Rodríguez Peña 1952-04-08 — Orquesta Carlos Di Sarli

Vicente Greco Letra : Ernesto Temes (Julián Porteño) ; Juan Miguel Velich ; Rafael (Ralph) Velich; Chamfleury & Liogar…

Il s’agit de la deux­ième ver­sion du thème Rodríguez Peña, enreg­istrée par Di Sar­li, celle du 8 avril 1952. Comme il l’a enreg­istré trois fois en 1945, 1952 et 1956, nous allons voir com­ment il a évolué durant ces onze années… Ce thème a eu beau­coup de suc­cès et les paroliers se sont bat­tus pour apporter leurs pro­pres paroles. Mais là, on s’en moque, car c’est une ver­sion instru­men­tale…

Extrait musical

Rodríguez Peña 1952-04-08 — Orques­ta Car­los Di Sar­li

Les trois versions de Di Sarli

Rodríguez Peña 1945-01-03 — Orques­ta Car­los Di Sar­li
Rodríguez Peña 1952-04-08 — Orques­ta Car­los Di Sar­li
Rodríguez Peña 1956-02-23 — Orques­ta Car­los Di Sar­li

On remar­que, dans la par­tie verte, que les répar­ti­tions des for­tis­si­mi et des piani sont égales. Dans la qua­trième vignette, en bas à droite, c’est la ver­sion de 1956, en MP3. Alors que, dans la vignette en bas à gauche, on a des fréquences supérieures à 15 kHz, à droite, en MP3, c’est à peine si on atteint les 10 kHz. C’est la rai­son pour laque­lle je préfère utilis­er la musique que je numérise moi-même à par­tir des dis­ques 78 tours.

Les trois débuts

Je vous laisse com­par­er les trois ver­sions, si pos­si­ble dans des ver­sions de bonne qual­ité, mais dès le début, les dif­férences sont énormes entre les ver­sions. C’est d’ailleurs éton­nant de voir les erreurs dans les partages de cer­tains « DJ » qui con­fondent les trois ver­sions, voire des édi­teurs qui indi­quer 2e ver­sion, tan­tôt pour celle de 1952 ou celle de 1953.
Voici visuelle­ment les trois débuts :

On voit facile­ment que la ver­sion de 1956 dure plus longtemps que celle de 1952, qui dure plus longtemps que celle de 1945. En effet, entre les trois ver­sions, le tem­po se ralen­tit et c’est très net à l’écoute. Car­los Di Sar­li baisse énor­mé­ment la vitesse entre 1945 et 1956.
On voit aus­si que les attaques de 1952 et 1953 sont plus fortes que celle de 1945. Celle de 1956 est forte, mais démarre de façon moins abrupte que celle de 1952, par un ZOOOOM qui monte en force pro­gres­sive­ment et qui est typ­ique de Di Sar­li de la sec­onde par­tie des années 50.
On n’a presque pas besoin d’écouter la musique, tout est dans l’audiogramme 😉
Si, si, il faut écouter. Je vous pro­pose donc ici les trois débuts enchaînés et par ordre chronologique.

Rodríguez Peña, mix­age des trois intro­duc­tions. 1945, puis 1952, puis 1956

Paroles

Il s’agit d’une ver­sion instru­men­tale, mais il y a des paroles qui per­me­t­tent de lever le doute. Ce tan­go ne par­le pas du prési­dent argentin, mais d’un étab­lisse­ment où se jouait le tan­go et qui était dans la rue Rodríguez Peña au 344. Son véri­ta­ble nom était Salón San Martín. Nous l’avons évo­qué récem­ment à pro­pos du tan­go Pasado-florido-1945–04-04.
Les paroliers se sont mis à trois, mais ce ne sont pas des textes inou­bli­ables…

Julián Porteño (Ernesto Temes)Juan Miguel VelichJuan Miguel Velich et Rafael (Ralph) Velich
Noches del salón Rodriguez Peña,
donde bailé
lle­van­do en bra­zos un buen quer­er
que hoy año­ra mi corazón,
recuerdos…nostalgias
de volver a aque­l­los tiem­pos bravos
de juven­tud
y entrever­arme en el vaivén
del tan­go aquel.
 
Fue en Rodriguez Peña
que por ella me jugué
la vida, y con­quisté
feliz su corazón.
 
Fue en Rodriguez Peña
que una noche la dejé
arrul­la­do por otra pasión.
 
Lle­gan tus com­pas­es
viejo tango,a reprocharme,
aho­ra que estoy solo
año­ran­do su quer­er,
ella fue mi dicha
y mi ilusión,
Rodriguez Peña,
en noches porteñas
que ya nun­ca olvi­daré.
Llo­ra mi corazón
en el silen­cio del arra­bal
al ver que todo cam­bi­a­do está.
Hon­da recor­dación
del romancesco pasa­do aquel
que tan­to amé.

Adiós, Rodríguez Peña de mi ale­gre juven­tud.
Rincón que al evo­car me acer­ca al tier­no bien
que fuera como un astro del her­moso ensueño azul
que en mi rodar incier­to no olvidé
y mi tan­go que se her­mana con mi gran sen­tir
sus­pi­ra al com­pren­der que ya no volverán
las tardes y las noches que con­tento com­partí
con los mucha­chos de ese tiem­po ide­al.

Tan­go de mis glo­rias,
que repi­to con mi fiel can­ción,
tan­go que son­rien­do
con mi diosa lo bailé.
Quiero, tan­go lin­do,
que me arrulles con tu dulce voz,
como aque­l­los días
ven­tur­osos del ayer.
Suelta has­ta el zorzal
su hon­da cen­tinela, y su can­ción
es tétri­co gemi­do que al corazón
oprime de pena.
Músi­ca dos com­pas­es.
Vien­do cómo se fue
el tiem­po tan flori­do que ayer vivió
el arra­bal.

El Rodríguez Peña, tem­p­lo bra­vo, espir­i­tu­al,
en la trans­mutación del lin­do tiem­po aquel
ha per­di­do de las paicas el tanguear sen­su­al
y al taita­je que bril­ló en él.
Hoy sólo que­da el recuer­do que can­tan­do va
el sin igual val­or de nues­tra tradi­ción,
y jamás del alma el pro­gre­so bor­rará
aquel pasa­do de empu­je y de acción.

Te hir­ió el pro­gre­so,
mi Rodríguez Peña div­inal,
pero es triste orgul­lo
el quer­er prevale­cer,
si su alma es tuya,
que es el tan­go him­no de arra­bal,
que con sus notas can­ta
las purezas del ayer.

Tra­duc­tion libre de la ver­sion de Julián Porteño (Ernesto Temes)
Les nuits du salon Rodríguez Peña, où j’ai dan­sé ten­ant un bon amour dans les bras
Que mon cœur désire ardem­ment aujourd’hui, sou­venirs… Nos­tal­gies de revenir à ces temps de la jeunesse et me laiss­er emporter par le bal­ance­ment
de ce tan­go.

Ce fut au Rodríguez Peña que, pour elle j’ai joué ma vie, et con­quis, heureux, son cœur.

Ce fut au Rodríguez Peña qu’une nuit je l’ai quit­tée bercé par une autre pas­sion.

Tes com­pas arrivent, vieux tan­go, pour me faire des reproches, main­tenant que je suis seul, désir­ant ardem­ment son amour. Elle était mon bon­heur et mon illu­sion, Rodríguez Peña, dans les nuits portègnes que jamais j’oublierai.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.