Sollozos 1937-02-22 (Tango) — Orquesta Osvaldo Fresedo con Roberto Ray

Osvaldo Fresedo (Osvaldo Nicolás Fresedo)  Letra : Emilio Augusto Oscar Fresedo

Le 22 févri­er 1937, Osval­do Frese­do enreg­istre Sol­lo­zos (soupirs) avec Rober­to Ray et le même jour Siem­pre es car­naval. Frese­do en a com­posé la musique et son frère Emilio, les paroles. Le pre­mier enreg­istrement par Frese­do date de 1922, année de l’écriture de ce titre qui fut rapi­de­ment un suc­cès et fût repris par divers orchestre. Frese­do le réen­reg­istr­era en 1937, la ver­sion qui nous occupe aujourd’hui, puis en 1952 et 1957.

SOS femme triste

Sol­lo­zos = san­glots. Les san­glots d’une jeune femme triste, qui se cache au milieu d’une foule de gens qui font la fête. Un homme (ou une femme) vient séch­er ses pleurs provo­qués par l’homme qui l’a trompée.
Pour la con­sol­er, il (elle) lui dit : « Olvide su pasa­do, olvide todo lo de ayer. No llore si él no ha llo­rado, ni pen­só que sufre una mujer » (Oublie votre passé, oublie tout ce qui est d’hier. Ne pleure pas s’il n’a pas pleuré ni pen­sé qu’une femme souf­fre).

Extrait musical

La par­ti­tion peut être vue dans le groupe Tan­go Argenti­no de Face­book, un partage de Car­los Cun­ha Nasci­men­to.

Sol­lo­zos 1937-02-22 — Orques­ta Osval­do Frese­do con Rober­to Ray

Les paroles

Osval­do Frese­do a donc enreg­istré qua­tre fois ce titre, dont trois ver­sions chan­tées. Les trois n’utilisent que la moitié des paroles écrites par son frère, Emilio.
En revanche, en 1923, Rosi­ta Quiroga chante l’intégralité des paroles. C’est bien sûr un tan­go à écouter, dans cette ver­sion.
On apprend dans les paroles inté­grales, celles chan­tées par Rosi­ta Quiroga, que l’infidèle est présent, car elle porte son por­trait dans un médail­lon.
Le fait qu’un femme chante la chan­son ne gêne pas, car con­sol­er peut aus­si bien être le fait d’un homme que d’une femme. Pour l’image en fin d’article, j’ai représen­té un homme con­so­la­teur, car la ver­sion de Frese­do et Ray m’a tou­jours fait penser à un homme. J’imag­ine que je me voy­ais en con­so­la­teur…

Vous trou­verez tous les enreg­istrements à écouter, en fin d’article.

En un mun­do de ale­grías,
entre el humo y copas de cham­pagne,
hay una almi­ta afligi­da
que se esconde por llo­rar.
Atraí­do por su pena
mi pañue­lo lágri­mas secó,
mien­tras dijó: “Estoy enfer­ma,
sufro y lloro por mi amor”.
 
Volvió su cara hacia mi lado,
acari­cian­do su dolor.
Oí sol­lo­zos y cor­ta­dos,
bajo habló: “Un hom­bre me engañó”.
Le dije : « Olvide su pasa­do,
olvide todo lo de ayer.
No llore si él no ha llo­rado,
ni pen­só que sufre una mujer ».
Algo habría en su mira­da
que no fue pre­ciso adiv­inar,
ilu­siones apa­gadas,
odio y ganas de ven­gar.
Dijo entonces que su vida
de pasión en pena se tornó.
Recordó felices días
a su vie­ja y su hon­or.
 
Pobre, su que­bran­to mi alma hir­ió,
que sin fuerzas me sen­tí,
cuan­do vi su reli­cario
y enseñó que el fal­so esta­ba allí.
Pobre, con cuan­ta tris­teza vio
que por ella yo sufrí.
El pin­tar de sus labios,
la son­risa para mí.
Osval­do Frese­do – Osval­do Nicolás Frese­do Letra: Emilio Augus­to Oscar Frese­do

Les enregistrements de Sollozos

Les quatre enregistrements de Fresedo

Sol­lo­zos 1922-08-28 — Orques­ta Osval­do Frese­do. Cet enreg­istrement acous­tique est d’une qual­ité musi­cale incroy­able. Tout Frese­do est déjà dans cette musique. Un des rares titres antérieurs à 1926 que je pour­rais, un jour de folie, pass­er en milon­ga.
Sol­lo­zos 1937-02-22 — Orques­ta Osval­do Frese­do con Rober­to Ray. C’est celui dont on par­le aujourd’hui.
Sol­lo­zos 1952-09-18 — Orques­ta Osval­do Frese­do con Héc­tor Pacheco. Cette ver­sion est claire­ment moins dansante, mais est jolie.
Sol­lo­zos 1957-09-10 — Orques­ta Osval­do Frese­do con Car­los Bar­rios. Frese­do a claire­ment aban­don­né les danseurs dans cette ver­sion. Je la trou­ve trop maniérée. À vouloir la ren­dre plus expres­sive, Frese­do et Bar­rios sont, pour moi aller un peu trop loin. Si la par­tie instru­men­tale peut à la lim­ite pass­er en milon­ga, la par­tie chan­tée fait que ce titre devrait être réservé à l’écoute.

Autres enregistrements de Sollozos

Je com­mence par la pre­mière ver­sion enreg­istrée avec les paroles com­plètes d’Emilio Frese­do, celle de Rosi­ta Quiroga accom­pa­g­née par une gui­tare et un har­mo­ni­um [armo­nio]. La présence d’un har­mo­ni­um n’est pas si éton­nante que cela pour l’époque qui a vu de nom­breux instru­ments plus ou moins hétéro­clites rejoin­dre les orchestres de tan­go, comme la scie musi­cale ou les Ondes Martenot [assez proches comme sonorité et par­fois indiqué l’un pour l’autre dans les années 30]. Il faudrait plusieurs arti­cles pour traiter de l’évolution des instru­ments de musique, de la gui­tare et la flûte aux instru­ments du tan­go actuels. Ce sera pour une autre fois ; —)

Sol­lo­zos 1923 — Rosi­ta Quiroga accom­pa­g­née par une gui­tare et un har­mo­ni­um (armo­nio). Elle chante les paroles en entier.
Sol­lo­zos 1928-04-30 — Orques­ta Julio De Caro. De Caro a choisi de per­son­nalis­er son inter­pré­ta­tion avec des change­ments de rythmes un peu sur­prenants qui con­fir­ment qu’il ne tra­vaille pas pour les danseurs.
Sol­lo­zos 1944-03-16 — Orques­ta Ricar­do Maler­ba. Cette ver­sión instru­men­tale est dans l’esprit de Frese­do. Le rythme est plus mar­qué, ce qui pour­rait en faire un bon titre de danse, si la ver­sion de Frese­do n’avait pas tant de présence. Cer­tains danseurs pour­raient reprocher le choix au DJ de les priv­er de la ver­sion de 1937 par Frese­do et Ray.
Sol­lo­zos 1967-08-21 — Orques­ta Juan D’Arienzo. D’Arienzo, fidèle à lui-même pro­pose une ver­sion énergique avec des élé­ments d’orchestration orig­i­nales, rap­pelant un peu la ver­sion de De Caro. Pour moi, c’est plus du domaine du con­cert que de la danse, mais si un DJ le passe en milon­ga, il ne se fera sans doute pas écharp­er.

Autres titres enregistrés un 22 février

Il y avait beau­coup de choix. Par­mi les titres qui auraient pu être les tan­gos du jour, voici quelques exem­ples :

Si supieras 1927-02-22 — Orques­ta Osval­do Frese­do. On retrou­ve Frese­do et un titre asso­cié à la Cumpar­si­ta. En effet, des paroles ont été accolées à l’air le plus célèbre du tan­go « Si supieras, que aún den­tro de mi alma, conser­vo aquel car­iño que tuve para ti… » (Si tu savais que même au creux de mon âme, je con­serve cette affec­tion que j’avais pour toi… ». Cet enreg­istrement étant instru­men­tal, dif­fi­cile de dire s’il y a un lien, cet air com­posé par José María Riz­zu­ti n’a pas d’enregistrement avec paroles.
Recuer­do male­vo 1933-02-22 — Car­los Gardel accom­pa­g­né par Guiller­mo Bar­bi­eri, Domin­go Riverol et Domin­go Julio Vivas. Pas de danse, mais l’inoubliable Gardel dans un de ses grands suc­cès. En atten­dant un tan­go du jour sur un de ses titres, vous pou­vez tou­jours con­sul­ter « Gardel enfant de France ».
Siem­pre es car­naval 1937-02-22 — Orques­ta Osval­do Frese­do con Rober­to Ray, l’autre titre enreg­istré le même jour par Frese­do et Ray.
Sen­da Flori­da 1945-02-22 — Orques­ta Domin­go Fed­eri­co con Car­los Vidal. C’est un tan­go de danse, mal­gré son intro­duc­tion chan­tée. Toute­fois, ce n’est pas ce qui est le plus agréable à danser. Dis­ons que c’est un tan­go qui hésite entre la danse et l’écoute.

On voit que ces quelques titres pour­raient don­ner lieu à d’autres arti­cles. Peut-être qu’ils auront leur chance un autre 22 févri­er.

Atraí­do por su pena mi pañue­lo lágri­mas secó mien­tras dijó Estoy enfer­ma sufro y lloro por mi amor

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