Lágrimas 1939-03-06 — Orquesta Edgardo Donato con Horacio Lagos

Edgardo Donato Letra: Maruja Pacheco Huergo

Le tan­go du jour, Lágri­mas a été enreg­istré il y a exacte­ment 85 ans par Dona­to et Lagos.
Maru­ja Pacheco Huer­go, l’auteure des paroles a su trou­ver les mots pour par­ler de la détresse de l’abandon. Je vous invite donc, au-delà de ce thème, à décou­vrir cette femme excep­tion­nelle, auteure de tan­gos sub­limes comme
El adiós.

Le tango du jour

L’association Dona­to et Lagos a don­né un grand nom­bre de tan­gos mag­nifiques. Celui d’aujourd’hui, qui fête son anniver­saire aujourd’hui, par­le de tristesse, mais la musique dynamique de Dona­to se démar­que de la plu­part des tan­gos por­tant ce titre « Lagri­mas » en aban­don­nant la tristesse générale­ment de mise.
On com­patit aux larmes, mais on se laisse emporter dans la musique pour danser sur la piste ce tan­go entraî­nant.
Notons que Dona­to a égale­ment enreg­istré une valse de ce titre écrite par Vicente Vilar­di ; J. Pas­tene Letra : Juan De la Calle (Fed­eri­co Saniez).
Je reviendrai sur ce point dans quelques jours, au sujet de Lágri­mas y son­risas ; la tristesse et les valses.

L’orchestre de Donato

Edgar­do Dona­to

Edgar­do Dona­to était vio­loniste et au début de son orchestre, en 1930, il jouait en plus de diriger l’orchestre.
Dans l’orchestre on retrou­ve deux des ses huit frères Osval­do au piano et Ascanio au vio­lon­celle.
Petit cadeau, la com­po­si­tion de son orchestre en 1930 et en 1936. Dans l’orchestre de 1936, on remar­que trois chanteurs qui ont pro­duit plusieurs titres ensem­ble, leurs voix se mari­ant par­faite­ment.

Instru­men­tistes Orchestre de 1930 Orchestre de 1936
Ban­donéon­istes José Roque Tur­turiel­lo
Vicente Vilar­di
Miguel Bonano
José Roque Tur­turiel­lo
Vicente Vilar­di
Eliseo Marchesse
José Budano
Vio­lonistes Edgar­do Dona­to
Arman­do Julio Pio­vani
Pas­cual Hum­ber­to Martínez
Arman­do Julio Pio­vani
Domin­go Mir­il­lo
José Pol­lici­ta
Pianiste Osval­do Dona­to Osval­do Dona­to
Vio­lon­cel­liste Ascanio Dona­to Ascanio Dona­to
Con­tre­bassiste José Campe­si José Campe­si
Accordéon­iste   Wash­ing­ton Bertoli­ni
(pseu­do de Osval­do Bertoni)
qui était aus­si pianiste.
Chanteurs Luis Díaz
Anto­nio Rodríguez Lesende
Car­los Viván
Teó­fi­lo Ibáñez
Hora­cio Lagos
Lita Morales
Romeo Gavio
L’orchestre d’Edgar­do Dona­to en 1930 et 1936. Remar­quez la présence de ses frères Osval­do (Piano) et Ascanio (vio­lon­celiste)

L’orchestre d’Edgar­do Dona­to en 1933 (ce n’est pas la com­po­si­tion du 6 mars 1939, mais il y a les trois frères Dona­to, Edgar­do, Osval­do et Ascanio.

Maruja Pacheco Huergo

Sous ses allures dis­crètes et mod­estes se cachait un génie. Maru­ja, Pacheco Huer­go.

Maru­ja Pacheco Huer­go de son véri­ta­ble nom, María Esther Pacheco Huer­go était une femme remar­quable. Je vous pro­pose donc quelques élé­ments sur Maru­ja (surnom hypocoris­tique de Maria).
Si on se lim­ite à sa pro­duc­tion de tan­go, on pour­rait citer El adiós, Don Naides, Milon­ga del aguatero, Sin­fonía de arra­bal, ou Vuelves et quelques autres dont elle est la com­positrice et par­fois aus­si l’auteure, comme pour le tan­go du jour dont elle n’a écrit que les paroles. Mais elle a écrit aus­si env­i­ron 600 titres dans tous les rythmes. C’était donc une com­positrice par­ti­c­ulière­ment pro­lifique.
Mais Maru­ja était aus­si pianiste, chanteuse, auteure et actrice, voire pro­fesseur de piano et de chant. Le meilleur est qu’elle a fait tous ces métiers avec suc­cès. Elle était l’épouse de Manuel Fer­radás Cam­pos, lui-même écrivain de tan­gos et jour­nal­iste, mais avec net­te­ment moins de ray­on­nement que son épouse.

Extrait musical

Lágri­mas 1939-03-06 — Orques­ta Edgar­do Dona­to con Hora­cio Lagos

Les paroles

Ansias de hundir en las som­bras
la angus­tia infini­ta que quiero ocul­tar.
Ansias de llo­rar tu llan­to,
pena de quer­erte tan­to,
voy por un camino largo
lle­van­do en mi alma bue­na
mi pro­pio des­en­can­to…
arras­tran­do en mi agonía
la cruz de mi res­i­gnación.

Lágri­mas…
En la amar­gu­ra de mi vida son,
bál­samo…
Que cica­trizan mi dolor.
Ben­di­tas una y mil veces estas lágri­mas,
sin­ceras, que bro­taron
de mi pobre corazón.

Lágri­mas…
Que enmude­cien­do mis tris­tezas van,
lágri­mas…
tib­ia lloviz­na de pesar.
Hoy lle­gan has­ta el cál­iz de mi vida,
suavizan­do la nos­tal­gia
de esta inmen­sa soledad.

Edgar­do Dona­to Letra: Maru­ja Pacheco Huer­go

D’autres enregistrements

Lágri­mas n’a été enreg­istré que par Dona­to. Avec Hora­cio Lagos en 1939 et Oscar Per­al­ta en 1956.

Lágri­mas 1939-03-06 — Orques­ta Edgar­do Dona­to con Hora­cio Lagos. Tan­go du jour.

C’est le tan­go du jour. J’ai eu la chance de le danser hier à la milon­ga Nue­vo Chique avec l’excellent DJ Dany Borel­li. Je con­firme que mal­gré les paroles, le plaisir de le danser est total.

Lágri­mas 1956-06-21 — Orques­ta Edgar­do Dona­to con Oscar Per­al­ta

Cette dernière ver­sion va sans doute sur­pren­dre les fans de Dona­to qui oublient trop sou­vent que beau­coup de chefs d’orchestres ont eu une car­rière très longue et que par con­séquent, ils ont évolué pour rester dans l’air du temps. En 1956, on est plus en direc­tion de l’é­coute que du tan­go de bal, par exem­ple.
Sig­nalons que le même jour, Dona­to et Lagos ont enreg­istré De pun­ta a pun­ta une milon­ga écrite par Osval­do Dona­to avec des paroles de San­dalio Gómez.

De pun­ta a pun­ta 1939-03-06 Orques­ta Edgar­do Dona­to con Hora­cio Lagos / Osval­do Dona­to Letra San­dalio Gómez

Des rires aux larmes et des larmes aux rires

Nous revien­drons prochaine­ment sur ce thème (le 26 mars), mais en atten­dant, deux titres.

Risas y lágri­mas 1927-04-08 (valse) — Rober­to Fir­po con Jazz Band / F. Caso (rires et larmes)

Lágri­mas y son­risas 1950 Rober­to Fir­po (Hijo) y su Cuar­te­to (valse) / Pas­cual De Gul­lo Letra : Fran­cis­co Gul­lo (larmes et rires) où Pas­cual De Gul­lo a mer­veilleuse­ment joué des pas­sages des modes mineurs à majeurs pour mod­uler les vari­a­tions d’émotion.

Nous ter­mi­nons donc sur des rires, mais avec moi, vous le savez, le tan­go est une pen­sée heureuse qui se danse.

Ce tan­go a aus­si été chan­té avec sen­si­bil­ité par deux hommes, Hora­cio Lagos et Oscar Per­al­ta. Les hommes aus­si peu­vent pleur­er les trist­esses de la vie.

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