Ríe, payaso 1952-05-05 — Ángel Vargas con su orquesta dirigida por Armando Lacava

Virgilio Carmona Letra: Emilio Luis Ramón Falero

Cer­tains aiment les clowns, d’autres en ont peur. On appelle cela la coul­ro­pho­bie (rien que le nom donne des angoiss­es). Ángel Var­gas dans cette superbe ver­sion de Ríe, paya­so (Ris, clown) trans­mets l’émotion. Cette ver­sion est sans doute moins con­nue que celle de Casares et D’Arienzo, mais c’est le tan­go du jour et je pense que vous allez l’aimer.

Extrait musical

Ríe paya­so Un essai danimation du vis­age
Ríe, paya­so 1952-05-05 — Ángel Var­gas con su orques­ta dirigi­da por Arman­do Laca­va.

J’aime beau­coup cette ver­sion, car la voix de Var­gas donne sans doute la plus belle inter­pré­ta­tion de ce thème. Pour la danse, on est sans doute en retrait par rap­port à celle de 1940 de D’Arienzo. Vous pour­rez en juger avec les nom­breuses ver­sions que je vous pro­pose.

Paroles

El paya­so con sus mue­cas
y su risa exager­a­da,
nos invi­ta, cama­radas,
a gozar del car­naval;
no notáis en esa risa
una pena dis­fraza­da,
que su cara almi­don­a­da,
nos ocul­ta una ver­dad.

Ven paya­so, yo te invi­to,
com­pañero de tris­tezas,
ven y sién­tate a mi mesa
si te quieres embria­gar ;
que si tú tienes tus penas
yo tam­bién ten­go las mías
y el cham­pagne hace olvi­dar.

Ríe, tu risa me con­ta­gia
con la div­ina magia
de tu gra­cia sin par.
Bebamos mucho, bebamos porque quiero,
con todo este dinero
hac­er mi car­naval.

Llo­ras, paya­so buen ami­go.
No llores que hay tes­ti­gos
que igno­ran tu pesar;
seca tu llan­to y ríe con alboro­zo,
a ver, pron­to, ¡che mozo,
tráigame más cham­pagne !

Yo, tam­bién, como el paya­so
de la triste car­ca­ja­da,
ten­go el alma destroza­da
y tam­bién quiero olvi­dar;
embria­garme de plac­eres
en orgías desen­fre­nadas
con mujeres alquiladas
entre músi­ca y cham­pagne.

Hace uno año, jus­ta­mente,
era muy de madru­ga­da,
regresa­ba a mi mora­da
con deseos de des­cansar;
al lle­gar vi luz pren­di­da
en el cuar­to de mi ama­da…
es mejor no recor­dar.

Vir­gilio Car­mona Letra: Emilio Luis Ramón Falero

Traduction libre

Le clown avec ses gri­maces et ses rires exagérés nous invite, cama­rades, à prof­iter du car­naval.
Tu ne remar­queras pas dans ce rire, une tristesse déguisée que sa face ami­don­née, nous cache une vérité.

Viens, clown, je t’invite, com­pagnon de tristesse.
Viens à ma table si tu veux te saouler.
Que si tu as tes peines, j’ai aus­si les miennes et le cham­pagne fait oubli­er.

Ris, ton rire est con­tagieux avec la magie divine de ta grâce hors pair, buvons beau­coup, buvons parce que je veux faire de tout cet argent, mon car­naval.

Pleure, bon ami clown.
Ne pleure pas, car il y a des témoins qui ignorent ta peine.
Sèche tes larmes et ris avec joie.
Que rapi­de­ment, ce serveur m’apporte plus de cham­pagne.

Moi aus­si comme le clown au rire triste, j’ai l’âme brisée et je veux aus­si oubli­er.
M’enivrer de plaisirs dans des orgies effrénées entre musique et cham­pagne

Il y a tout juste un an, je ren­trais dans chez moi avec l’idée de me repos­er.
Quand je suis arrivé, j’ai vu une lumière allumée dans la cham­bre de ma bien-aimée, il vaut mieux ne pas se sou­venir.

Pleure, bon ami clown.
Ne pleure pas, car il y a des témoins qui ignorent ta peine.
Sèche tes larmes et ris avec joie.
Que rapi­de­ment, ce serveur m’apporte plus de cham­pagne.

Ríe paya­so Marceli­no Orbés essai danimation

Autres versions

Ríe, paya­so 1929-02-06 — Orques­ta Rober­to Fir­po.

Une ver­sion instru­men­tale tout à fait dans­able pour ceux qui aiment la vieille garde.

Ríe, paya­so 1929-08-26 — Car­los Gardel con acomp. de Guiller­mo Bar­bi­eri, José María Aguilar (gui­tar­ras).

On ne par­le pas de danse, mais c’est Gardel et c’est une référence à tou­jours avoir en tête.

Ríe, paya­so 1940-08-22 — Orques­ta Juan D’Arienzo con Car­los Casares.

Une ver­sion tonique. Il ne reste rien de la tristesse du clown, mais quel bon­heur de danser cette ver­sion explo­sive. Ma voix de Casares s’intègre bien sans gên­er la danse. Une ver­sion pour les DJ qui aiment faire plaisir à leurs danseurs.

Ríe, paya­so 1945 — Rober­to Quiroga con gui­tar­ras.

Une chan­son accom­pa­g­née à la gui­tare, à com­par­er avec celle de Gardel.

Ríe, paya­so 1949-12-21 — Orques­ta Florindo Sas­sone con Rober­to Chanel.

Une ver­sion empha­tique et sans doute un peu trop appuyée pour être agréable à écouter. Trop de pathos nuit au pathos.

Ríe, paya­so 1950-05-17 — Orques­ta Enrique Alessio con Hugo Sol­er.

Une autre ver­sion un peu trop appuyée. Alessio et Sol­er n’ont pas fait beau­coup d’enregistrements, c’était l’occasion de vous en faire écouter un…

Ríe, paya­so 1952-05-05 — Ángel Var­gas con su orques­ta dirigi­da por Arman­do Lacava.C’est notre tan­go du jour.
Ríe, paya­so 1957 — Héc­tor Mau­ré y su Con­jun­to dir. Car­los Demaría.

Une ver­sion à écouter, mais une très jolie ver­sion, nos­tal­gique et émou­vante à souhait.

Ríe, paya­so 1959-11-12 — Orques­ta Juan D’Arienzo con Mario Bus­tos.

Tou­jours de l’énergie. On est chez D’Arienzo. Le ren­du est pour­tant très dif­férent de la ver­sion de 1940. Pour moi, c’est moins intéres­sant à danser, mais ça reste pro­pos­able à des danseurs tolérants.

Ríe, paya­so 1964 — Tipi­ca Tokyo con Ikuo Abo.

Une curiosité des­tinée à l’écoute. La dic­tion de Ikuo Abo a un peu de mal à suiv­re la métrique de la musique.

Ríe, paya­so 1976 — Orques­ta Típi­ca Flori­da con Mauri­cio Pitich.

Pour mémoire, car la prise de son est vrai­ment très mau­vaise.

Ríe, paya­so 2009 — Tan­go Madame.

Une ver­sion toute légère par cet orchestre français.

Ríe, paya­so 2010 — Orques­ta Típi­ca El Afronte.

Une ver­sion orig­i­nale, mais trop décousue pour la danse.

Ríe, paya­so 2017-11 — Hype­r­i­on Ensem­ble con Rubén Peloni.

Une ver­sion assez tonique et légère.

Ríe, paya­so 2018 — Orques­ta Sil­ban­do Con Sebas­t­ian Rossi.

Des bruits éton­nants au début. Sans doute trop de réver­béra­tion, mau­vaise prise de son ou choix artis­tique dis­cutable. Cela nuit à la clarté et donc à la dans­abil­ité, d’autant que le tem­po est très rapi­de.

Ríe, paya­so 2019 — Sex­te­to Cristal Con Guiller­mo Rozen­thuler.

Une des plus récentes ver­sions qui prou­ve qu’un siè­cle après, les clowns sont tou­jours sujets de tan­go.

Sortez les clowns !

Atten­tion, tous les paya­sos ne sont pas de ce titre. Il y a une dizaine de thèmes qui par­lent de paya­so. Il en est un dont le titre est très proche comme « Ríe paya­so, ríe », mais qui est une valse de Ted Fior­i­to et Mer­cedes Simone avec des paroles de Mer­cedes Simone et Jac­in­to Font.
En voici deux exem­ples, dont le pre­mier avec l’auteure, Mer­cedes Simone et l’autre par l’incontournable Canaro…

Ríe paya­so, ríe 1929-09-27 (Vals) — Mer­cedes Simone
Ríe paya­so, ríe 1929-11-13 (Vals) — Orques­ta Fran­cis­co Canaro con Char­lo

Marcelino

Un DJ est par­fois un clown qui doit faire s’amuser les danseurs, même s’il est triste, déprimé ou tout sim­ple­ment fatigué.
C’est un méti­er de spec­ta­cle, mais les plus méri­tants, ce sont bien sûr les clowns, qui, quand ils ne sont pas de dan­gereux psy­chopathes, doivent faire rire à tout prix leur pub­lic.
Même si, une fois de plus, je sors com­plète­ment du sujet, je vous présente ce livre de Víc­tor Casano­va Abós qui traite de la mort et de la vie du clown Marceli­no, Marceli­no Orbés. Ce gamin ven­du par ses par­ents à un cirque, qui trou­va la gloire comme paya­so (clown) à Lon­dres et New York et la mort dans son sui­cide.

Cou­ver­ture du livre de Víc­tor Casano­va Abós qui traite de la mort et de la vie du clown Marceli­no Marceli­no Orbés

Décidé­ment, ces clowns me don­nent des pen­sées tristes qui peu­vent se danser…

Ríe paya­so

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