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Papas calientes 1937-11-29 - Orquesta Edgardo Donato Eduardo Arolas Letra: Héctor Polito La patate chaude, c’est se renvoyer quelque chose de gênant. Cette composition d’Arolas a eu un certain succès et on en trouve une bonne vingtaine d’enregistrements. En revanche, les paroles d’Héctor Polito ne semblent pas avoir été enregistrées. Je vous les propose tout de même et vous passe la patate chaude après avoir sorti les marrons du feu.

Papas calientes 1937-11-29 — Orquesta Edgardo Donato

Eduardo Arolas Letra: Héctor Polito

La patate chaude, c’est se ren­voy­er quelque chose de gênant. Cette com­po­si­tion d’Arolas a eu un cer­tain suc­cès et on en trou­ve une bonne ving­taine d’enregistrements. En revanche, les paroles d’Héctor Poli­to ne sem­blent pas avoir été enreg­istrées. Je vous les pro­pose tout de même et vous passe la patate chaude après avoir sor­ti les mar­rons du feu.

Extrait musical

Partition de Papas calientes (Eduardo Arolas Letra: Héctor Polito)
Par­ti­tion de Papas calientes (Eduar­do Aro­las Letra: Héc­tor Poli­to). Dédi­cace à Felipe Lan­fran­co, Pedro Calderon, F. Diaz Reynold et Juan Bernasconi
Papas calientes 1937-11-29 — Orques­ta Edgar­do Dona­to.

Tout au moins dans ma dis­cothèque, c’est la plus anci­enne ver­sion enreg­istrée. Elle invite aux jeux de jambes, peut-être plus dans le style canyengue que milon­ga. Les instru­ments se ren­voient la patate à l’aide par des con­tacts rapi­des avec le légume brûlant. On notera le très beau solo de vio­lon qui com­mence à 50 sec­on­des qui domine le rythme clau­di­cant qui reste présent durant tout le titre.

Paroles

Mucha­cho, si algu­na vez un mal
Se ensaña con tu buen corazón,
Luchá con ansias de varón
No ves que así podés tri­un­far…
Si algu­na mató tu gran amor
La bar­ra, feliz te hará vivir,
Seguí su tren con gran val­or
Así dejás de sufrir.

Cuan­do entra a milonguear al cabaret
La bar­ra de “El Chu­pete”,
Da que­hac­er a los demás, por su cachet
Que es muy de rechu­pete;
Esclavos son del copetín
La jar­ra los dom­i­na,
Siem­pre será su berretín
Al recor­dar su amor.

El que quiera olvi­darse
De las penas de la vida,
Para hac­er vivir a su corazón
Y que viva ale­gre noche y día…
Siem­pre dice la bar­ra:
“Ven­ga, ami­go, no se afli­ja,
Que la far­ra es el reme­dio
Para su mal”.

Eduar­do Aro­las Letra: Héc­tor Poli­to

Traduction libre

Mec, si jamais un mal enrage ton bon cœur, bats-toi avec les désirs d’un homme. Ne vois-tu pas qu’ainsi tu peux tri­om­pher…

Si quelqu’un a tué ton grand amour, la bande, heureuse, te fera vivre. Suis son train avec beau­coup de courage. Ain­si, tu arrêteras de souf­frir.

Lorsqu’il entre dans le cabaret pour milonguer, la bande du « El Chu­pete » donne à penser aux autres, en rai­son de sa dis­tinc­tion (façon de s’habiller) qui est exquise ;

Les esclaves sont ceux du copetín (apéri­tif, alcool). Le pichet les domine, et il sera tou­jours leur refuge (caprice, lubie, loisir) en se rap­pelant leur amour.

Celui qui veut oubli­er les peines de la vie, pour faire vivre son cœur et vivre joyeuse­ment nuit et jour…

La bande dit tou­jours : « Viens, mon ami, ne sois pas affligé, car la fête est le remède pour ton mal. »

Autres versions

Papas calientes 1937-11-29 — Orques­ta Edgar­do Dona­to.

C’est notre ver­sion du jour.

Papas calientes1950-09–28 Orques­ta Dona­to Rac­ciat­ti.

C’est l’Uruguay qui relance cette milon­ga. La ver­sion de Rac­ciat­ti cor­re­spond bien à son car­ac­tère joueur. Le rythme est très soutenu et le rythme sautil­lant se pour­suit tout au long, sur­volé par de longues phras­es au vio­lon. C’est intéres­sant. On retrou­vera Rac­ciat­ti 22 ans plus tard avec une autre ver­sion que je vous invite à com­par­er.

Papas calientes 1952-07-25 — Orques­ta Edgar­do Dona­to.

Quinze ans plus tard, Dona­to réen­reg­istre ce titre. Il est intéres­sant, là aus­si, de com­par­er les deux enreg­istrements. Le sec­ond pour­rait sem­bler moins fam­i­li­er aux afi­ciona­dos de Dona­to qui ne pren­nent sou­vent en con­sid­éra­tion que sa pre­mière péri­ode. S’il s’agit de par­ler de danse, on peut leur don­ner rai­son, car cet enreg­istrement est sans doute trop décousu pour sat­is­faire les danseurs.

Papas calientes 1954-05-19 — Adol­fo Pérez (Pocho­lo) y su Orques­ta Típi­ca de la Guardia Vie­ja.

Une ver­sion tran­quille, plus une prom­e­nade qu’une milon­ga effrénée. Une jolie flute ajoute une touche d’originalité à cette ver­sion qui se laisse écouter, sans doute plus que danser.

Papas calientes 1955 — Juan Car­los Caviel­lo y su Cuar­te­toTípi­co.

Une ver­sion nerveuse et rel­a­tive­ment intéres­sante à l’écoute et qui reste rel­a­tive­ment dans­able.

Papas calientes 1956-08-09 — Orques­ta Arman­do Pon­tier.

Le ban­donéon­iste Arman­do Pon­tier signe cette ver­sion très orig­i­nale, mais qui a sans doute per­du tout le car­ac­tère joueur de ce titre. Pas sûr qu’un DJ se prenne suff­isam­ment d’affection pour cette ver­sion pour la défendre face à une piste rem­plie de danseurs exigeants… Pon­tier récidi­vera avec une ver­sion enreg­istrée le 31 août 1964. Je vous en dis­pense, elle est tout aus­si peu con­va­in­cante.

Papas calientes 1962-08-16 — Orques­ta Florindo Sas­sone.

On reste avec Sas­sone, dans les ver­sions plus orig­i­nales qu’enthousiasmantes. Pas plus que la ver­sion de Pon­tier, cette ver­sion devrait s’ouïr dans les milon­gas de bonne tenue. Comme Pon­tier, Sas­sone revien­dra à la charge en 1974 avec un autre enreg­istrement tout aus­si peu intéres­sant. Là encore, je vous en pro­tège…

Papas calientes 1964 — Orlan­do Calaut­ti y su Cuar­te­to.

Un orchestre plutôt rare dirigé par Orlan­do Calaut­ti, qui a été ban­donéon­iste dans dif­férents orchestres, dont ceux de Dona­to et Sas­sone, ce qui fait qu’il a peut-être par­ticipé à plusieurs enreg­istrements de ce titre. Il a égale­ment com­posé quelques titres, mais il fau­dra une sep­ticémie pour avoir rai­son de lui, à l’âge de 101 ans, comme quoi la musique, ça peut con­serv­er.

Papas calientes 1965 — Orques­ta Reliquias Porteñas.

Cet orchestre pro­pose quelques ver­sions orig­i­nales, mais c’est sans doute Papas calientes qui est leur enreg­istrement le plus intéres­sant. J’aime bien et le fait que cette ver­sion est assez courte fait que l’on peut pren­dre le risque de la pro­pos­er aux danseurs qui n’auront pas le temps de s’ennuyer. C’est même dom­mage de ne pas avoir d’autres milon­gas de cet orchestre d’aussi bonne tenue, ce qui fait qu’il sera dif­fi­cile de pro­pos­er une tan­da com­plète si on a des danseurs exigeants. Tout au plus on pour­rait ten­ter de com­mencer par La naran­ja nació verde et de ter­min­er avec Papas calientes en pro­posant un autre orchestre pour l’autre titre.

Papas calientes 1967-07-27 — Orques­ta Juan D’Arien­zo.

D’Arienzo pro­pose une ver­sion assez rapi­de. Le pas­sage des pommes de terre chaudes est peut-être un peu rapi­de. Ce n’est pas inin­téres­sant, mais sans doute pas à class­er dans les meilleures milon­gas de D’Arienzo pour la danse.

Papas calientes 1968-05 — Los Tubatan­go.

Papas calientes est l’un des pre­miers titres enreg­istrés par le nou­v­el orchestre du ban­donéon­iste Guiller­mo Inchausty. La com­po­si­tion rebondis­sante se prête en effet assez bien au car­ac­tère de cet orchestre à vent, redé­cou­vreur du canyengue. On est donc dans une ver­sion canyengue, pas face à une milon­ga éblouis­sante. Cela ravi­ra les ama­teurs de canyengue ou les danseurs débu­tants en milon­ga.

Papas calientes 1972 Orques­ta Dona­to Rac­ciat­ti.

Comme Dona­to, l’autre Dona­to (mais cette fois par le prénom, réen­reg­istre le titre quelques années après la pre­mière ver­sion. Cette ver­sion tonique et assez joueuse, pour­rait bien amuser les danseurs, tout du moins, ceux qui aiment être sur­pris. Le DJ qui a la chance d’avoir de bons danseurs de milon­ga sous la main pour­rait s’amuser à leur lancer cette ver­sion afin de leur laver les oreilles des ver­sions un peu trop con­v­enues.

Papas calientes 1976 — Orques­ta Juan Cam­bareri.

Ceux qui aiment les inter­pré­ta­tions extrême­ment rapi­des du Mage du Ban­donéon, Cam­bareri, vont sans doute être très éton­nés d’entendre cette ver­sion, lente et calme. On dirait que Cam­bareri n’a pas réus­si à trou­ver le juste milieu entre vitesse super­son­ique et prom­e­nade d’escargot.

Papas calientes 1979 — Ariel Ramírez.

Une ver­sion plutôt sym­pa­thique et très orig­i­nale par le fan­tas­tique Ariel Ramírez.

Papas calientes 2000 — Orques­ta Puglia-Pedroza.

Les pre­mières notes très lentes créent la sur­prise, mais la suite, bien que rel­a­tive­ment orig­i­nale, ne con­va­in­cra pas for­cé­ment.

Papas calientes 2014 — Quinti­no Gotano­va. Une ver­sion en vidéo pour voir jouer : Vit­to­rio Pujia, gui­tare et direc­tion Matías González, ban­donéon, Este­ban Cabel­lo, clar­inette, Eduar­do Min­ervi­no, Piano et Guiller­mo Del­ga­do, con­tre­basse.

Papas Calientes 2016 — Vic­tor Hugo Vil­lena Trio con Kay Slek­ing.

Une ver­sion un peu plate. Pas for­cé­ment très intéres­sante, sans être mis­érable.

Papas calientes 2022 — Solo Tan­go Orques­ta.

Cet orchestre par­fois iné­gal pro­pose quelques sur­pris­es et cette ver­sion de Papas calientes se défend. Elle est ludique et rapi­de et pour­rait sat­is­faire les danseurs. On notera à 1:12 un break suivi d’une « sirène » un glis­san­do joué par le vio­lon qui rend le titre très orig­i­nal.

Voilà, les amis. La patate n’est plus brûlante et vous pou­vez la manger en toute tran­quil­lité. À bien­tôt !

Les surnoms dans le tango

Les surnoms dans le tango

Les Argentins raf­fo­lent des surnoms (apo­dos). On en trou­ve des dizaines dans les titres de tan­gos, el aristócra­ta, el cachafaz, el tar­ta, cabeza de indio, el rana, Shusheta, el porteñi­to, el tai­ta, el gav­ilán, pinela, el desco­lao, el entr­erri­ano… mais ici, je vous pro­pose de retrou­ver des surnoms de musi­ciens et chanteurs de tan­go.

Petite liste de surnoms

Il est par­fois dif­fi­cile de dis­tinguer le surnom don­né par les col­lègues et amis et les pseu­do­nymes ou nom d’artiste choisi délibéré­ment par celui qui le porte. J’ai lim­ité cette petite liste aux surnoms, même si, pour cer­tains, je ne peux pas garan­tir que le por­teur ne soit pas à l’origine de la dif­fu­sion du surnom.

Notez égale­ment que j’ai indiqué le pseu­do­nyme usuel pour référence et pas le nom réel que, de toute façon les artistes n’utilisaient pas tou­jours.

  • Adol­fo Pérez : Pocho­lo
  • Adri­ana Varela : La gata
  • Agustín Bar­di : Mas­coti­ta
  • Alber­to Gómez : Nico / El cabezón / El pin­go de Lomas
  • Alber­to Mari­no : La voz de oro del tan­go
  • Alfre­do De Ange­lis : El col­orado (de Ban­field) / Orques­ta de calecita (la musique de De Ange­lis était beau­coup jouée dans les manèges pour enfants, car elle plai­sait beau­coup aux femmes. Les danseurs venaient y danser pour inviter les nounous et autres femmes attirées par la musique).
  • Alfre­do Gob­bi : El vio­lín román­ti­co del tan­go
  • Ángel Con­der­curi : Del Conde
  • Ángel San­tos Car­reño : Príncipe Cubano
  • Ángel Var­gas : El Ruiseñor de las calles porteñas
  • Aníbal Troi­lo : Pichu­co / El gor­do / El ban­doneón may­or de Buenos Aires
  • Astor Piaz­zol­la : El gato / El gran Astor / El asesino del tan­go
  • Azu­ce­na Maizani : La Ñata Gaucha
  • Bernar­do Mit­nik : Chico Novar­ro 
  • Car­los Demaría : Yo toqué
  • Car­los Di Sar­li : El Tuer­to / El señor del tan­go / Mufa (porte malchance)
  • Car­los Gardel : El zorzal criol­lo / Car­l­i­tos / El Moro­cho del Abas­to / El Mago / El Rey del Tan­go / El Mudo / El Troes­ma (mae­stro) / El Imbat­i­ble de la can­ción / El Inmor­tal / El Invic­to / El Impard­able / El Inigual­able / El Ído­lo máx­i­mo / El Inolvid­able / El Uno / El Más Grande / El can­tor de los tres sig­los / El can­tor de la son­risa eter­na / El Mito viviente / El que cada día can­ta mejor / Don Car­los de Buenos Aires / El Inox­id­able…
  • Car­los Mar­cuc­ci : El pibe de Wilde
  • Cele­do­nio Este­ban Flo­res : El negro Cele
  • Ciri­a­co Ortiz : Ciri­aquito
  • Edmun­do Rivero : El Feo
  • Eduar­do Aro­las : El Tigre del ban­doneón
  • Enrique Maciel : El Negro
  • Enrique Pol­let : El France­si­to
  • Ernesto Ponzio : El Pibe Ernesto
  • Fran­cis­co Bian­co : Pan­cho Cue­va
  • Fran­cis­co Canaro : Pir­in­cho / El Kaiser / Don pan­cho
  • Fran­cis­co Cao Vázquez : Pan­chi­to Cao
  • Fran­cis­co Lomu­to : Pan­cho Lagu­na
  • Gabi­no Ezeiza : Negro Ezeiza
  • Gabriel Clausi : Chu­la
  • Genaro Espósi­to : El Tano Genaro
  • Ger­ar­do Matos Rodríguez : Becho
  • Héc­tor Stam­poni : Chupi­ta
  • Her­ber­to Emil­iano Da Cos­ta : Príncipe Azul
  • Home­ro Aldo Expósi­to : Mimo
  • Igna­cio Corsi­ni : El caballero can­tor
  • José María Con­tur­si : Catun­ga
  • José Ricar­do : El Negro
  • José Ser­vidio : Bal­i­ja
  • José Schu­mach­er : Ingle­si­to
  • Juan Bautista Deam­brog­gio : Bachicha
  • Juan Bautista Gui­do : El Lecher­i­to
  • Juan Cam­bareri : El Mago del Ban­doneón
  • Juan Canaro : Maca­co
  • Juan D’Arien­zo : Gril­li­to / El Rey del Com­pás
  • Juan Maglio : Pacho
  • Juan Poli­to : Manos Bru­jas (Comme Rodol­fo Bia­gi dont il reprend le piano en 1938 dans l’orchestre de D’Arienzo)
  • Julio Sosa : El Varón del Tan­go
  • Leopol­do Thomp­son : El Negro / El Africano
  • Luis Teis­seire : León rojo (Lion rouge)
  • Mer­cedes Simone : La Dama del Tan­go (comme Olga Del­grossi)
  • Nicolás Prim­i­ani : Pin­de­ca 
  • Olga Del­grossi : La Dama del Tan­go (comme Mer­cedes Simone)
  • Oscar Emilio Tirao : Cacho Tirao
  • Osval­do Frese­do : El pibe de la Pater­nal
  • Osval­do Pugliese : Anfim­u­fa (anti malchance par oppo­si­tion à Di Sar­li) / San Pugliese
  • Pedro Maf­fia : El pibe de Flo­res
  • Pru­den­cio Aragon : El Yoni
  • Rafael D’Agostino : Coco 
  • Rafael Iri­arte : El Rati­ta
  • René Cóspi­to : Don Goyo
  • Ricar­do Brig­no­lo : La Nena
  • Ricar­do Tan­turi : El caballero del tan­go
  • Rober­to Goyeneche : El pola­co
  • Rodol­fo Bia­gi : Manos bru­jas
  • Tita Merel­lo : La más rea del tan­go
  • Vicente Gor­rese : Kalisay
  • Vicente Gre­co : Gar­rote

Cette liste est bien incom­plète. Vos sug­ges­tions sont les bien­v­enues…

Je n’ai pas don­né d’explications, je voulais répon­dre rapi­de­ment à la ques­tion d’un élève DJ, mais je ne renonce pas, un jour, à don­ner les expli­ca­tions des surnoms.

Pour ter­min­er en musique, je vous invite à réé­couter Moste­rio https://dj-byc.com/mosterio-1939–09-11/ où l’on peut enten­dre deux descrip­tions humoris­tiques de chefs d’orchestre de tan­go, descrip­tion qui auraient pu don­ner lieu à des surnoms :

¿Que por qué D’Arienzo es ñato (Pourquoi D’Arienzo a‑t-il un petit nez ? On sait qu’au con­traire, il en avait un imposant)
y Lomu­to del­ga­di­to? (Et lomu­to mai­gre ? Lomu­to était bien en chair, pas vrai­ment mai­gre…)
¡Moste­rio!

Moste­rio 1939-09-11 — Orques­ta Fran­cis­co Canaro Can­ta Ernesto Famá.