Horas de pasión 1956-05-02 — Roberto Firpo y su Cuarteto Típico

Roberto Firpo Letra : José A. Bugliot ; Rafael José De Rosa

Le tan­go est une pas­sion, mais la pas­sion est aus­si objet de tan­go. Cette jolie valse a été écrite par Fir­po qui l’a enreg­istrée à deux repris­es. Je vous invite donc à entr­er dans la valse horas de pasión (Heures de pas­sion). Un sujet léger, à la lim­ite du mys­tique.

Cette valse a été écrite par Rober­to Fir­po pour la comédie lyrique Hoy te lla­man milon­gui­ta qui a été inter­prétée au Teatro Apo­lo de Buenos Aires durant l’année 1932.
Les pro­tag­o­nistes, acteurs et chanteurs, mem­bres de la com­pag­nie Olin­da Bozán, étaient les suiv­ants :
Olin­da Bozán (qui assur­ait aus­si la mise en scène), Eloy Alvarez, Rosi­ta Arri­eta, Fran­cis­co Charmiel­lo, Pedro Fior­i­to, Tita Gala­tro, Miguel Ligero, Car­los Morales, Chola Osés, Leonor Rinal­di, Aída Sportel­li, Susana Var­gas. Principe Azul (Her­ber­to Emil­iano Cos­ta) qui a enreg­istré le titre sur disque sem­ble aus­si avoir fait par­tie du spec­ta­cle.
Rober­to Fir­po a écrit et dirige la musique.

À gauche le théâtre Apo­lo en 1949 17 ans après la représen­ta­tion de  Hoy te lla­man Milon­gui­ta  On remar­quera que Olin­dan Bozan est tou­jours à laffiche En haut à droite le théâtre dans les années 30 et en bas à droite la représen­ta­tion de  Hoy te lla­man Milon­gui­ta  en 1932

Extrait musical

Horas de pasión 1956-05-02 — Rober­to Fir­po y su Cuar­te­to Típi­co.

Paroles

Fiebre del amor que ignor­a­ba mi corazón
nubes de ilusión de un ensueño arrobador,
yo seré la fuente de tu noble inspiración
donde vol­carse tus ale­grías y tu dolor.
Si mi liris­mo es tu fe
tu poesía es mi religión.

(recita­do)
Noches de ilusión de un ensueño arrobador.

Del inmor­tal Dios amor
tal es el gran poder,
que nos con­duce al plac­er
en bra­zos del dolor.

(recita­do)
Sueños, plac­eres, dolor,
sigue can­tan­do mi bien,
que la can­ción es tam­bién
cari­cia para el amor

En la noche larga de mi hon­da des­o­lación
me llegó una vez que a la esper­an­za me des­pertó
de tan celes­tial como cam­pana de nue­vo son
la div­ina voz de Jesu­cristo me pare­ció,
Me des­cubriste al amor…
¡Y yo bendi­go tu apari­ción!

(recita­do)
Me llegó una voz que a la esper­an­za me des­pertó.

Rober­to Fir­po Letra: José A. Bugliot ; Rafael José De Rosa

Principe Azul ne chante et dit que ce qui est en gras. Il est prob­a­ble que dans le spec­ta­cle, la par­tie chan­tée était plus longue. Faute d’enregistrement, on ne le saura pas…

Traduction libre

Fièvre de l’amour que mon cœur a ignorée, nuages d’illusion d’un rêve enchanteur, je serai la source de ta noble inspi­ra­tion où dévers­er tes joies et ta douleur.
Si mon lyrisme est ta foi, ta poésie est ma reli­gion.
(réc­i­tatif)
Nuits d’illusion d’un rêve enchanteur.
De l’immortel Dieu Amour, tant est grand le pou­voir, qu’il nous mène au plaisir dans les bras de la douleur.
(réc­i­tatif)
Rêves, plaisirs, douleurs, con­tin­ue à chanter ma bonne, car la chan­son est aus­si, caresse pour l’amour.
Dans la longue nuit de ma pro­fonde déso­la­tion, une fois que la voix divine de Jésus-Christ m’a sem­blé m’éveiller à l’espérance, aus­si céleste que le son de la cloche, tu m’as ouvert à l’amour…
Et je bénis ton appari­tion!
(réc­i­tatif)
Une voix m’est par­v­enue qui m’a éveil­lé à l’espoir.

Autres versions et pièces complémentaires

Horas de pasión 1932-09-27 — Orques­ta Rober­to Fir­po con Príncipe Azul.

C’est la ver­sion de la comédie lyrique “Hoy te lla­man Milon­gui­ta”. Principe Azul ne chante que l’estribillo et dit un réc­i­tatif (en gras dans les paroles). Cette forme est un inter­mé­di­aire entre la ver­sion théâ­trale et la ver­sion de danse.

On notera, comme pour beau­coup d’œuvres de l’époque, une intro­duc­tion assez longue. Comme DJ, on les coupe ou on les rac­courcit sou­vent, sauf par­fois en début de tan­da ou de longues intro­duc­tions per­me­t­tent aux danseurs d’aller tran­quille­ment sur la piste.
Vous vous êtes peut-être demandé quelle mouche piquait les com­pos­i­teurs pour faire des intro­duc­tions qui duraient par­fois une minute. Si oui, vous avez peut-être déjà la réponse. Sinon, voici la mienne. Ces com­po­si­tions étant des­tinées à la scène ou au ciné­ma, elles s’inscrivent dans la con­ti­nu­ité de l’action et il con­vient donc « d’amener » la par­tie musi­cale de façon har­monieuse. Les acteurs/chanteurs se met­tent en place, on change l’ambiance par rap­port à la scène précé­dente. Ceux qui pra­tiquent l’opéra con­nais­sent ce principe.
Lorsque l’on souhaite adapter ce type de com­po­si­tion à une milon­ga, il nous faut couper l’introduction. Les logi­ciels spé­cial­isés pour les DJ le per­me­t­tent facile­ment en per­me­t­tant de repér­er le début souhaité (c’est une des raisons des écoutes au casque, pour caler les musiques). On place des « Points CUE » qui per­me­t­tent d’accéder directe­ment à la par­tie souhaitée. Si le titre a été pré­paré à l’avance, on peut avoir sup­primé directe­ment l’introduction. C’est ce que font les « DJ » qui utilisent des playlists, car ils ne peu­vent pas inter­venir sur les points d’entrée à par­tir des logi­ciels pour playlist (type iTunes).

Hoy te lla­man milon­gui­ta 1932-09-27 — Orques­ta Rober­to Fir­po con Príncipe Azul.

Le nom de ce tan­go, qui est celui de la comédie lyrique où elle a été créée, vient bien sûr des paroles de « Milon­gui­ta » (paroles de Samuel Lin­ning, sur une musique d’Enrique Pedro Delfi­no). Cette œuvre con­tient des motifs de « Cabaret de Cristal », comme vous pour­rez en juger vous-même.

Cabaret de cristal 1932-09-15 — Orques­ta Rober­to Fir­po.

Il s’agit d’un tan­go sin­fóni­co, donc a pri­ori, pas des­tiné à la danse, mais il est tout de même sym­pa et je pense que cer­tains danseurs apprécieront.  Bien sûr, la très longue intro­duc­tion de 45 sec­on­des devra être amputée pour éviter que les danseurs s’endorment sur la piste.

Horas de pasión 1956-05-02 — Rober­to Fir­po y su Cuar­te­to Típi­co.

La reprise du titre par le Cuar­te­to de Fir­po, 24 ans plus tard. C’est notre valse du jour. L’introduction qui fai­sait 22 sec­on­des est ici réduite à une dizaine de sec­on­des, ce qui la rend com­pat­i­ble avec les milon­gas actuelles.
Voici main­tenant, Milon­gui­ta, qui a inspiré les paroliers de la comédie lyrique. Ici en ver­sion instru­men­tale, par Fir­po en 1920. La pre­mière à avoir chan­té le titre était María Esther Podes­ta, de la famille qui pos­sé­dait le théâtre Apo­lo… C’était le 12 mai 1920 avec le gui­tariste José Ricar­do, le disque de Fir­po doit donc être un peu postérieur, comme les autres de la même année, qui prou­vent que ce tan­go (surnom­mé égale­ment Estherci­ta) a eu beau­coup de suc­cès.

Une petite fantaisie

Pour ter­min­er cette his­toire d’amour, deux autres titres totale­ment dif­férents et qui ne sont liés à notre valse du jour que par le titre. Il s’agit du pasil­lo ecu­a­to­ri­ano, Horas de pasión com­posé par Fran­cis­co Pare­des Her­rera (Équa­teur) avec des paroles de Juan de Dioz Peza (Mex­ique).
Il a été enreg­istré par le Dúo Benítez-Valen­cia.

Horas de pasión — Dúo Benítez-Valen­cia.

Mais surtout, je vous pro­pose la mag­nifique ver­sion de Julio Jaramil­lo (Équa­teur) avec en prime les paroles en karaoké.

Horas de pasión — Julio Jaramil­lo

Fin du cours accéléré d’espagnol…
À demain, les amis !

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