car­ac­tère d’un tan­go de danse, mais qui a gag­né une richesse musi­cale incroy­able, pleine de rebondisse­ments. Cette ver­sion nous racon­te une his­toire, qua­si une épopée, de quoi rester à bout de souf­fle, même en restant tran­quille­ment dans son fau­teuil à l’é­couter.

Il y a bien sûr d’autres enreg­istrements postérieurs, mais je préfère vous laiss­er sur ce point cul­mi­nant.

À demain les amis !

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DJ BYC Bernar­do DJ — VJ

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