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El amor hace fruncir…

El amor hace fruncir 1930-09-10 — Orquesta Edgardo Donato


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J. C. Cupeiro

« El amor hace frun­cir », l’amour fait fron­cer les sour­cils, quel pro­gramme ! En général, le fron­ce­ment des sour­cils mar­que la colère, la frus­tra­tion et à min­i­ma une gêne ou une émo­tion désagréable. Il est donc fort prob­a­ble que notre auteur, J. C. Cupeiro, ait écrit sous le coup d’une expéri­ence désagréable.
Quoi qu’il en soit Dona­to a décidé d’enregistrer ce titre et cela nous donne l’occasion de l’écouter, sans fron­cer les sour­cils.

Extrait musical

El amor hace frun­cir 1930-09-10 — Orques­ta Edgar­do Dona­to

Ce thème est à la lim­ite du canyengue. Les pas sont appuyés. De petites répons­es, qua­si humoris­tiques, notam­ment au piano, don­nent un peu de légèreté. Les vio­lons se démar­quent pro­gres­sive­ment pour ren­dre plus douce la musique dans la sec­onde par­tie. On pour­rait dire que, si les sour­cils sont très fron­cés au début, l’amour fini par avoir le dessus et que, finale­ment, les choses s’arrangent. On notera aus­si les ban­donéons agiles de Juan Tur­turiel­lo, Vicente Vilar­di et Miguel Bonano.
Puisque j’y suis, je ter­mine la liste des musi­ciens. Edgar­do Dona­to dirige et joue du vio­lon avec les vio­lonistes Arman­do Pio­vani et Pas­cual Martínez.
On retrou­ve pour les par­ties restantes deux frères d’Edgardo, Osval­do au piano et Ascanio au vio­lon­celle et José Campe­si à la con­tre­basse.

En savoir plus

On aurait bien aimé en savoir plus, mais ce titre sem­ble recéler plusieurs mys­tères.

Il s’agit vraisemblablement de la seule version enregistrée de ce thème

Je n’ai pas trou­vé trace d’autre inter­pré­ta­tion enreg­istrée de ce titre. L’interprétation de Dona­to est intéres­sante, avec la pro­gres­sion évo­quée dans le chapitre sur l’écoute. En l’absence d’autres enreg­istrements et même d’autres œuvres de ce com­pos­i­teur, il est dif­fi­cile de dire si c’est l’orchestration de Dona­to ou la com­po­si­tion qui est à l’origine de cet effet.

De plus, Dona­to n’a pas enreg­istré d’autre titre le même jour. C’est donc un thème com­plète­ment orphe­lin.

On notera toute­fois qu’il a cer­taine­ment eu un brin de suc­cès, car il a été dif­fusé à Radio Fécamp le lun­di 6 novem­bre 1933 entre 17 h et 17 h 30, comme en témoigne cette annonce du pro­gramme dans « The Wire­less World » du 3 novem­bre 1933.

Orches­tral Con­cert for Chich­ester and Bogn­or Lis­ten­ers: Sig­na­ture Tune. The Night by the Sea; Poor But­ter­fly (de Phillip­pi); Vio­lin Solo, Sou­venir (Drd­la); Selec­tion from Count­ess Mar­it­sa (Kálmán); Stop the Sun- atop the Moon (Robin­son); Beau­ti­ful (Gille­spie); El amor hace frun­cir (Cupeiro); Ileartae­hes (Klen­ner); The Way to the Heart (Lincke).

Il sem­blerait donc que ce soir-là, Radio Fécamp a dif­fusé un pro­gramme d’orchestre.

On remar­que que cette dif­fu­sion est dédi­cacée aux audi­teurs de Chich­ester et Bogn­or. On pour­rait s’étonner qu’une radio française ait une atten­tion pour des audi­teurs anglais. Pour le com­pren­dre, il faut tenir compte de plusieurs points :

  • Le West Sus­sex est juste en face de Fécamp. On peut donc con­sid­ér­er que les rela­tions entre les deux sites étaient courantes, d’autant plus que l’on pou­vait acheter en France des excur­sions fer­rovi­aires pour ces villes à par­tir de Newhaven, Brighton et Portsmouth. Si aujourd’hui les con­nex­ions mar­itimes sont très réduites par rap­port à l’époque, il reste tout de même Le Havre — Portsmouth qui est tou­jours active. On se sou­vien­dra égale­ment que les deux rives de la Manche étaient des lieux de vil­lé­gia­tures très prisés.
  • Les Ondes cour­tes (Radio Fécamp émet­tait sur 225,9 m / 1327 kHz avec une puis­sance de 0,7 kW en 1933) se reflè­tent sur l’ionosphère et peu­vent faire le tour de la Terre. La puis­sance de Radio Fécamp était suff­isante pour qu’elle soit cap­tée à très longue dis­tance. De fait, le pro­gramme de Radio Fécamp était émis tan­tôt en français et tan­tôt en anglais.
  • Si le fon­da­teur de Radio Fécamp était Français (André Fer­nand Eugène Alexan­dre Le Grand), deux admin­is­tra­teurs anglais y ont été asso­ciés (même s’ils ont quit­té la radio en 1932, l’année précé­dente).

Les paroles sont indisponibles, si jamais elles ont existé

Cela nous aurait aidés à être sûrs du sens du tan­go, mais ce n’est pas essen­tiel, d’autant plus que, comme nous l’avons sou­vent vu, les paroles ne sont pas tou­jours en adéqua­tion avec le titre de la musique.

L’auteur, J. C. Cupeiro, est peu connu et il semblerait que ce soit son seul tango enregistré.

Le nom, Cupeiro, est d’origine espag­nole, ini­tiale­ment issu du vil­lage de Cupeiro en Gal­ice.

Il y a eu un Jorge Cupeiro, coureur auto­mo­bile, né en 1937 à Buenos Aires (quarti­er de Reco­le­ta). Il est ten­tant d’y voir le fils de l’auteur. On notera d’ailleurs que le coureur était surnom­mé « El Gal­lego », ce qui con­firme des racines espag­noles gali­ci­ennes, rel­a­tive­ment fraich­es.

Le patronyme Cupeiro est courant en Espagne et en Argen­tine.

Répartition du patronyme Cupeiro dans le Monde avec détail Espagne et Argentine. Source https://forebears.io/es/surnames/cupeiro#place-tab-2014
Répar­ti­tion du patronyme Cupeiro dans le Monde avec détail Espagne et Argen­tine. Source https://forebears.io/es/surnames/cupeiro#place-tab-2014

Comme on peut le voir sur le site forebears.io https://forebears.io/es/surnames/cupeiro, ce nom d’origine gali­ci­enne est surtout répan­du en Espagne et Argen­tine (don­nées de 2014) ; quand on regarde les détails, on se rend compte que c’est en Espagne, notam­ment en Corogne et Lugo (Gali­cie) et en Argen­tine, dans la Province de Buenos Aires.

On remar­quera que la répar­ti­tion des Cupeiro est sen­si­ble­ment la même que celle des Gali­ciens exilés qui furent entre 1850 et 1960 plus de deux mil­lions à s’exiler vers, prin­ci­pale­ment, les Amériques.

Dans cette carte représentant l'émigration galicienne, on remarque la correspondance avec l'émigration des Cupeiro. L'Argentine a attiré les Cupeiro, mais aussi les Galiciens, en général.
Dans cette carte représen­tant l’émi­gra­tion gali­ci­enne, on remar­que la cor­re­spon­dance avec l’émi­gra­tion des Cupeiro. L’Ar­gen­tine a attiré les Cupeiro, mais aus­si les Gali­ciens, en général.

On notera qu’un Cupeiro s’est intéressé au phénomène de l’émigration gali­ci­enne en Out­remer et notam­ment en Argen­tine. Il s’agit de Bieito Cupeiro Vázquez, né en Corogne (Gal­ice) en 1914. Il a écrit un traité « A Gal­iza de alén mar » (De Gal­ice à Out­remer).

Comme d’autres Cupeiro, Bieito a fait le voy­age à Buenos Aires (en 1936) où il est entré à la « Fed­eración de Sociedades Gal­le­gas, Agrarias y Cul­tur­ales », actuelle « Fed­eración de Aso­cia­ciones Gal­le­gas ». Il devien­dra égale­ment le prési­dent de la fra­ter­nité gali­ci­enne (Irman­dade Gale­ga). Ce Gal­lego sem­ble donc bien légitime pour avoir écrit sur le sujet…

Cupeiro Vázquez, Bieito, 1989. A Galiza de alén mar, Sada-Ediciós do Castro.
Cupeiro Vázquez, Bieito, 1989. A Gal­iza de alén mar, Sada-Edi­ciós do Cas­tro.
Recensement électoral des Galiciens en Argentine selon leur province d'inscription (selon l'Instituto Nacional de Estadística).
Recense­ment élec­toral des Gali­ciens en Argen­tine selon leur province d’in­scrip­tion (selon l’In­sti­tu­to Nacional de Estadís­ti­ca).

Les délices de la Galice

Un des plus agréables témoins de la venue des Gali­ciens à Buenos Aires, est la belle Casa de Gali­cia où a lieu deux fois par semaine, la mer­veilleuse milon­ga Nue­vo Chique organ­isée par Marcela Pazos et musi­cal­isée par Daniel Borel­li, sans oubli­er l’adorable serveuse, Vicky Pan­tanali

Nuevo Clique, la milonga del corazón. https://www.facebook.com/nuevochique.milongadelcorazon?locale=es_LA
Nue­vo Clique, la milon­ga del corazón.

À bien­tôt, les amis ! Peut-être à Nue­vo Chique ?