Mi vida fue una milonga (Así es la vida) 1943-02-10 (Milonga) — Orquesta Manuel Buzón con Osvaldo Moreno

Benjamín García (Benjamín Garcilazo) et Mario Soto Letra : Mario Soto

Mi vida fue una milon­ga

Manuel Buzón est un musi­cien un peu tombé dans l’oubli.
Il a débuté comme pro­fesseur de piano et de solfège et a tra­vail­lé à la sta­tion de radio LOY Radio Nacional Flo­res, comme secré­taire de la Direc­tion artis­tique, pianiste, chanteur et directeur d’orchestre. Il inter­vien­dra dans dif­férentes radios durant sa vie, notam­ment à Radio Paris…
Il a très peu enreg­istré avec son orchestre. Seule­ment une ving­taine de titres en 1942–1943 et les titres chan­tés sont tous avec Osval­do Moreno.

Il a réal­isé quelques enreg­istrements comme pianiste avec dif­férents orchestres ou comme accom­pa­g­na­teur de chanteurs.
Pour son activ­ité de com­pos­i­teur, on pour­rait men­tion­ner que son tan­go “Después hablam­os” a gag­né le troisième prix en 1933 à un con­cours organ­isé par le jour­nal “Crit­i­ca” et qui a eu lieu au Luna Park, la célèbre salle événe­men­tielle de Buenos Aires.
Ce tan­go ne sem­ble pas avoir été enreg­istré, mais on le con­naît par sa par­ti­tion.
Il ne faut en effet pas réduire le tan­go au seul pat­ri­moine enreg­istré qui nous est par­venu. Les orchestres jouaient plusieurs fois par semaine, avec des vari­a­tions et des titres qu’ils n’ont jamais enreg­istrés.
La com­po­si­tion la plus célèbre de Buzon reste sans doute la milon­ga Mano bra­va (paroles d’En­rique Cadí­camo) qu’il a enreg­istrée avec Osval­do Moreno le 11 févri­er 1942, soit un an après Ani­bal Troi­lo et Fran­cis­co Fiorenti­no (1941–03-04).

Extrait musical

Mi vida fue una milon­ga (Así es la vida) 1943-02-10 – Manuel Buzón con Osval­do Moreno.

Cette milon­ga est assez orig­i­nale et pas désagréable à l’écoute. On pour­ra sans doute regret­ter pour la danse qu’elle manque de struc­ture et qu’elle est dif­fi­cile, voire impos­si­ble à danser sans con­nais­sance préal­able du titre. Comme cette milon­ga est rare, elle n’est pas con­nue et donc, elle ne peut pas être bien dan­sée et par con­séquent, on ne peut pas la pro­pos­er en milon­ga et donc la faire con­naître. C’est donc prob­a­ble­ment un titre qui ne restera dans l’ombre une fois lu cet arti­cle…

L’archive sonore présen­tée ici, l’est à titre d’ex­em­ple didac­tique. La qual­ité sonore est réduite à cause de la plate­forme de dif­fu­sion qui n’ac­cepte pas les fichiers que j’u­tilise en milon­ga et qui sont env­i­ron 50 fois plus gros et de bien meilleure qual­ité. Je pense toute­fois que cet extrait vous per­me­t­tra de décou­vrir le titre en atten­dant que vous le trou­viez dans une qual­ité audio­phile.

Paroles

Mi vida fue una milon­ga
Que bailé sin dar resuel­lo,
Con lengue de seda al cuel­lo
Y una flor en el ojal.
Humilde como el per­cal
Que usó la piba fab­ri­quera,
Me pasé la vida entera,
En la cal­ma calle­jera
Que res­pi­ra mi arra­bal.
Milon­ga mía, tus notas
Traen del ayer
Recuer­dos de tan­tas cosas.
Nos­tal­gia de las mujeres
Que más amé,
Y del calor de su boca.
Oigo tu com­pás y en el corazón
Reviv­en mis años mozos,
Cuan­do mar­ca­ba en el piso
De algún salón,
La flor de un corte com­padrón.

Ben­jamín Gar­cía (Ben­jamín Gar­cila­zo) et Mario Soto Letra : Mario Soto

Traduction

Ma vie fut une milon­ga que je dan­sais sans repren­dre un souf­fle, avec un foulard de soie autour du cou et une fleur à la bou­ton­nière.
Hum­ble comme le cal­i­cot (per­cal) util­isé par la fille d’u­sine, j’ai passé ma vie entière, dans le calme de rue que respire mon faubourg.
Ma milon­ga, tes notes m’apportent de l’autrefois tant de choses.
Nos­tal­gie des femmes que j’aimais le plus, et de la chaleur de leurs bouch­es.
J’en­tends ton rythme et dans mon cœur revivent mes jeunes années, quand je mar­quais sur le planch­er d’un salon, la fleur d’un corte com­padrón (pas de tan­go).

Autres enregistrements

Pas d’autres ver­sions. C’est dom­mage, car celle de Buzón est loin d’être géniale…
Sous le même titre sec­ondaire (Así es la vida), on trou­ve cepen­dant deux com­po­si­tions. Une de Edgar­do Dona­to qui fut enreg­istrée le 30 avril1929 par Fran­cis­co Canaro et une autre de Men­vielle enreg­istrée par Cayetano Puglisi le 26 sep­tem­bre de la même année.
Ces deux com­po­si­tions ne com­por­tent pas de paroles. On ne peut donc faire des com­para­isons que sur la musique, elle-même.

Así es la vida 1929-04-30 — Orques­ta Fran­cis­co Canaro (Edgar­do Dona­to).

Le rythme appuyé et mar­qué est assez rapi­de. Peut-être un peu trop pour les ama­teurs de canyengue. On notera l’utilisation de la gui­tare hawaïenne (1:03) qui rap­pelle peut-être à Canaro qu’il fab­ri­qua son pre­mier vio­lon avec des boites de con­serve. Canaro fut tou­jours ama­teur de sonorités nou­velles et il employa une mul­ti­tude d’instruments qui ne sont jamais apparus dans les autres orchestres. On pense bien sûr aux instru­ments à vent en cuiv­re, mais aus­si aux per­cus­sions, per­cus­sions que l’on retrou­ve dans le descen­dant loin­tain du tan­go de Canaro, le tan­go musette français. S’il existe des cen­taines de titres que l’on passera en pri­or­ité, celui-ci pour­ra tout de même franchir la barre de la sélec­tion d’un DJ exigeant et être dif­fusé dans une milon­ga si les cir­con­stances s’y prê­tent. La semaine dernière à Buenos Aires, l’organisateur de la milon­ga m’a demandé de com­mencer par une tan­da de canyengue en liai­son avec le cours don­né aupar­a­vant. J’ai mis la Typ­i­ca Vic­tor, mais un Canaro aurait pu faire l’affaire, avec ce titre en fin de tan­da, pour retrou­ver un rythme plus rapi­de pour « chauf­fer » les danseurs qui ne sont pas fana­tiques de canyengue.

Así es la vida 1929-09-26 — Orques­ta Cayetano Puglisi (N.C. Men­vielle).

Ce titre au pas lourd du canyengue et un peu lar­moy­ant laisse à penser que cette vie a con­nu quelques peines. Ce n’est pas vilain, loin de là et cela devrait pou­voir être pro­posé aux ama­teurs du genre.

Mi vida fue una milon­ga (Así es la vida) 1943-02-10 — Orques­ta Manuel Buzón con Osval­do Moreno. C’est notre tan­go du jour.

Illustrations de l’édition de 2024

Mi vida fue una milon­ga elle était en fin darticle en 2024
Mi vida fue una milon­ga cou­ver­ture de lédition de 2024

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