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Vous avez sans doute dansé à de nombreuses reprises sur la valse Pequeña, interprétée par Alfredo De Angelis et Carlos Dante. Mais vous ne savez peut-être pas que son compositeur est Osmar Maderna et qu’Homero Expósito un des plus grands poètes du tango, a signé les paroles pour en faire ce chef-d’œuvre. Comme d’habitude, nous verrons d’autres versions, certaines pourraient vous étonner.

Pequeña 1949-10-14 — Alfredo De Angelis con Carlos Dante

Osmar Héctor Maderna Letra: Homero Aldo Expósito (Mimo)

Vous avez sans doute dan­sé à de nom­breuses repris­es sur la valse Pequeña, inter­prétée par Alfre­do De Ange­lis et Car­los Dante. Mais vous ne savez peut-être pas que son com­pos­i­teur est Osmar Mader­na et qu’Homero Expósi­to un des plus grands poètes du tan­go, a signé les paroles pour en faire ce chef‑d’œuvre. Comme d’habitude, nous ver­rons d’autres ver­sions, cer­taines pour­raient vous éton­ner.

Osmar Héctor Maderna

Osmar Mader­na est un com­pos­i­teur et chef d’orchestre qui a peu enreg­istré, notam­ment, car il est mort jeune et de façon idiote. Un acci­dent d’avion, comme Gardel, mais à la suite d’un pari stu­pide. Il a tout de même eu le temps de nous laiss­er quelques chefs d’œuvres, comme la valse Pequeña qui fut sont plus gros suc­cès.

Comme chef d’orchestre et musi­cien, son apport est un peu moins évi­dent. Il est arrivé un peu tard pour faire par­tie de l’âge d’or et il s’est chargé d’un héritage de musique clas­sique qui l’a fait qual­i­fi­er de Chopin du tan­go. Der­rière ce com­pli­ment, se cache sans doute un petit doute sur l’adaptation de sa musique à la danse tan­go. Le résul­tat est que l’on danse très rarement sur ses inter­pré­ta­tions, même celles qui pour­raient l’être dans cer­taines cir­con­stances.

Par­mi ses com­po­si­tions, on pour­rait citer (en gras, celles qu’il a enreg­istrées avec son orchestre) :

  • Amor sin adiós
  • Argenti­na campeón — Avec com­men­taires sportifs, Argen­tine cham­pi­onne de foot­ball.
  • Bar
  • Concier­to en la luna (1946) - Inspi­ra­tion musique clas­sique
  • Cuen­to azul (1943) — Un suc­cès par Miguel Caló et Raúl Iri­arte
  • El vue­lo del moscardón (1946) - Inspi­ra­tion musique clas­sique d’après le vol du bour­don de Rim­sky Kor­sakov. Indans­able en tan­go.
  • En tus ojos de cielo (1944) — Un suc­cès par Miguel Caló et Raúl Berón
  • Escalas en azul (1950) - Inspi­ra­tion musique clas­sique, gammes musi­cales.
  • Fan­tasía en tiem­po de tan­go
  • Jamás retornarás (1942) (un suc­cès par Miguel Caló, coau­teur, et Raúl Berón, mais aus­si par Osval­do Frese­do et Oscar Ser­pa).          
  • La noche que te fuiste (1945) — Un suc­cès par Miguel Caló et Raúl Iri­arte, Aníbal Troi­lo et Flo­re­al Ruiz et d’autres.
  • Llu­via de estrel­las (1948) - Inspi­ra­tion musique clas­sique
  • Luna de pla­ta (valse) (1943) — Un suc­cès par Miguel Caló et Raúl Iri­arte
  • Me duele el corazón (valse péru­vi­enne) (1944) (un suc­cès par Miguel Caló, Raúl Berón et lesTrovadores del Perú)         
  • Pequeña (valse) C’est notre titre du jour…
  • Qué te impor­ta que te llore (1942) — Un suc­cès par Miguel Caló et Raúl Berón. Mader­na a écrit les paroles et Caló a signé la musique.
  • Rin­cones de París (1947)
  • Volvió a llover (1947)

Orquesta Símbolo “Osmar Maderna”

Atten­tion à ne pas con­fon­dre l’Orquesta Sím­bo­lo “Osmar Mader­na” avec l’orchestre d’Osmar Mader­na. Cet orchestre a per­pé­tué, sous la baguette de l’ami vio­loniste de Mader­na, Aquiles Rog­gero, l’œuvre nais­sante de Mader­na.

Extrait musical

Partition de Pequeña.d’Osmar Héctor Maderna et Homero Aldo Expósito
Par­ti­tion de Pequeña.d’Osmar Héc­tor Mader­na et Home­ro Aldo Expósi­to
Pequeña 1949-10-14 — Alfre­do De Ange­lis con Car­los Dante.

Paroles

Donde el río se que­da y la luna se va…
donde nadie ha lle­ga­do ni puede lle­gar,
donde jue­gan con­mi­go los ver­sos en flor…
ten­go un nido de plumas y un can­to de amor…
Tú, que tienes los ojos moja­dos de luz
y empa­padas las manos de tan­ta inqui­etud,
con las alas de tu fan­tasía
me has vuel­to a los días
de mi juven­tud…

Pequeña
te digo pequeña
te llamo pequeña
con toda mi voz.
Mi sueño
que tan­to te sueña
te espera, pequeña,
con esta can­ción…
La luna,
¡qué sabe la luna
la dulce for­tu­na
de amar como yo…
Mi sueño
que tan­to te sueña
te espera, pequeña
de mi corazón…

Hace mucho que espero, y hará mucho más…
porque tan­to te quiero que habrás de lle­gar,
no es posi­ble que ten­ga la luna y la flor
y no ten­ga con­mi­go tus besos de amor…
Donde el río se que­da y la luna se va
donde nadie ha lle­ga­do ni puede lle­gar
con las alas de tu fan­tasía…
serás la ale­gría de mi soledad…
Osmar Héc­tor Mader­na Letra: Home­ro Aldo Expósi­to

Traduction libre

Là où la riv­ière reste et où la Lune va…
Là où per­son­ne n’est arrivé ni ne peut, arriv­er,
Où avec moi jouent les vers fleuris… (ver­sos peut sig­ni­fi­er men­songes en lun­far­do)
J’ai un nid de plumes et un chant d’amour…
Toi, qui as les yeux mouil­lés de lumière et les mains trem­pées de tant d’anxiété, avec les ailes de ton imag­i­na­tion, tu m’as ramené aux jours de ma jeunesse…

Petite
Je te le dis, petite, Je t’ap­pelle, petite, de toute ma voix.
Mon rêve, qui t’a tant rêvé t’at­tend, petite, avec cette chan­son…
La lune, que sait la Lune ?
La bonne for­tune d’aimer comme moi !
Mon rêve, qui t’a tant rêvé t’at­tend, petite de mon cœur…

Ça fait longtemps que j’attends, et je ferai bien plus…
Car je t’aime telle­ment que tu devras venir,
Il est impos­si­ble que j’aie la lune et la fleur et que je n’aie pas avec moi tes bais­ers d’amour…
Là où la riv­ière reste et où la Lune va, là où per­son­ne n’est arrivé ni ne peut arriv­er
Avec les ailes de ta fan­taisie…
Tu seras la joie de ma soli­tude…

Autres versions

Pequeña 1949-07-21 — Orques­ta Osmar Mader­na con Héc­tor de Rosas.

La ver­sion de De Ange­lis a masqué cet enreg­istrement par le com­pos­i­teur de cette valse. Cette inter­pré­ta­tion est chargée d’émotion et de déli­catesse. Si elle tourne moins fer­me­ment que celle de De Ange­lis et que donc, elle peut être moins entraî­nante, elle trou­vera tout de même une oppor­tu­nité de faire danser des danseurs curieux et qui ne craig­nent pas les valses lentes.

Pequeña 1949-10-14 — Alfre­do De Ange­lis con Car­los Dante.

C’est notre valse du jour et la référence…

Pequena 1949 - Ana Maria Gonzales.
Je n’ai pas l’en­reg­istrement Colum­bia de Pequeña par Ana Maria Gon­za­lez, cette chanteuse mex­i­caine.
Pequeña 1950-01-26 — Orques­ta Fran­cis­co Canaro con Mario Alon­so.

Il est rare de ne pas retrou­ver Canaro pour les titres à suc­cès et s’il a atten­du six mois pour l’enregistrer, Canaro l’a fait. Ce qui sur­prend dans cette ver­sion, c’est qu’elle est plus aiguë et favorise le mode majeur. La ver­sion de 1949 de Mader­na est à dom­i­nante mineure et celle de De Ange­lis, majeure pour la par­tie instru­men­tale est en mineur pour la par­tie chan­tée. Ici,

Pequeña 1952-09-30 — Orques­ta Sím­bo­lo “Osmar Mader­na” dir. Aquiles Rog­gero con Adol­fo Rivas

Le vio­loniste Aquiles Rog­gero était l’ami d’Osmar Mader­na et quand se dernier s’est tué avec l’avion qu’il pilotait. Il a repris l’orchestre et son style. On retrou­ve d’ailleurs la dom­i­nante du mode mineur, mode d’autant plus appro­prié, cet enreg­istrement ayant été réal­isé seule­ment un an et demi après le décès trag­ique (et stu­pide, puisque c’est à l’issue d’un pari), de l’ami et auteur.

Pequeña 1975 — Enrique Dumas.

Une mag­nifique ver­sion chan­tée qui mar­que le début du renou­veau de cette valse, un peu oubliée pen­dant la péri­ode Rock de l’Argentine.

Pequeña 1980 — Atilio Stam­pone.

Après une intro­duc­tion de vio­lon, Stam­pone déroule au piano une ver­sion orig­i­nale et expres­sive. Pas ques­tion de la danser, mais cette ver­sion peut faire rêver à la Pequeña…

Pequeña 1984 — Mer­cedes Sosa.

Une très belle ver­sion par la Negra, Mer­cedes Sosa. Pour les oreilles, pas pour les pieds, bien sûr. On notera qu’Ariel Ramirez avait aus­si enreg­istré Pequeña, en 1976.

Pequeña 1984 — Enrique Dumas chante Pequeña à Vir­ginia Luque à Grandes Val­ores del Tan­go en 1984. Une mer­veille.

Pequeña 1985 — Raúl Lav­ié con la orques­ta de Juan Car­los Cirigliano y coro.

Cette ver­sion n’est pas pour nos chers danseurs, mais plutôt pour un club devant un verre. Lav­ié, se mon­tre par­ti­c­ulière­ment expres­sif, il nous con­fie cette his­toire, prin­ci­pale­ment accom­pa­g­né par le piano jazzy de Juan Car­los Cirigliano. Le rythme de la valse s’est large­ment per­du, mais on se laisse tout de même entraîn­er par la voix chaude de Raúl Lav­ié, jusqu’à la fin du verre et de la rêver­ie. On notera le chœur féminin en fin de titre qui peut laiss­er que cette his­toire d’amour aura une fin heureuse.

Pequeña 2011 — Orques­ta Camini­to. Après une intro­duc­tion par­lée, l’orchestre Camini­to déroule une ver­sion légère qui se laisse écouter.

Pequeña 2013-08 — Orques­ta Típi­ca Sans Souci con Héc­tor De Rosas. De la réver­béra­tion, mais c’est sym­pa de voir le créa­teur de la valse, Héc­tor De Rosas repren­dre son suc­cès 64 ans plus tard…

Pequeña 2013 — Amores Tan­gos.

Une ver­sion fil­i­forme par cet orchestre atyp­ique. L’impression de boîte à musique avec une petite bal­ler­ine qui tourne à son som­met est ren­for­cée par la fin, très par­ti­c­ulière…

Pequeña 2022 — Orques­ta Román­ti­ca Milonguera con Rober­to Minon­di.

Ce bel orchestre pro­pose, ici, une ver­sion peut-être un peu rapi­de, mais servie par l’excellent ténor Rober­to Minon­di. En revanche, cette valse ne tourne peut-être pas assez rond pour être pro­posée aux danseurs exigeants.

Dédicace

Une amie, Rose­lyne D. m’a demandé des infor­ma­tions sur le tan­go et les femmes, mais elle m’a égale­ment envoyé les pho­tos de cartes doc­u­men­taires qu’elle place sur les tables de sa milon­ga. C’est ce qui m’a incité à par­ler de Pequeña.

Exemple de cartes que Roselyne met sur les tables de sa milonga.
Exem­ple de cartes que Rose­lyne met sur les tables de sa milon­ga.

Mer­ci à toi, Rose­lyne.

À bien­tôt, les amis !

Escalas en azul 1950-05-17 — Orquesta Osmar Maderna

Osmar Maderna

Vous n’avez sans doute jamais dan­sé sur des musiques de Mader­na et c’est sans doute ras­sur­ant quant aux choix des DJ. Cepen­dant, la cul­ture tan­go va au-delà de la danse et il me sem­ble intéres­sant de s’intéresser à cet OVNI du tan­go qu’est Osmar Mader­na. Je vous invite à gravir les degrés d’une gamme bleue pour décou­vrir ce com­pos­i­teur et chef d’orchestre à part.

 Extrait musical

Par­ti­tion de Escalas en azul de Osmar Mader­na.
Escalas en azul 1950-05-17 — Orques­ta Osmar Mader­na

Il n’est pas très dif­fi­cile de devin­er d’où vient le titre. Le terme de escalas en musique peut être traduit par gammes. On notera que le piano joue tout au long de l’œuvre des gammes, c’est-à-dire des suc­ces­sions de notes ascen­dantes ou descen­dantes. Ce style orne­men­tal est typ­ique de Mader­na.
Le reste de l’orchestre sem­ble dédié à l’accompagnement du piano qui voltige au-dessus des autres instru­ments.
Le tem­po est bien mar­qué, souligné par les ban­donéons et les cordes qui effectuent des paus­es précédées d’élans, un peu comme dans une ranchera.
La musique est inter­prétée de façon vir­tu­ose qui donne une impres­sion de très grande vitesse.
Des danseurs piégés par un DJ facétieux qui se retrou­veraient sur la piste pour­raient s’appuyer sur cette présence du rythme pour garder une cadence raisonnable et ne pas se lancer dans des pas fébriles et ridicule­ment rapi­des.
Même si on n’est pas dans un rythme ter­naire de valse, une éventuelle inter­pré­ta­tion dan­sée de ce titre pour­rait s’apparenter à celui d’une valse. Des temps bien mar­qués et des mou­ve­ments tour­nants, toniques, mais pas ver­tig­ineux.
On notera les nom­breux change­ments de tonal­ité et la richesse des vari­a­tions et des par­ties. On est plus en face d’une com­po­si­tion de musique clas­sique que d’un tan­go tra­di­tion­nel.
Je ne vous encour­agerai pas à danser ce titre, mais à l’écouter atten­tive­ment, assuré­ment.
Osmar Mader­na

Mader­na a rel­a­tive­ment peu enreg­istré. Avec un peu plus d’une soix­an­taine d’enregistrements, c’est presque éton­nant que son nom nous soit par­venu.

Des orchestres plus pro­lifiques sont passés aux oubli­ettes.

Les musiciens de Maderna

Il a com­mencé à enreg­istr­er en 1946, en Uruguay, puis, la même année pour la Vic­tor, et cela jusqu’en 1951. Les musi­ciens des derniers enreg­istrements sont un peu dif­férents, mais je vous pro­pose ici, ceux qui ont par­ticipé à l’enregistrement de Escalas en azul, enreg­istré le 17 mai 1947.
Osmar Mader­na (Direc­tion et piano)
Felipe Ric­cia­r­di, Eduar­do Rovi­ra, José Cam­bareri et Leopol­do Fed­eri­co (ban­donéon). Comme on peut le remar­quer, des musi­ciens de pre­mier plan et plutôt vir­tu­os­es.
Aquiles Rog­gero, Harol­do Ghe­sagui et Angel Bodas (vio­lon)
Ariel Ped­ern­era (con­tre­basse)

Une par­tie de ces musi­ciens vient, tout comme Mader­na (qui avait rem­placé Stam­poni au piano en 1939), de l’orchestre de Miguel Caló (1941–1945), ce sont donc des estrel­las (étoiles). Ces transfuges sont :
Felipe Ric­cia­r­di et José Cam­bareri (le mage du ban­donéon, con­nu pour ses tem­pos de folie). Atten­tion, au pupitre des ban­donéons de Caló, on trou­ve aus­si un Fed­eri­co, Domin­go de son prénom, mais il n’est pas appar­en­té à Leopol­do.
À la con­tre­basse, c’est le même Ariel Ped­er­na qui œuvre.

Pour l’anecdote, on notera qu’il y avait un vio­loniste prénom­mé Aquiles dans les deux orchestres. Aguilar pour Caló et Rog­gero pour Mader­na. Ce dernier, Aguilar Rog­gero, dirig­era un orchestre en l’honneur de Mader­na qui était décédé dans un acci­dent d’avion (28/04/1951), l’orchestre Sím­bo­lo “Osmar Mader­na”.

La Orquesta Símbolo “Osmar Maderna”

L’année suiv­ant la mort de Mader­na, l’orchestre Sím­bo­lo “Osmar Mader­na” reprend une par­tie du réper­toire et des com­po­si­tions de Mader­na.
Orlan­do Tripo­di rem­place Osmar Mader­na au piano.
Aquiles Rog­gero, con­tin­ue à tenir le vio­lon, tout en dirigeant et étab­lis­sant les arrange­ments de l’orchestre. Le pupitre des vio­lons est com­plété par Car­los Tav­er­na, Edmun­do Baya, et Este­ban Cañete.
Au ban­donéon, on retrou­ve Felipe Ric­cia­r­di, son frère Jorge, Héc­tor Let­tera et Toto Pan­ti pour com­pléter le pupitre des ban­donéons.
Víc­tor Mon­teleone tient la con­tre­basse.

L’orchestre sem­ble avoir cessé les enreg­istrements après la mort de Aquiles Rog­gero, ce dernier étant juste­ment mort d’une crise car­diaque lors d’une séance, en 1977. Ces enreg­istrements ne sem­blent pas avoir été pub­liés.

Autres versions

Escalas en azul 1950-05-17 — Orques­ta Osmar Mader­na. C’est notre tan­go du jour.
Escalas en azul 1959-06-17 — Orques­ta Sím­bo­lo “Osmar Mader­na” dir. Aquiles Rog­gero.

Un immense mer­ci au col­lègue et col­lec­tion­neur Michael Sat­tler qui m’a procuré ce titre en bonne qual­ité.

Cette ver­sion est proche de celle enreg­istrée en 1950, comme on peut l’entendre et même voir dans l’illustration ci-dessous. Le tem­po est le même, les paus­es sont syn­chro­nisées et les deux ver­sions peu­vent être jouées ensem­ble durant les 40 pre­mières sec­on­des sans prob­lèmes nota­bles.

En haut, en vert la ver­sion de 1950 par Osmar Mader­na. En bas, en vio­let, la ver­sion de 1959 par la Orques­ta Sím­bo­lo.

Cette simil­i­tude vrai­ment frap­pante est la preuve que l’hommage à Osmar Mader­na, trag­ique­ment dis­paru n’est pas seule­ment dans le nom de l’orchestre, mais aus­si dans le respect de son style.

Ce respect est peut-être une autre expli­ca­tion, avec sa mort gardeli­enne, du fait que Mader­na n’est pas tombé dans l’oubli. Les ver­sions bril­lantes étaient bien adap­tées aux années 60–70, années où la danse était passé au sec­ond plan.

Selec­ción de Osmar Mader­na 1968 (Pot­pour­ri) — Orques­ta Sím­bo­lo “Osmar Mader­na” dir. Aquiles Rog­gero.

Encore dix ans plus tard, une autre ver­sion de Escalas en azul. Ce pot­pour­ri com­porte trois titres com­posés par Mader­na ; Escalas en azul, Llu­via de estrel­las et Concier­to en la luna. Un DJ facétieux pour­rait en faire une tan­da…
Dans ces trois titres, on recon­naît la prépondérance du piano, comme dans les enreg­istrements de Mader­na. La tâche de Orlan­do Tripo­di a été de con­tin­uer à faire vivre le style de jeu si par­ti­c­uli­er de Mader­na.

Ce titre, comme la plu­part des enreg­istrements de Mader­na, n’est pas des­tiné à la danse, tout comme son célèbre vol du bour­don (El vue­lo del moscardón) qu’il a adap­té de l’œuvre de Niko­lai Rim­sky-Kor­sakov et que je vous pro­pose d’écouter pour ter­min­er ce petit hom­mage à Osmar Mader­na.

El vue­lo del moscardón 1946-05-13 — Orques­ta Osmar Mader­na.

Dans ce thème, le piano est le bour­don qui volette et la sen­sa­tion de rapid­ité est encore plus vive que dans notre tan­go du jour. L’orchestre est moins présent pour don­ner tout son envol au bour­don à dents blanch­es et noires.

El vue­lo del moscardón

À bien­tôt, les amis !