Archives par étiquette : Carlos Marcucci

Una vez 1946-11-08 — Orquesta Osvaldo Pugliese con Alberto Morán

Osvaldo Pugliese Letra : Cátulo Castillo

Nous avons vu le 9 août un tan­go du même titre Una vez inter­prété par la Orques­ta Típi­ca Vic­tor dirigée par Mario Mau­ra­no avec le chant de Orte­ga Del Cer­ro. La ver­sion du jour est celle com­posée par Osval­do Pugliese et n’a donc rien à voir avec celle de Car­los Mar­cuc­ci. Je vous pro­pose d’en savoir un peu plus sur cette œuvre roman­tique et mag­nifique.

Extrait musical

Una vez 1946-11-08 — Orques­ta Osval­do Pugliese con Alber­to Morán (Osval­do Pugliese Letra : Cátu­lo Castil­lo).
Par­ti­tion de Una vez de Osval­do Pugliese et Cátu­lo Castil­lo. Alfre­do Gob­bi est en pho­to avec son vio­lon en haut à gauche et en bas à droite, le sourire de Mar­i­ano Mores.

Un pre­mier appel est lancé par les ban­donéons, qui est repris par les cordes et le piano. Rapi­de­ment, les cordes passent en pizzi­cati et Morán lance sa voix charmeuse et cares­sante. On retrou­ve donc un peu le principe de la ver­sion de Mar­cuc­ci avec la voix en con­tre­point avec les cordes. L’harmonie est cepen­dant plus tra­vail­lée, avec un enchevêtrement des par­ties plus com­plexe. Le soliste laisse par­fois la place aux instru­ments qui don­nent le motif avec leur voix pro­pre. On notera que Morán chante durant toute la durée du morceau, ce qui n’était pas si courant à l’époque pour les tan­gos de danse. On pour­rait en déduire qu’il était plus conçu pour l’écoute, mais aujourd’hui, les danseurs sont telle­ment habitués à ce type de com­po­si­tion qu’ils seraient bien frus­trés si le DJ se les inter­di­s­ait.

Paroles

Una vez fue su amor que llamó
y después sobre el abis­mo rodó,
la que amé más que a mí mis­mo fue.
Luz de su mira­da, siem­pre, siem­pre hela­da.
Sabor de sins­a­bor, mi amor,
amor que no era nada.
Pequeñez de su burla mor­daz,
una vez, sólo en la vida, una vez.

Pudo lla­marse Renée
o aca­so fuera Manón,
ya no me impor­ta quien fue,
Manón o Renée, si la olvidé…
Muchas lle­garon a mí,
pero pasaron igual,
un mal quer­er me hizo así,
gané en el perder, ya no creí.

Luz lejana y mansa
que ya no me alcan­za.
Mi voz gritó ayer,
hoy, amor, sin esper­an­za.
Una vez, fue su espina tenaz
una vez, sólo en la vida, una vez.
Osval­do Pugliese Letra : Cátu­lo Castil­lo

Traduction libre

Une fois, c’é­tait son amour qui m’ap­pelait puis vagabondait au-dessus de l’abîme, celle que j’aimais plus que moi-même.
La lumière de son regard, tou­jours, tou­jours glaciale.
Le goût sans goût, mon amour, amour qui n’é­tait rien.
La petitesse de sa moquerie mor­dante, une fois, seule­ment dans la vie, une fois.
Elle aurait pu s’ap­pel­er Renée ou peut-être que c’é­tait Manón, je m’en moque de qui c’é­tait, Manón ou Renée, si je l’ai oubliée…
Beau­coup sont venues à moi, mais elles sont passés égale­ment, un mau­vais amour m’a fait comme ça, j’ai gag­né en per­dant, je n’y croy­ais plus.
Lumière loin­taine et douce qui ne m’atteint plus.
Ma voix a crié hier, aujour­d’hui, amour, sans espoir.
Une fois, ce fut son aigu­il­lon tenace une fois, seule­ment dans la vie, une fois.

Autres versions

Con­traire­ment à la ver­sion de Car­los Mar­cuc­ci, il y a divers enreg­istrements de ce titre com­posé par Pugliese avec des paroles de Castil­lo.

Una vez 1945 — Orques­ta Edgar­do Dona­to con Osval­do Morel.

Un an avant Pugliese, Dona­to pro­pose son enreg­istrement. Si on retrou­ve la puis­sance de la com­po­si­tion de l’antimufa, la voix de Morel a un peu de mal à con­va­in­cre, mal­gré son prénom d’Osvaldo. Le résul­tat n’est pas vilain, mais à mon avis, ce n’est pas trop per­ti­nent pour Dona­to d’avoir voulu met­tre à son réper­toire, ce titre qui s’éloigne trop de son style, style qu’il cher­chait à mod­erniser pour rat­trap­er l’évolution.

Una vez 1946-10-31 — Orques­ta Osmar Mader­na con Pedro Dáti­la.

Précé­dant de peu la ver­sion enreg­istrée par Pugliese, celle de Mader­na avec Pedro Dáti­la est intéres­sante. Le piano de Mader­na est plus déco­ratif que celui de Pugliese et la voix de Pedro Dáti­la est expres­sive, sans doute autant que celle de Alber­to Morán, si on peut préfér­er ce dernier, c’est peut-être aus­si, car sa voix nous est plus famil­ière. Même si on préfère la ver­sion de Pugliese, celle de Mader­na est tout à fait dansante, voire plus que celle de l’auteur de la musique.

Una vez 1946-11-08 — Orques­ta Osval­do Pugliese con Alber­to Morán. C’est notre tan­go du jour.
Una vez 1964 — Orques­ta Ful­vio Sala­man­ca con Luis Roca.

Sala­man­ca n’a pas la répu­ta­tion de faire de la musique pour la danse et cet enreg­istrement ne con­tredi­ra pas ce fait. Cela n’interdit pas d’aimer cette ver­sion et de détester le DJ qui vous la pro­poserait en bal 😉

Una vez 1968-05-31 — Alber­to Morán accom­pa­g­né par una Orques­ta dirigée par Arman­do Cupo.

Si Cupo a fait quelques enreg­istrements intéres­sants et que le chanteur, Morán, est le même que dans la ver­sion de Pugliese (24 ans plus tard), il est dif­fi­cile de s’enthousiasmer pour cette ver­sion.

Photos

Le fait que ce soit Mores et Gob­bi sur la par­ti­tion m’a don­né l’idée de vous pro­pos­er des pho­tos de Pugliese et de Castil­lo.

Pugliese, Pugliese, Pugliese, lancé par les artistes et tech­ni­ciens du spec­ta­cle pour con­jur­er le mau­vais sort. Pugliese, antim­u­fa…
Castil­lo, Castil­lo, Castil­lo, mais là, cela n’a aucun effet antim­u­fa (anti-poisse).

Una vez 1943-08-09 — Orquesta Típica Victor dir. Mario Maurano con Ortega Del Cerro

Carlos Marcucci Letra: Lito Bayardo

Même si le titre de notre tan­go du jour est Una vez (Une fois), il peut y avoir deux fois le même titre pour des tan­gos des années 40. La ver­sion du jour est celle de la Típi­ca Vic­tor beau­coup moins con­nue que celle com­posée par Pugliese un peu plus tard, mais qui est égale­ment un suc­cès des milon­gas, sans doute un peu plus tra­di­tion­nelles.
Ne vous inquiétez-pas, je vous pro­pose les deux à l’é­coute…

Carlos Marcucci 30/10/1903 – 31/05/1957

Car­los Mar­cuc­ci, le com­pos­i­teur de notre tan­go du jour, et son ban­donéon ont tra­ver­sé tout l’âge d’or du tan­go et l’Atlantique, Canaro l’ayant enjoint de venir tra­vailler dans son orchestre en France.
On lui doit d’autres com­po­si­tions comme Mi Dolor ce sub­lime tan­go enreg­istré par qua­si­ment tous les orchestres, Esta noche qui aus­si un suc­cès d’enregistrement et Aquí me pon­go a can­tar, la milon­ga phare de l’orchestre de Fran­cis­co Lomu­to.
Il est l’oncle de Alfre­do Mar­cuc­ci (14/09/1929 – 12/06/2010), à qui il a passé sa pas­sion pour l’instrument. Alfre­do racon­te que quand il allait voir son oncle et qu’il n’entendait pas le ban­donéon, c’est qu’il était absent.

Alfre­do­Mar­cuc­ci (à gauche) et son oncle Car­los Mar­cuc­ci. Deux des fameux ban­donéon­istes du vingtième siè­cle.

Comme son oncle, Alfre­do est passé par les grands orchestres de son époque, comme le dernier de Di Sar­li, mais aus­si par des orchestres plus con­tem­po­rains comme la Orques­ta Típi­ca Silen­cio.

Ban­donéon de Alfre­do Mar­cuc­ci. C’est un Doble Aa (Alfred Arnold) fab­riqué vers 1929 à Carls­feld, en Alle­magne.

À sa mort, le ban­donéon d’Alfre­do Mar­cuc­ci a été offert par l’Argentine au Musée des instru­ments de Musique (MIM) de Brux­elles, en Bel­gique, le pays où on dit tout le temps « Une fois » (Una vez).

Extrait musical

Una vez 1943-08-09 — Orques­ta Típi­ca Vic­tor dir. Mario Mau­ra­no con Orte­ga Del Cer­ro.

Les orchestres Víc­tor sont des orchestres conçus pour enreg­istr­er des dis­ques de danse. Cela s’entend dès les pre­mières notes où le rythme est bien mar­qué. Cepen­dant, Mar­cuc­ci pro­pose un motif très orig­i­nal, à par­tir de 30 sec­on­des, qui con­siste en une phrase à l’accordéon à laque­lle répond le piano. Cela peut ravir les danseurs en les inci­tant à sor­tir de la marche pour impro­vis­er sur les temps de réponse du piano en con­traste avec le ban­donéon. Si on rajoute les tut­ti de l’orchestre, les danseurs ont au moins trois univers dif­férents à explor­er avant le début du chant.
Le chant, c’est Orte­ga Del Cer­ro, qui reprend la struc­ture de la pre­mière par­tie en assumant la par­tie des ban­donéons et les cordes repren­nent les répons­es du piano lega­to ou en pizzi­cati selon les moments. C’est vrai­ment du bel ouvrage.

Paroles

Morir en los rayos de sol
La niebla de un día sin luz.
Y luego en la tarde ser­e­na
Con­ge­lo mi angus­tia y mi pena.

Soña­ba aque­l­la tarde con tus besos
Sen­tíame feliz con tu regre­so.
Y al verte de nue­vo ante mí
Canta­ba en mis sueños así:
Una vez, sólo te vi una vez
Y te amé, sólo bastó una vez.
Hoy no sé si me fal­tará tu car­iño
¡Ay de mí, que estoy solo sin ti!

Sólo tú me sabes com­pren­der
Siem­pre tú, para poder vencer.
Nun­ca más, yo te lo juro vida mía
Nun­ca más podré vivir sin ti.
Car­los Mar­cuc­ci Letra: Lito Bayardo

Traduction libre

Mourir dans les rayons du soleil
Le brouil­lard d’une journée sans lumière.
Et puis dans l’après-midi sere­in, mon angoisse et mon cha­grin ont gelé.
J’ai rêvé cet après-midi de tes bais­ers, je me sen­tais heureux avec ton retour.
Et à te revoir en face de moi, je chan­tais dans mes rêves ain­si :
Une fois, je ne t’ai vue qu’une fois, et je t’ai aimée.
Une seule fois a suf­fi.
Aujour­d’hui, je ne sais pas si ton amour va me man­quer, pau­vre de moi, que je suis seul sans toi !
Seule­ment toi sais me com­pren­dre, tou­jours toi, pour pou­voir vain­cre.
Plus jamais, je te le jure, ma vie, plus jamais, je ne pour­rai vivre sans toi.

Autres versions

Il n’y a pas d’autre enreg­istrement de cette com­po­si­tion de Car­los Mar­cuc­ci, je vous pro­pose une ver­sion qua­si con­tem­po­raine d’un tan­go du même titre com­posé par Osval­do Pugliese.

Una vez 1943-08-09 — Orques­ta Típi­ca Vic­tor dir. Mario Mau­ra­no con Orte­ga Del Cer­ro. C’est notre tan­go du jour.
Una vez 1946-11-08 — Orques­ta Osval­do Pugliese con Alber­to Morán (Osval­do Pugliese Letra : Cátu­lo Castil­lo).

Un pre­mier appel est lancé par les ban­donéons, qui est repris par les cordes et le piano. Rapi­de­ment, les cordes passent en pizzi­cati et Morán lance sa voix charmeuse et cares­sante. On retrou­ve donc un peu le principe de la ver­sion de Mar­cuc­ci avec la voix en con­tre­point avec les cordes. L’harmonie est cepen­dant plus com­plexe, avec un enchevêtrement des par­ties plus com­plexe. Le soliste laisse par­fois la place aux instru­ments qui don­nent le motif avec leur voix pro­pre. On notera que Morán chante durant toute la durée du morceau, ce qui n’était pas si courant à l’époque pour les tan­gos de danse. On pour­rait en déduire qu’il était plus conçu pour l’écoute, mais aujourd’hui, les danseurs sont telle­ment habitués à ce type de com­po­si­tion qu’ils seraient bien frus­trés si le DJ se les inter­di­s­ait.

Il y a de nom­breuses autres ver­sions de la com­po­si­tion de Pugliese. Je vous pro­pose d’en par­ler le 8 novem­bre, jour anniver­saire de l’enregistrement par Pugliese.
Nous avons écouté deux tan­gos réu­nis sous un même titre, exp­ri­mant un sen­ti­ment roman­tique puis­sant, et qui se révè­lent tous deux de belles pièces pour la danse. Alors, vous crois­erez sans doute une fois, deux fois ou bien plus, ces chefs‑d’œuvre dans votre vie de danseur.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. À demain, les amis !

Sueño florido 1929-06-13 — Orquesta Cayetano Puglisi

Roberto Firpo

Sueño flori­do est une jolie valse, prin­ci­pale­ment con­nue par un enreg­istrement de Juan D’Arienzo. Elle a été écrite par Rober­to Fir­po et enreg­istrée en pre­mier par Cayetano Puglisi. Il ne faut pas con­fon­dre avec le tan­go du même titre, écrit par Cayetano Puglisi et joué par Rober­to Fir­po… Je vous amène faire quelques tours avec cette valse.

Extrait musical

1Partition pour piano de Sueño flori­do tirée du Jor­nal das Moças (Jour­nal des jeunes femmes) qui était un mag­a­zine illus­tré, heb­do­madaire ou bimen­su­el selon les épo­ques, édité au Brésil. On peut con­sul­ter les numéros de 1914 à 1961 en ligne, ce qui est une source pré­cieuse sur les mœurs et points d’intérêt de l’époque, du moins ceux des jeunes femmes brésili­ennes de l’époque.
Sueño flori­do 1929-06-13 — Sex­te­to Cayetano Puglisi.

Comme pour beau­coup de valses de l’époque, une longue intro­duc­tion (28 sec­on­des) débute le morceau. Comme DJ, on peut la laiss­er ou débuter après l’introduction, directe­ment dans le feu de l’action. En général, on laisse l’introduction pour le pre­mier thème d’une tan­da, cela laisse le temps aux danseurs d’inviter. En revanche, il faut annon­cer que ce sont des valses, sinon, les danseurs peu­vent se regarder avec des airs inqui­ets si c’est un air qui ne leur est pas fam­i­li­er, comme celui-ci. 
Pour revenir à l’écoute de cette valse, on notera la présence somptueuse du vio­lon de Cayetano Puglisi, les ban­donéons, la con­tre­basse et le piano étant util­isé pour le mar­quer le rythme. Vous remar­querez égale­ment la sen­sa­tion d’accélération finale, qui sera égale­ment la mar­que de fab­rique des valses de Juan D’Arienzo. Rap­pelons que c’est un arti­fice, pas une réal­ité. On s’en ren­dra compte en remar­quant que les vio­lons con­tin­u­ent au même rythme. Ce sont, dans le cas présent, les ban­donéons qui provo­quent l’illusion en jouent trois croches (tri­o­lets) sur chaque temps, au lieu de deux croches ou d’une noire. La par­ti­tion est en mesure 6/8, 6 croches dans une mesure.
Puisque j’ai par­lé des instru­ments, je vous pro­pose de citer la com­po­si­tion de l’orchestre :
Cayetano Puglisi et Mauri­cio Mise (vio­lons), Fed­eri­co Scor­ti­cati et Pas­cual Stor­ti (ou Domin­go Triguero) (ban­donéons), Arman­do Fed­eri­co (piano) et José Puglisi (con­tre­basse).

Le Sex­te­to de Cayetano Puglisi au cen­tre (direc­tion et vio­lon), Fed­eri­co Scor­ti­cati (ban­donéon), Arman­do Fed­eri­co (piano), Domin­go Triguero (ban­donéon) en échange de Pas­cual Stor­ti, José Puglisi (con­tre­basse), Mauri­cio Mis­er­izky (Mise) (vio­lon).

Les trois frères Puglisi

Comme Pugliese, les Puglisi sont orig­i­naires du sud de L’Italie. Leur nom de famille évoque les Pouilles et par­fois, cer­tains con­fondent Puglisi et Pugliese… Non, je ne don­nerai pas de nom, mais c’est assez courant 😉
Les trois frères Puglisi sont nés en Ital­ie et sont venus avec leurs par­ents en Argen­tine, en 1909.

Cayetano, Emilio et José Puglisi

Le grand frère, Cayetano, est né en 1902 à Mes­sine (Sicile). Il était vio­loniste, com­pos­i­teur et chef d’orchestre. Il avait donc env­i­ron sept ans à son arrivée en Argen­tine.

Cayetano était un vio­loniste très doué, comme vous avez pu l’entendre. Tout jeune, il s’est ori­en­té vers la musique clas­sique sous l’impulsion de son pro­fesseur, Osval­do Pessi­na, qui avait détec­té ses tal­ents. À la suite d’un con­cert, il s’est vu offert par le jour­nal La Pren­sa, une bourse pour appro­fondir ses études musi­cales en Europe.
La chance, pour le tan­go, est que la Guerre de 1914–1918 l’empêcha de se ren­dre en Europe. Il mon­ta un trio avec deux autres gamins (12 à 13 ans), Car­los Mar­cuc­ci (ban­donéon) et Pedro Almirón puis Julián ou Luis Rob­le­do (piano).
Rober­to Fir­po le remar­qua et le fit entr­er comme sec­ond vio­lon dans son orchestre. Mais le plus impor­tant est que Fir­po gui­da Cayetano vers le tan­go pour l’aider à être le musi­cien qu’il fut dans ce domaine. Un coup de pouce de Fir­po quand on a à peine 14 ans, c’est une chance.

Deux por­traits de Cayetano Puglisi.

Le cadet des trois frères, Emilio, est né en 1905 et était vio­loniste et com­pos­i­teur. Il avait env­i­ron 4 ans à son arrivée.
Il était en 1928, dans le Sex­te­to de Juan Bautista Gui­do, notam­ment pour jouer dans les ciné­mas. Peu après, il rem­plaça son frère, prob­a­ble­ment jusqu’en 1933 dans l’orchestre de Pedro Maf­fia, au côté d’Elvi­no Var­daro.
Dans les années 40, il était vio­loniste dans l’orchestre de Fran­cis­co Canaro.
Le ben­jamin, José, né en 1908, était donc bébé lors de son arrivée en Argen­tine en 1909.
Con­traire­ment à ses frères, il a choisi des instru­ments à cordes plus imposants puisqu’il jouait du vio­lon­celle et de la con­tre­basse. Hormis une col­lab­o­ra­tion avec son frère, notam­ment en 1923 où ils jouaient dans les ciné­mas, José tra­vaillera dans la musique clas­sique, notam­ment au théâtre Colón où il fit car­rière.

Autres versions

La pre­mière ver­sion est notre valse du jour.

Sueño flori­do 1929-06-13 — Sex­te­to Cayetano Puglisi. C’est notre valse du jour.
Sueño flori­do 1936-01-31 — Orques­ta Juan D’Arienzo.

C’est la ver­sion la plus con­nue, régulière­ment passée en milon­ga.

Sueño flori­do 1939-04-05 — Rober­to Fir­po y su Cuar­te­to Típi­co.

Finale­ment, Fir­po se décide à enreg­istr­er sa com­po­si­tion…

L’autre Sueño florido

Ce titre qui est un tan­go a été com­posé par Cayetano Puglisi et Luis Elías Cosen­za. Il existe des paroles par Dante A. Liny­era (Fran­cis­co Bautista Rímoli).
Ce n’est pas vrai­ment un retour à l’envoyeur, car Fir­po a enreg­istré le sueno flori­do de Cayetano Puglisi avant que ce dernier enreg­istre le sien… N’oublions pas que Fir­po avait pris sous son aile le très jeune Cayetano et cet échange est donc très logique. C’est un témoignage de leur ami­tié.

Sueño flori­do (Tris­teza de bar­rio) 1928-08-03 — Orques­ta Fran­cis­co Canaro con Char­lo.

Char­lo chante les paroles de Dante A. Liny­era.

Sueño flori­do (Tris­teza de bar­rio) 1928-10-11 — Orques­ta Rober­to Fir­po.

Le symétrique de notre valse du jour.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui.

À demain les amis !