Caricias 1937-05-07 — Orquesta Francisco Lomuto con Jorge Omar

Juan Martí Letra : Alfredo Bigeschi

Cari­cias (caress­es). Le titre de ce tan­go est plein de promess­es, mais vous vous en doutez, il s’agit plus de sou­venirs que d’avenir. Décou­vrons ce titre dont la ver­sion du jour fête aujourd’hui son 87e anniver­saire. La musique est de Juan Martí, les paroles d’Alfredo Bigeshi et l’enregistrement a été effec­tué par Fran­cis­co Lumu­to et Jorge Omar.

Alfredo Bigeschi (Portoferraio, Île d’Elbe, Italie 1908-12-18 — Buenos Aires 1980-03-25), violoniste, auteur et compositeur

Alfre­do Bigeschi Porto­fer­raio Île dElbe Ital­ie 1908 12 18 Buenos Aires 1980 03 25 vio­loniste auteur et com­pos­i­teur

Alfre­do a débar­qué d’Italie avec ses par­ents à l’âge de 12 ans. À 15 ans, il écrivait pour le car­naval de La Boca où la famille vivait et l’année suiv­ante, en 1924, il pub­li­ait son pre­mier tan­go, « Teno­rios de mi bar­rio » œuvre prob­a­ble­ment per­due et sans enreg­istrement et dont le titre est un peu éton­nant pour un jeune de 16 ans (coureurs de jupons/favoris de jeunes pros­ti­tuées). Mais il en com­posera et/ou écrira les paroles d’environ 300 autres, dont notre tan­go du jour, Cari­cias.

Juan Martí (Jacobo Montecof) 1911-01-15 – 1967-06-25) compositeur.

Juan Martí est pour sa part moins pro­lifique. On pour­rait citer en plus de Cari­cias qui est son plus grand et seul suc­cès, Mis lágri­mas (atten­tion à ne pas con­fon­dre avec le tan­go du même nom de Ángel Maf­fia et Enrique Cadí­camo), Nun­ca nun­ca, Si tú te vas ou Todo está demás. Ces œuvres n’ont pas été enreg­istrées ou les enreg­istrements sont restés con­fi­den­tiels.

Extrait musical

Cari­cias 1937-05-07 — Orques­ta Fran­cis­co Lomu­to con Jorge Omar

C’est la plus anci­enne ver­sion qui nous soit par­v­enue.
D’autres tan­gos plus anciens por­tent ce nom, comme celui chan­té en 1925 par Gardel, mais ils ont d’autres auteurs et n’ont de com­mun avec notre tan­go du jour, que le titre.
Dans ce titre, on remar­quera, une fois de plus que Fran­cis­co Lomu­to n’a pas que le prénom en com­mun avec Fran­cis­co Canaro. Le style est rel­a­tive­ment proche. Lomu­to ne peut pas être con­sid­éré comme un nova­teur pour con­tin­uer ce style « Vieille garde » en 1937.

Paroles

La soledad
que me envuelve el corazón,
va encen­di­en­do en mi alma
el fuego de tu amor lejano.
En las bru­mas de tu olvi­do
via­ja mi ilusión,
gri­tan­do tu nom­bre en vano.

Pero no estás
y en mi cru­el des­o­lación
es un fan­tas­ma el recuer­do
de lo que se fue.
Perci­bo tu som­bra y mi amor te nom­bra
pidién­dote aque­l­las cari­cias de ayer.

No ven­drás
y sin embar­go te espera mi amor.
Quiero olvi­darte y no puedo olvi­dar
porque sos toda mi ilusión.
No ven­drás
y yo esperán­dote estoy, mi bien,
con la fe del que ama como yo.
Y año­ra de ti, cari­cias de ayer
anhelante mi buen corazón.

En la ansiedad
de ten­erte jun­to a mí
mis manos en el vacío
te andan bus­can­do,
y en medio de este silen­cio
atroz mi alma febril,
para sí, te está lla­man­do.

Juan Martí Letra: Alfre­do Bigeschi

Traduction libre

La soli­tude qui enveloppe mon cœur allume dans mon âme le feu de ton amour loin­tain.
Dans les brumes de ton oubli voy­age mon illu­sion, cri­ant ton nom en vain.
Mais tu n’y es pas et dans ma cru­elle déso­la­tion, le sou­venir de ce qui s’en est allé n’est plus qu’un fan­tôme.
Je perçois ton ombre et mon amour te nomme, te deman­dant ces caress­es d’hier.
Tu ne vien­dras pas, et pour­tant mon amour t’attend.
Je veux t’oublier et je ne peux pas oubli­er parce que tu es toute mon illu­sion.
Tu ne vien­dras pas, et je t’attends, ma bonne, avec la foi de celui qui aime comme moi.
Je suis en manque de toi, de caress­es d’hier désirées par mon bon cœur.
Dans l’anxiété de t’avoir près de moi, mes mains dans le vide te cherchent, et au milieu de cet atroce silence, mon âme fiévreuse, pour elle-même, t’appelle.

Autres versions

Cari­cias 1937-05-07 — Orques­ta Fran­cis­co Lomu­to con Jorge Omar
C’est notre tan­go du jour.
Cari­cias 1938-03-28 — Mer­cedes Simone con acomp. de su Trío Típi­co.

Une superbe ver­sion en chan­son. Le tem­po est très lent. Mer­cedes met toute son émo­tion dans son inter­pré­ta­tion, ce qui en fait une ver­sion à con­sid­ér­er, pas pour la milon­ga, bien sûr, mais pour une écoute, un jour gris.

Cari­cias 1945-08-07 — Orques­ta Ángel D’Agostino con Ángel Var­gas.

Pre­mière ver­sion bien dansante de notre sélec­tion, même si la ver­sion de Lomu­to charmera les fana­tiques de la vieille garde. On con­naît la mer­veilleuse asso­ci­a­tion des deux anges. Var­gas et D’Agostino sig­nent, ici, un de leurs innom­brables chefs‑d’œuvre.

Cari­cias 1951-07-30 — Orques­ta Rodol­fo Bia­gi con Car­los Here­dia.

Bia­gi com­mence dans une sonorité étouf­fée qui ne lui est pas si courante. L’orchestre con­tin­uera ain­si avec dis­cré­tion, juste en appui de la voix de Car­los Here­dia.
On regrette un peu que cette ver­sion ne soit pas un Bia­gi plus typ­ique. Mais une sur­prise nous attend avec la ver­sion suiv­ante…

Cari­cias — Con­jun­to Don Rodol­fo con Hugo Duval.

Cet orchestre joue à la manière de Bia­gi. On le trou­ve sous trois noms. Con­jun­to Don Rodol­fo (nom du trio Yum­ba quand Duval chante), comme ici, mais aus­si Trio Yum­ba et Rodol­fo Biag­gi (avec deux « G »). En revanche, Hugo Duval est le même que celui qui chan­tait pour Bia­gi avec un seul G. D’ailleurs sur ses dis­ques, il joue de l’ambigüité et je suis sûr que de nom­breux acheteurs de ses dis­ques ont pen­sé acheter des « vrais » Bia­gi. En fait, je con­nais même des DJ qui se trompent… Mais est-ce si impor­tant ?

Hugo Duval est cité mais cest la pho­to de Rodol­fo Bia­gi qui est présente que les dis­ques soient du Trio Yum­ba Rodol­fo BiaG­Gi ou de Don Rodol­fo Trio Yum­ba avec Duval Dis­ons que cest un hom­mage et pas une ten­ta­tive de­scro­querie Bia­gi est en mort en 1969 tous les enreg­istrement postérieurs qui por­tent les men­tions Trio Yum­ba Rodol­fo Biag­gi ou Don Rodol­fo sont posthumes

Et pour ter­min­er une ver­sion chan­tée à la gui­tare par Juan Vil­lar­real.

Voilà, c’est la fin de ce petit par­cours.
À demain, les amis !

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