Archives par étiquette : Oscar Valpreda (violoniste)

Dos amores 1932-08-12 — Orquesta Francisco Canaro con Ernesto Famá

Antonio Sureda Letra: Gerónimo Sureda

Les frères Sure­da étaient com­plé­men­taires. Anto­nio, ban­donéon­iste et com­pos­i­teur et Gerón­i­mo, poète. Notre tan­go du jour est un des fruits de leur col­lab­o­ra­tion. Ceux qui pensent que le tan­go est une his­toire de cocus et de trahi­son ne s’y retrou­veront pas, mais tous les autres adoreront ce très beau thème que les frères Sure­da ont peut-être dédié à leur mère…

Par­mi leurs col­lab­o­ra­tions, nous pou­vons citer en plus de notre tan­go du jour Ilusión mari­na qui est le pre­mier titre de son frère sur lequel Gerón­i­mo a mis des paroles.
Voici d’autres titres que vous con­nais­sez sans doute, car nous en pos­sé­dons des enreg­istrements. Ils sont par ordre alphabé­tique :

  • A oscuras (Gerón­i­mo est aus­si crédité de la com­po­si­tion en com­pag­nie de son frère pour ce titre).
  • Adiós juven­tud
  • Bar­reras de amor
  • Cacare­an­do
  • Dec­ime adiós
  • Juanil­lo (pasodoble)
  • Mala suerte
  • Nun­ca es tarde
  • Parece que fue ayer
  • Ron­da del quer­er
  • Si algu­na vez
  • Te quiero mucho más
  • Volvió la prince­si­ta
  • Yo quiero que sepas

Finale­ment Anto­nio a fait appel à son frère pour la majorité de ses com­po­si­tions, mais sig­nalons tout de même qu’un petit quart est aus­si issu de la col­lab­o­ra­tion avec , le reste étant anec­do­tique.

Extrait musical

Dos amores 1932-08-12 — Orques­ta con .

Un tan­go appuyé et marchant tout à fait typ­ique de Canaro. Con­traire­ment à ce que fai­saient cer­tains orchestres con­tem­po­rains, l’orches­tra­tion de Canaro se démar­que par de beaux con­tre­points qui sont sou­vent sur­prenants, mais qui don­nent de l’in­térêt et cassent tout risque de monot­o­nie. Le long pas­sage en pizzi­cati des vio­lons qui com­mence à 1:45 après l’ de Famá et le recours aux instru­ments en cuiv­re donne une sonorité par­ti­c­ulière.
On notera égale­ment l’in­téres­sante vari­a­tion finale qui ani­me les dernières sec­on­des.

Paroles

Escuche viejecita… yo quiero que se entere
Des­de hace mucho tiem­po, que ten­go ya otro amor,
Si viera qué boni­ta, qué bue­na es la muchacha
Hay en sus oja­zos más fuego que el sol.
Yo quiero que la quiera con su car­iño san­to
Con fuerza, con vehe­men­cia, de todo corazón,
Ella hace mucho tiem­po que quiere cono­cer­la
Para lla­mar­la … como lo llamo yo.

Fue cerqui­ta del bar­ran­co
Donde una tarde la vi,
Y en la tran­quera ´e su ran­cho
El primer beso le di,
Des­de entonces mi gui­tar­ra
Tiene una cin­ta ´e col­or,
Que la prendieron sus manos
Como prue­ba de su amor.

¿Que pasa?…viejita ven­ga, por qué se pone triste
Aca­so no se ale­gra al ver que soy feliz,
O cree que el car­iño de la mujer que amo
Me hará olvi­dar lo mucho que ust­ed sufrió por mí.
Yo quiero que la quiera con su car­iño san­to
Con fuerza, con vehe­men­cia, de todo corazón,
Ella hace mucho tiem­po que quiere cono­cer­la
Para lla­mar­la madre, como la llamo yo.
Letra: Ger­va­sio López

Traduction libre et indications

Écoutez, ma petite mère (ma petite vieille est un terme affectueux, le texte est un mélange de famil­iar­ité et de vou­voiement respectueux). Je veux que vous sachiez que ça fait longtemps déjà que j’ai un autre amour.
Si vous voyez comme elle est jolie, comme elle est bonne la fille.
Il y a plus de feu dans ses grands yeux que dans le soleil.
Je veux que vous l’aimiez de votre sainte affec­tion, avec force, avec véhé­mence, de tout votre cœur.
Elle, cela fait longtemps qu’elle veut vous con­naître, pour vous appel­er mère… comme je vous appelle, moi.
C’est près de la tranchée qu’un après-midi je l’ai vue, et à la porte de son ranch, je lui ai don­né le pre­mier bais­er, depuis lors ma gui­tare a un ruban de couleur, que ses mains ont attaché comme preuve de son amour.
Que se passe-t-il ?… Ma petite mère, venez, pourquoi êtes-vous triste ?
Peut-être n’êtes-vous pas heureux de voir que je suis heureux, ou pensez-vous que l’af­fec­tion de la femme que j’aime me fera oubli­er com­bi­en vous avez souf­fert pour moi.
Je veux que vous l’aimiez de votre sainte affec­tion, avec force, avec véhé­mence, de tout votre cœur.
Elle, cela fait longtemps qu’elle veut vous con­naître, pour vous appel­er mère… comme je vous appelle, moi.

Autres versions

Dos amores. À gauche, Canaro chez Odeón, au cen­tre, D’Arien­zo chez RCA Vic­tor et à droite, Pugliese chez Philips (Dos amores est la plage 2 de la face 1 du disque LP 33 tours).
Dos amores 1932-08-12 — Orques­ta Fran­cis­co Canaro con Ernesto Famá. C’est notre tan­go du jour.
Dos amores 1932-09-09 — con Trio Anto­nio Sure­da.

San­ti­a­go Devin est un chanteur rel­a­tive­ment rare, mais il avait du dans les années 30. On le con­naît surtout avec le Sex­te­to de Car­los Di Sar­li, où il ne chan­tait que l’estri­bil­lo. Il nous pro­pose ici accom­pa­g­né par le trio Anto­nio Sure­da pour Odeón, une ver­sion en chan­son, plus à class­er du côté de Gardel, Mag­a­l­di ou Corsi­ni que du côté du tan­go de bal. Vu que San­ti­a­go Devin enreg­istre avec le com­pos­i­teur, on peut penser que Anto­nio Sure­da cau­tionne cette jolie ver­sion. Le trio était com­posé, en plus de Anto­nio Sure­da au ban­donéon, de Oscar Val­pre­da au vio­lon et de Alpre­di au piano.

Dos amores 1947-05-13 — Orques­ta con .

Le tem­péra­ment fougueux de D’Arien­zo pour­rait paraître un con­tre-emploi, mais la voix tra­vail­lée de Labor­de fait que cela passe, mais si cela peut se danser, c’est un peu un cran en dessous en matière de roman­tisme.

Dos amores 1961 — Orques­ta Osval­do Pugliese con Jorge Maciel.

Dos amores 1961 — Orques­ta Osval­do Pugliese con Jorge Maciel. Pugliese sait faire des ver­sions très per­son­nelles et empreintes de roman­tisme. Nous en avons là, un exem­ple. Les 55 pre­mières sec­on­des pré­par­ent la venue du chanteur, Jorge Maciel qui pren­dra ensuite l’essen­tiel de la présence. L’u­til­i­sa­tion par Maciel du port de voix (liai­son des notes en glis­san­do), de l’arras­tre (laiss­er traîn­er) fait que ce titre sera un peu moyen pour la danse, même si je sais que cer­tains adorent. Cette ver­sion est cepen­dant bien adap­tée à l’ex­pres­sion des sen­ti­ments d’amour évo­qués par le tan­go.

Sur ces beaux sen­ti­ments, je vous dis, à demain, les amis !