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Le câblage

Sonorisation d’une milonga — Partie 2 — Les câblages

Quand on est habitué à pass­er d’une instal­la­tion à l’autre, on sait prévoir la diver­sité des con­nec­tiques qui pour­raient être néces­saires.
Je dédie cet arti­cle à un sta­giaire DJ qui, cette semaine, a attiré mon atten­tion sur ce point qui peut être dif­fi­cile pour les débu­tants.
Vous trou­verez en fin d’article une « trousse de base » afin de trou­ver facile­ment les élé­ments évo­qués dans cet arti­cle.

Préparer sa prestation à l’avance

Quand on nous con­fie la sonori­sa­tion d’une milon­ga, il est impor­tant de s’assurer que l’on aura sur place tout ce dont on aura besoin. C’est notam­ment le cas pour les déplace­ments en avion où les bagages sont sou­vent lim­ités.

Dans ce cas, il con­vient d’apporter ce qui est néces­saire, sans trop de super­flu et donc de savoir ce qui est sur place pour ne pas se retrou­ver coincé.

Pour cette rai­son, les DJ qui ont des besoins par­ti­c­uliers envoient leur fiche tech­nique. Vous trou­verez une des miennes ici.

Atten­tion, ce n’est pas parce que vous avez envoyé une fiche tech­nique que vous allez avoir ce que vous avez demandé. Trop peu d’organisateurs trans­met­tent au régis­seur ou au sonorisa­teur cette fiche tech­nique alors qu’ils le font tou­jours pour les orchestres. Il faut recon­naître à leur décharge que, dans le domaine du tan­go, la plu­part des DJ se con­tentent d’un câble avec un mini-jack à branch­er sur leur ordi­na­teur.

Heureuse­ment, d’autres organ­isa­teurs sont plus sérieux et pren­nent réelle­ment en compte les fich­es tech­niques et, avec quelques allers-retours entre l’organisation (si pos­si­ble, le sonorisa­teur ou le régis­seur) et le DJ, on arrive à véri­fi­er que tout sera OK.

Branchement de l’ordinateur (ou autre) au système de sonorisation

Si vous deman­dez quelque chose, il faut que ce soit jus­ti­fié et que vous en ayez réelle­ment besoin. Il vous faut donc acquérir quelques notions pour définir vos besoins.

Jack 3,5 mm

Le sys­tème le plus sim­ple et qu’utilisent la majorité des DJ de tan­go con­siste à rac­corder l’ordinateur à la con­sole ou aux enceintes ampli­fiées à l’aide d’un câble muni d’un jack 3,5 mm que l’on branche directe­ment dans la prise casque de l’ordinateur.

On branche un câble muni d'un mini jack (3,5) sur la prise "casque" de l'ordinateur. La liaison avec la console de mixage se fait en analogique, le signal numérique du fichier de l’ordinateur étant converti par le convertisseur (DAC) de l’ordinateur.
On branche un câble muni d’un mini jack (3,5) sur la prise “casque” de l’or­di­na­teur. La liai­son avec la con­sole de mix­age se fait en analogique, le sig­nal numérique du fichi­er de l’ordinateur étant con­ver­ti par le con­ver­tis­seur (DAC) de l’ordinateur.

Cette liai­son présente toute­fois trois prin­ci­paux incon­vénients.

  • Ce con­necteur stéréo est sujet aux faux con­tacts, surtout pour une util­i­sa­tion intense.
  • La qual­ité sonore est celle du con­ver­tis­seur numérique vers analogique (DAC) inclus dans l’ordinateur, ce dernier étant sou­vent de qual­ité moyenne, on risque une perte de qual­ité par rap­port à l’utilisation d’un DAC (carte son) externe.
  • L’inconvénient majeur à mon sens est que, si on branche la con­nex­ion à la sono à la prise casque, on n’a plus de prise pour le casque, ce qui inter­dit la préé­coute.

Les prin­ci­paux avan­tages en sont cepen­dant :

  • Il suf­fit de branch­er le jack 3.5 fourni par l’organisateur pour être prêt. C’est donc un sys­tème bien adap­té aux débu­tants.
  • La grande majorité des organ­isa­teurs four­nissent ce câble aux DJ de tan­go. Le DJ peut donc se con­tenter de venir avec son ordi­na­teur. Il n’aura qu’à le branch­er sur le secteur et sur ce jack pour être prêt…

Utilisation d’un DAC (Carte son, placa de sonido)

Comme nous l’avons vu, le branche­ment sur la prise casque rend impos­si­ble la préé­coute au casque. Il est donc intéres­sant de rajouter une sor­tie à son ordi­na­teur, car ain­si, on peut avoir deux sor­ties, une vers le casque et l’autre vers le sys­tème de sonori­sa­tion.

Il existe plusieurs sys­tèmes de con­nex­ion, mais le plus courant est une con­nex­ion USB. Nous ver­rons unique­ment ce type de con­nex­ion dans la mesure où ceux qui utilisent des sys­tèmes pro­fes­sion­nels n’ont pas besoin de lire mon arti­cle…

Connexion avec un DAC. La liaison A (USB) est numérique et la B (câble audio) est analogique. Certaines consoles disposent d’une entrée numérique, ce qui permet de les utiliser comme DAC. Dans ce cas, la liaison « A » va directement à la console, sans besoin d’un DAC. Le casque peut être utilisé en parallèle. Il suffit de le brancher sur la sortie Jack 3.5 de l’ordinateur.
Con­nex­ion avec un DAC. La liai­son A (USB) est numérique et la B (câble audio) est analogique. Cer­taines con­soles dis­posent d’une entrée numérique, ce qui per­met de les utilis­er comme DAC. Dans ce cas, la liai­son « A » va directe­ment à la con­sole, sans besoin d’un DAC. Le casque peut être util­isé en par­al­lèle. Il suf­fit de le branch­er sur la sor­tie Jack 3.5 de l’ordinateur.

Les différents types de câbles

Un DJ pru­dent s’arrange pour avoir de quoi branch­er son équipement sur les dif­férents sys­tèmes exis­tants.

Câble avec connecteur Jack 3.5 entre l’ordinateur et la console

Ce câble est générale­ment fourni par l’organisateur. Il dis­pose d’un côté du jack 3.5 et de l’autre des con­necteurs adap­tés à l’équipement de l’organisateur :

La plupart des organisateurs proposent ce type de connecteur aux DJ de tango. On remarque trois points de contact. C’est un jack stéréo qui permet de transmettre les deux voies (gauche et droite de la stéréo).
La plu­part des organ­isa­teurs pro­posent ce type de con­necteur aux DJ de tan­go. On remar­que trois points de con­tact. C’est un jack stéréo qui per­met de trans­met­tre les deux voies (gauche et droite de la stéréo).

Nous avons vu que ce câble n’est pas opti­mal, mais, comme il est sou­vent fourni par les organ­isa­teurs et que, par­fois, le sys­tème de sonori­sa­tion ne per­met pas de branch­er un autre type de câble (pris­es de con­nex­ion sous clef ou trop éloignées, con­necteurs exo­tiques…), il est intéres­sant d’avoir un adap­ta­teur jack 3.5 femelle per­me­t­tant de branch­er une carte son sur ce câble.

Si vous utilisez ce type de connexion, considérez que c'est un dépannage et il est préférable de solidariser les deux connecteurs en utilisant un peu de gaffeur.
Si vous utilisez ce type de con­nex­ion, con­sid­érez que c’est un dépan­nage et il est préférable de sol­i­daris­er les deux con­necteurs en util­isant un peu de gaffeur.

Les connecteurs des DAC et des consoles

Ces matériels utilisent trois types de con­necteurs. Atten­tion, ils sont générale­ment en dou­ble liai­son mono. C’est-à-dire qu’il faut un câble pour le canal gauche et un pour le canal droit.

Les connecteurs mâles se branchant sur la console. Celui qui est marqué en blanc ou noir correspond au canal gauche et celui qui est marqué de rouge correspond au canal de droite. Truc mnémotechnique Rouge = RED = Right (Droite en anglais). Il est important de ne pas inverser les canaux gauche et droit, sauf dans quelques cas particuliers. C’est important aussi pour le tango, qui est diffusé en double mono.
Les con­necteurs mâles se bran­chant sur la con­sole. Celui qui est mar­qué en blanc ou noir cor­re­spond au canal gauche et celui qui est mar­qué de rouge cor­re­spond au canal de droite. Truc mné­motech­nique Rouge = RED = Right (Droite en anglais). Il est impor­tant de ne pas invers­er les canaux gauche et droit, sauf dans quelques cas par­ti­c­uliers. C’est impor­tant aus­si pour le tan­go, qui est dif­fusé en dou­ble mono.

Pour les câbles munis de Jacks, il con­vient d’éviter les câbles stéréo. Ils sont des­tinés à la stéréo et pour assur­er des liaisons symétriques. Les liaisons symétriques per­me­t­tent d’augmenter la longueur de câble en réduisant les inter­férences. Pour reli­er la carte son à la con­sole, comme les dis­tances sont faibles, il n’y a pas besoin de liai­son symétrique. Prenez des câbles « mono » qui assureront un meilleur con­tact puisque le DAC sera en dou­ble mono. Un con­necteur stéréo pour­rait avoir son con­tact à un emplace­ment inadéquat, même si, en général, ce n’est pas le cas.

Les con­necteurs Jack 3.5

On oublie les con­necteurs 3.5, sauf pour des petits DAC de sec­ours qui se glis­sent facile­ment dans la pochette de l’ordinateur ou du casque. Ils sont pra­tiques à reli­er au fameux câble de base des organ­isa­teurs.

Les con­necteurs RCA Cinch

Le con­necteur RCA (Cinch) est surtout util­isé sur les sys­tèmes « ama­teur » ou haute-fidél­ité. Sa con­nex­ion n’est pas très fiable, mais ces câbles sont très courants. Quelques cartes sons utilisent ce type de con­necteur, comme la Z1 de Native Instru­ments.

Quatre DAC que j’utilise.
Les DAC dis­posent de plusieurs types de con­necteurs. Jack 6.35 ou 3.5, RCA Cinch, voire pour des matériels haut de gamme XLR.

Les con­necteurs Jack 6.35

Presque deux fois plus gros que les jacks 3.5, les jacks 6.35 offrent un meilleur con­tact. Ils sont rapi­des à con­necter et sont très courants pour les matériels pro­fes­sion­nels. C’est le con­necteur à priv­ilégi­er pour le DAC, car il a peu de faux con­tacts et tient bien.

On fera atten­tion, comme pré­cisé ci-dessus, de bien pren­dre des jacks mono et pas stéréo ou symétriques.

Préférez le jack mono au jack stéréo (ou symétrique), car il assurera un meilleur contact. Cependant, dans la plupart des cas, un jack stéréo fonctionnera tout de même. Les jacks stéréo sont aussi utilisés pour les liaisons symétriques à grande distance. Ils appartiennent donc plutôt au domaine des sonorisateurs que des DJ qui ont des distances relativement courtes à couvrir et un équipement qui n’utilise pas les liaisons symétriques…
Préférez le jack mono au jack stéréo (ou symétrique), car il assur­era un meilleur con­tact. Cepen­dant, dans la plu­part des cas, un jack stéréo fonc­tion­nera tout de même. Les jacks stéréo sont aus­si util­isés pour les liaisons symétriques à grande dis­tance. Ils appar­ti­en­nent donc plutôt au domaine des sonorisa­teurs que des DJ qui ont des dis­tances rel­a­tive­ment cour­tes à cou­vrir et un équipement qui n’utilise pas les liaisons symétriques…

Les con­necteurs XLR

Ces con­necteurs ont la plu­part du temps 3 voies. Sachez cepen­dant qu’il en existe à 4 et 5 voies et que vous ne devez pas vous munir de ces con­necteurs que l’on ne trou­ve pas sur les con­soles de mix­age.

Connecteurs XLR mâles. Ce sont ceux qui vont se brancher sur les consoles professionnelles, mais aussi sur les boîtiers de direct.
Con­necteurs XLR mâles. Ce sont ceux qui vont se branch­er sur les con­soles pro­fes­sion­nelles, mais aus­si sur les boîtiers de direct.

Les câbles XLR peu­vent être util­isés en mono, stéréo ou en liai­son symétrique.

Où brancher les connecteurs ?

Vous avez les bons con­necteurs, ceux pour la sor­tie de votre DAC à une extrémité des deux câbles et de l’autre, les con­necteurs à branch­er sur la con­sole de l’organisateur, ou sur ses amplis ou enceintes ampli­fiées.

Sur cette petite console de mixage, on trouve des connecteurs XLR et des connecteurs combo, XLR + Jack 6.35.
Sur cette petite con­sole de mix­age, on trou­ve des con­necteurs XLR et des con­necteurs com­bo, XLR + Jack 6.35.

Vos câbles se ter­mi­nent par des fich­es mâles. Il vous faut donc trou­ver, sur la con­sole, des pris­es femelles. Sur un matériel pro­fes­sion­nel, vous aurez des con­necteurs XLR et/ou Jack. Vous remar­querez, sur la pho­togra­phie précé­dente, que sur la pre­mière ligne (pris­es 1 à 4), la prise XLR a un gros trou cen­tral. C’est qu’elle autorise, soit une prise XLR, soit une prise Jack 6.35.

Sur de nombreuses consoles, vous avez aussi des prises RCA. En général, c'est pour connecter un lecteur de CD, mais vous pouvez aussi l'utiliser pour vous connecter. Cependant, certaines consoles de mixage ne disposent pas d'égaliseurs sur ces tranches, il est donc préférable d’opter pour une tranche disposant de tous les réglages nécessaires. On remarque ici un USB Play qui permet de brancher une clef USB, par exemple, pour passer une musique d’attente avant le set.
Sur de nom­breuses con­soles, vous avez aus­si des pris­es RCA. En général, c’est pour con­necter un lecteur de CD, mais vous pou­vez aus­si l’u­tilis­er pour vous con­necter. Cepen­dant, cer­taines con­soles de mix­age ne dis­posent pas d’é­galiseurs sur ces tranch­es, il est donc préférable d’opter pour une tranche dis­posant de tous les réglages néces­saires. On remar­que ici un USB Play qui per­met de branch­er une clef USB, par exem­ple, pour pass­er une musique d’attente avant le set.

Se brancher sur une console et identifier les zones utiles

Les con­soles peu­vent intimider cer­tains DJ au point qu’une DJ dans un grand fes­ti­val avait fait enlever tous les bou­tons de la con­sole pour éviter d’y touch­er…

Voici un exem­ple, sur une petite con­sole analogique, Yama­ha.

Console Yamaha. Repérage des zones les plus utiles pour les DJ de tango.
Con­sole Yama­ha. Repérage des zones les plus utiles pour les DJ de tan­go.

Voici les par­ties utiles, par ordre d’utilisation…

Entrées mono ou stéréo

Sur cette con­sole, on peut choisir de se con­necter aux pris­es 1 à 4, mais il fau­dra utilis­er deux tranch­es pour la stéréo (même si les tan­gos sont en mono, on utilise générale­ment un équipement stéréo ou dou­ble mono). Le seul incon­vénient est qu’il faut effectuer les réglages sur les deux tranch­es (gain, égaliseur, vol­ume). On réservera donc ces tranch­es plutôt aux micro­phones, sauf si les tranch­es stéréo man­quent de réglage, ce qui n’est pas le cas pour les tranch­es 5/6 et 7/8 de cette con­sole. Sur ces tranch­es, vous pou­vez branch­er des jacks ou des pris­es XLR. Atten­tion, pour avoir de la stéréo avec un câble XLR, il faut deux entrées arrivant à cette sor­tie XLR. Par exem­ple, avec un câble dis­posant de deux Jacks 6.35 mono d’un côté et d’une prise XLR à l’autre extrémité. Ce con­necteur a trois points et peut donc pass­er un sig­nal stéréo.

Les pris­es suiv­antes (9 à 12) sont égale­ment stéréo, cepen­dant, vous remar­querez qu’elles com­por­tent moins de réglages (absence de gain et de réglage des médi­ums). Les con­necteurs sont des jacks 6.35, des pris­es RCA et, pour la tranche 11–12, l’USB. L’USB per­met d’utiliser cette con­sole comme une carte son en bran­chant directe­ment l’ordinateur à la con­sole en USB.

Détail de la connexion USB. À droite, photo de l'arrière de la console où se trouve la prise USB-B. À gauche, les tranches 9/10 et 11/12. En bas de cette dernière le sigle USB et le bouton permettant de basculer entre l'entrée USB et l'entrée ligne (Jack 6.35 ou RCA Cinch).
Détail de la con­nex­ion USB. À droite, pho­to de l’ar­rière de la con­sole où se trou­ve la prise USB‑B. À gauche, les tranch­es 9/10 et 11/12. En bas de cette dernière le sigle USB et le bou­ton per­me­t­tant de bas­culer entre l’en­trée USB et l’en­trée ligne (Jack 6.35 ou RCA Cinch).

Utilis­er les tranch­es 9 à 12 et le DAC incor­poré des tranch­es 11–12 est intéres­sant. On peut juste regret­ter l’absence de réglage du gain et des médi­ums. Cer­taines con­soles n’ont pas cette lim­i­ta­tion et l’utilisation d’une entrée stéréo sera con­fort­able en per­me­t­tant de régler les deux voies en même temps.

On notera que sur les con­soles pro­fes­sion­nelles, il est pos­si­ble de grouper deux voies, voire plus en créant des groupes. Cela per­met d’avoir les réglages qui se dupliquent sur d’autres tranch­es. Par exem­ple, si les poten­tiomètres sont motorisés et cou­plés, lorsque l’on déplace un des curseurs, l’autre se déplace en même temps.

Gain d’en­trée

Le poten­tiomètre de réglage du gain per­met d’ajuster le vol­ume d’entrée. On con­trôlera avec les vu-mètres, que le sig­nal ne va jamais dans le rouge pour éviter un son dis­tor­du. Au-dessus du poten­tiomètre des tranch­es com­por­tant un bou­ton de gain, il y a aus­si un voy­ant (LED) Peak (pointe). Si ce voy­ant s’allume, c’est que le sig­nal est trop fort. Il fau­dra alors baiss­er le poten­tiomètre de Gain ou baiss­er le vol­ume de sor­tie de l’ordinateur et/ou du DAC.

En général, on règle le gain rel­a­tive­ment haut en réglant de façon que, durant les for­tis­si­mos, la diode rouge soit à la lim­ite de s’allumer. Cela per­met d’avoir de la réserve pour les autres réglages en aval.

Égaliseurs

Sur cette con­sole d’entrée de gamme, il n’y a que 3 fréquences de réglage (bass­es, médi­ums et aigus). Les inter­ven­tions seront donc som­maires, mais suff­isantes dans la plu­part des sit­u­a­tions usuelles. En revanche, pas pos­si­ble de retouch­er une fréquence pré­cise. Pour cela, il fau­dra, a min­i­ma, un égaliseur semi-paramétrique ou mieux, paramétrique.

En début de milon­ga, tous les curseurs doivent en posi­tion neu­tre.

Panoramique

Le panoramique per­met de posi­tion­ner la tranche dans l’horizon gauche à droite. Si vous utilisez des tranch­es mono (1 à 4, par exem­ple), vous pou­vez met­tre les canaux impairs à gauche et les canaux pairs à droite. Atten­tion, comme vous musi­calisez une milon­ga, il faut pren­dre plusieurs points en compte.

  • La plu­part des tan­gos sont en mono. Le sig­nal sera donc le même dans les deux canaux.
  • Les danseurs se dépla­cent sur la piste et donc par rap­port aux enceintes. Si vous utilisez un morceau au stéréo très mar­qué, les danseurs auront une musique dif­férente selon leur posi­tion dans la salle. C’est notam­ment le cas pour des musiques des années 50 et 60 où l’effet stéréo était sou­vent exagéré. Les danseurs enten­dent majori­taire­ment le son de l’enceinte la plus proche. Si c’est une enceinte de gauche, il enten­dra, par exem­ple, la main gauche du piano et la con­tre­basse et s’il se déplace vers une enceinte de droite, il aura les par­ties aiguës du piano et les vio­lons (en fait, chaque prise de son a ses par­tic­u­lar­ités et l’ingénieur du son peut avoir répar­ti les instru­ments et leur tes­si­ture à sa guise).
  • Les corti­nas sont dif­fusées quand les danseurs arrê­tent de danser. On peut donc rétablir un effet stéréo plus mar­qué, surtout si la corti­na a des effets stéréo très mar­qués (Mon­ey de Pink Floyd, par exem­ple).
  • Dans la pra­tique, pour ne pas être sans arrêt en train de chang­er les réglages, on peut plac­er le réglage panoramique au milieu, ou légère­ment à gauche pour le canal gauche et légère­ment à droite pour le canal de droite.
  • Si on utilise les tranch­es stéréo, on par­le plutôt de bal­ance, car il s’agit d’équilibrer les deux canaux et pas d’augmenter ou rétré­cir leur champ stéréo­phonique.

Poten­tiomètres

Les poten­tiomètres de chaque tranche per­me­t­tent d’en régler le vol­ume. Dans la pra­tique, on n’y touche pas une fois que les réglages sont faits, sauf si on souhaite, par exem­ple, baiss­er le vol­ume pour faire une annonce ou pen­dant la corti­na. En général, on laisse un peu de marge en posi­tion­nant les poten­tiomètres à 3/4 env­i­ron. Cela per­met de rajouter rapi­de­ment un peu de vol­ume, sans touch­er au gain qui est en principe réglé à la lim­ite supérieure per­me­t­tant d’être en dessous du seuil de dis­tor­sion.

Vol­ume mas­ter

Ce poten­tiomètre per­met de régler le vol­ume du mix. C’est lui qui définit le niveau de sor­tie. Il agit sur toutes les voies. Cela per­met de préserv­er l’équilibre du mix­age.

Vu-mètres

Les vu-mètres per­me­t­tent de con­trôler le vol­ume. En mode PFL (avant les réglages), ils per­me­t­tent de régler pré­cisé­ment le gain. En mode AFL (après les réglages), ils per­me­t­tent de véri­fi­er que le niveau de sor­tie et les éventuels traite­ments sont cor­rects.

Dans la pra­tique, on reste dans le vert. De petits pas­sages en jaune (orange) sont tolérables, mais un abus de la zone rouge se paye par une dis­tor­sion supérieure, voire par une détéri­o­ra­tion de l’amplificateur ou des haut-par­leurs.

Les sor­ties

Le sig­nal sort enfin de la con­sole de mix­age pour être envoyé aux amplifi­ca­teurs ou aux enceintes ampli­fiées (enceintes con­tenant leur pro­pre amplifi­ca­teur). Sur cette con­sole, la sor­tie peut être en XLR ou Jack 6.35.

Les autres élé­ments

Les par­ties grisées sont moins utiles à un DJ de tan­go. Elles per­me­t­tent d’appliquer des effets, d’ajouter un processeur de son dans le sig­nal, fan­taisies qui sont peu courantes en tan­go. Dans ce guide pour débu­tant, il me sem­ble qu’on peut les laiss­er sous silence. Veillez cepen­dant à met­tre à zéro les poten­tiomètres d’effet pour éviter une mon­tée du bruit de fond ou d’avoir un effet indésir­able.

On remar­quera aus­si des poten­tiomètres jaunes sur les voies 1 à 4, ils per­me­t­tent d’ajuster la com­pres­sion du sig­nal, c’est-à-dire d’écraser la dynamique pour que les pas­sages pianos soient plus forts et que les pas­sages for­tis­si­mos ne soient pas trop forts. Une musique com­pressée a un vol­ume moyen plus élevé et peut être plus fati­gante à l’écoute.

Les fantômes prennent le micro

À droite des com­presseurs, on remar­que la présence d’une ali­men­ta­tion Phan­tom 48 Volts (par­fois 24 Volts). Elle sert à ali­menter les micro­phones élec­tro­sta­tiques qui ont besoin d’une source de courant. En général, vous vous en passerez et vous devrez laiss­er l’alimentation Phan­tom éteinte, sauf si vous avez ce type de micro­phones, ce que je vous décon­seille si c’est pour faire vos annonces. Un bon micro­phone dynamique est large­ment préférable (type Shure SM58).

Au sujet du micro­phone, il peut être pra­tique d’avoir un micro­phone avec un inter­rup­teur pour éviter d’avoir à appuy­er sur le bou­ton « Mute » de la con­sole. Dans le cadre du micro­phone Shure SM58, il faut pren­dre la ver­sion « Se ». Atten­tion, sur cer­tains matériels, la manip­u­la­tion de cet inter­rup­teur intro­duit un bruit lors de l’activation ou de la dés­ac­ti­va­tion. C’est la pre­mière rai­son pour laque­lle les sonorisa­teurs pro­fes­sion­nels préfèrent les micro­phones sans inter­rup­teur, la sec­onde est pour éviter que l’artiste coupe son micro et donne des sueurs froides au sonorisa­teur…

Se brancher sur un boîtier de direct

Tous les sonorisa­teurs ne lais­sent pas l’accès à la con­sole au DJ. Il leur pro­pose un câble arrivant à prox­im­ité, ou plus sou­vent, un boîti­er de direct.

Ce boîti­er per­met de con­necter une source, générale­ment en XLR ou Jack 6.35. La sor­tie de ce boîti­er est une liai­son symétrique (XLR) qui per­met d’avoir de grandes longueurs de câble en évi­tant les par­a­sites.

Avant et arrière d'un boîtier de direct. À gauche, là où se branche le DJ (pour un des canaux) et à droite, la sortie symétrique qui permet d’avoir de grandes longueurs de câbles jusqu’à la sonorisation sans craindre les parasites.
Avant et arrière d’un boîti­er de direct. À gauche, là où se branche le DJ (pour un des canaux) et à droite, la sor­tie symétrique qui per­met d’avoir de grandes longueurs de câbles jusqu’à la sonori­sa­tion sans crain­dre les par­a­sites.

ATTENTION, ce type de boîti­er de direct n’a qu’une voie. Il en faut donc deux pour trans­met­tre un sig­nal stéréo.

Une autre façon de gér­er les branche­ments, notam­ment, quand il y a aus­si un orchestre, est de met­tre en place une « pieu­vre ».

Une version avancée du boîtier de direct est ce type avec une pieuvre de câbles. Sur le boîtier, on branche les câbles de la scène (par exemple pour un orchestre). Dans cet exemple, il y a douze entrées numérotées de 1 à 12).
Une ver­sion avancée du boîti­er de direct est ce type avec une pieu­vre de câbles. Sur le boîti­er, on branche les câbles de la scène (par exem­ple pour un orchestre). Dans cet exem­ple, il y a douze entrées numérotées de 1 à 12).

Les câbles des instru­men­tistes et du DJ sont branchés sur le boîti­er. Le sig­nal est trans­mis en symétrique jusqu’à la con­sole. Là, chaque prise XLR est con­nec­tée à la tranche cor­re­spon­dante.

On remar­quera 4 pris­es SLX (mâles sur le boîti­er et femelles au bout des câbles de la pieu­vre. Ces 4 liaisons sont des­tinées aux retours qui sont des haut-par­leurs posés sur la scène et qui per­me­t­tent aux musi­ciens de s’entendre jouer.

Ces pieu­vres sont très utiles pour éviter l’encombrement de la scène et pour éviter d’avoir de nom­breux câbles qui courent de la scène jusqu’à l’emplacement du sonorisa­teur.

Démarrer la sonorisation avant la milonga

Si vous vous branchez sur une instal­la­tion gérée par un sonorisa­teur, deman­dez-lui l’autorisation de vous branch­er. Il veillera à « muter » (ren­dre silen­cieuses) vos tranch­es pour éviter d’envoyer dans les enceintes les clacs de vos branche­ments et mis­es en route.

Si vous gérez vous-même la mise en marche, com­mencez par con­necter votre carte son sur l’ordinateur (câble USB) et la carte son à la con­sole (câble XLR ou Jack 6.35). Allumez votre ordi­na­teur. Cela fera démar­rer votre carte son. Allumez ensuite la con­sole, puis enfin l’ampli ou les enceintes ampli­fiées.

Réglage du volume

  1. Régler le vol­ume de sor­tie du logi­ciel de l’ordinateur a un niveau plutôt faible. C’est inutile avec un logi­ciel DJ, mais utile pour ceux qui musi­calisent avec des logi­ciels comme iTunes.
  2. Régler le niveau d’entrée de la carte son à un niveau moyen.
  3. Régler le niveau de sor­tie de la carte son à un niveau moyen à faible.
  4. Ajustez le gain sur la con­sole à un niveau moyen à faible.
  5. Posi­tion­ner le curseur des poten­tiomètres des voies DJ à env­i­ron ¾ de la course.
  6. Posi­tion­nez le curseur de vol­ume général (Main) de la con­sole à un niveau moyen.
  7. Réglez l’amplificateur (ou les enceintes ampli­fiées), à un niveau plutôt faible (1/4 de la puis­sance, par exem­ple).
  8. Envoyez une musique bien représen­ta­tive et d’un vol­ume soutenu depuis votre logi­ciel DJ. Idéale­ment, vous pou­vez envoy­er un bruit rose, mais c’est pénible pour les oreilles s’il y a des per­son­nes déjà présentes dans la salle.
  9. Véri­fiez que le sig­nal est reçu par la carte son en obser­vant ses vu-mètres.
  10. Réglez le vol­ume de l’entrée DJ sur la carte son. Ses vu-mètres ne doivent pas aller dans le rouge.
  11. Vous devriez enten­dre le son dans les enceintes (nor­male­ment à un niveau très faible).
  12. Le vol­ume de sor­tie de la carte son peut être ajusté, mais gardez un peu de marge pour pou­voir mon­ter le vol­ume depuis la carte son si un des titres a un niveau plus faible. Si votre carte son ne dis­pose pas de réglage de vol­ume, les étapes 10 à 12 n’existent pas.
  13. Sur la con­sole, réglez le niveau de gain de façon en faisant en sorte que la diode « Peak » s’allume, puis bais­sez le niveau jusqu’à ce qu’elle ne s’allume plus.
  14. Réglez le curseur des poten­tiomètres des tranch­es DJ à env­i­ron ¾ de la course.
  15. Le vol­ume de Mas­ter est réglé env­i­ron à 50 %.
  16. Sur l’amplificateur (ou les enceintes ampli­fiées), réglez le vol­ume de dif­fu­sion afin qu’il soit suff­isant. 80dBa sur la piste est une bonne valeur. Pour mesur­er le niveau sonore, vous pou­vez utilis­er une appli­ca­tion sur télé­phone, mais, bien sûr, un déci­belmètre est préférable.

Si vous n’arrivez pas à un vol­ume suff­isant

Le niveau sonore final est trop faible alors que vous avez poussé l’ampli (ou les enceintes ampli­fiées) au max­i­mum, ce qui est forte­ment décon­seil­lé.

Si c’est le cas, bais­sez un peu le vol­ume de l’ampli (80 % du maxi, env­i­ron) et aug­mentez le vol­ume sur les poten­tiomètres des tranch­es DJ de la con­sole. Si cela ne suf­fit pas, aug­mentez le vol­ume Main de la con­sole. Si cela ne suf­fit tou­jours pas, il vous fau­dra aug­menter un peu les gains sur la carte son et sur la con­sole, mais ce sera avec le risque d’avoir de la dis­tor­sion (diodes « Peak » qui s’allument de temps en temps). Si cela ne va tou­jours pas, c’est sans doute que vous avez un mau­vais réglage dans votre chaîne, prob­a­ble­ment sur la con­sole, ou que l’amplificateur est vrai­ment sous-dimen­sion­né pour l’événement.

Pour régler ce prob­lème, vous aurez peut-être besoin de l’aide du sonorisa­teur, tout comme sur le bon posi­tion­nement des enceintes. Cepen­dant, si vous souhaitez en savoir plus, vous pou­vez con­sul­ter l’article « Sonoris­er une milon­ga ».XXXX

La trousse de base

Carte son (DAC)

Il existe, bien sûr, beau­coup d’autres mod­èles, entre 10 et 2000 €. Véri­fiez juste qu’ils fonc­tion­nent bien avec votre matériel (Mac, Win­dows, Lin­ux…). Voici une petite sélec­tion.

Câble USB

Les cartes son (DAC) sont livrées avec un câble USB. Cepen­dant, les ordi­na­teurs mod­ernes n’ont plus de sor­tie USB‑A, seule­ment des USB‑C. Il con­vien­dra donc d’avoir un câble à ce for­mat s’il n’est pas fourni. Je vous con­seille égale­ment d’avoir un câble de rechange.

Câbles permettant de connecter votre DAC à la console

En fonc­tion du type de pris­es de sor­tie équipant votre DAC, vous devrez prévoir des câbles dif­férents. Il faut que ces câbles soient suff­isam­ment longs pour aller de votre carte son jusqu’à la con­sole et pas trop long pour ne pas être encom­brants. En général, 1 m est sat­is­faisant.

Carte son avec sortie RCA Cinch

Cette sor­tie en RCA Cinch se retrou­ve sur dif­férents matériels, comme la Behringer UCA222, ou la Native Instru­ment Trak­tor Z1.

Carte son avec sortie Jack 6.35

C’est le type de con­nex­ion le plus courant sur les DAC.

Le câble XLR

Les cartes son avec sor­tie XLR sont rares. Si vous avez opté pour ce type de matériel, vous n’avez pas besoin de con­seil pour les câbles. Cepen­dant, les micro­phones util­isant ce type de câble, il peut être utile d’en avoir un en rechange. De plus, comme ces câbles sont mâles d’un côté et femelles de l’autre, vous pou­vez les utilis­er comme des ral­longes, pour aug­menter la dis­tance entre votre équipement et le micro­phone.

Le microphone

Vous pou­vez très bien faire le DJ sans micro­phone, mais bon, quelques mots avec le pub­lic per­me­t­tent d’égayer l’ambiance. Vous pou­vez compter sur celui de l’organisateur, ou pas.

  • Shure SM58SE Micro­phone Vocal Dynamique car­dioïde avec Inter­rup­teur on/Off. C’est le micro à tout faire pour le DJ. C’est la ver­sion avec un inter­rup­teur, car cela vous évite le stress d’aller couper sur la con­sole, con­sole que vous n’aurez pas tou­jours à portée de main, notam­ment lorsque vous serez con­nec­tés sur des boîtiers de direct. Dans ce cas, il fau­dra en deman­der trois au sonorisa­teur. Deux pour la musique et un pour le micro­phone.
  • Shure BLX24/SM58 freq M17 C’est la ver­sion sans fil du micro­phone. Cepen­dant, je ne suis pas sûr que ce soit au DJ de le fournir, à moins que vous soyez un DJ remuant qui aime se déplac­er au milieu des danseurs…

Le gaffeur

Le gaffeur ou gaffer est indis­pens­able dans la trousse du DJ. Il per­met de fix­er rapi­de­ment les câbles, de sécuris­er les pris­es pour éviter qu’elles se débranchent ou même de fix­er une nappe. Ce n’est pas du ruban adhésif ordi­naire. Il se découpe en le déchi­rant et il peut se décoller sans laiss­er de trace. En général il est noir, voire noir mat, pour qu’il puisse se dis­simuler sur le sol des scènes qui sont générale­ment noir mat.

Mag­tape Matt 500 Bande adhé­sive 50 x 50 mm noir

La mesure du son

Deux types d’équipements sont utiles, voire indis­pens­ables. Un sert à déter­min­er le niveau sonore et l’autre à analyser les fréquences émis­es. Le pre­mier, le déci­belmètre, per­met de véri­fi­er que la musique n’est pas trop forte et d’avoir une preuve en face de danseurs cha­touilleux, l’autre sera très utile pour le réglage de l’égalisation de la salle avant la milon­ga.

Pour véri­fi­er la pres­sion acous­tique (niveau sonore), vous pou­vez utilis­er une appli­ca­tion sur télé­phone ou tablette qui per­met de con­serv­er les pics et la moyenne. J’utilise Déci­bel X — dB Sonomètre (Ver­sion iOS, Ver­sion Android) quand je ne me trim­bale pas avec mon sonomètre pro­fes­sion­nel qui est encom­brant.

Pour véri­fi­er l’acoustique de la salle, une appli­ca­tion qui analyse les fréquences sonores, asso­ciée à la dif­fu­sion d’un bruit rose est très utile. J’utilise l’application RTA Audio (Ver­sion iOS, Pas de ver­sion Android, mais il doit bien avoir un logi­ciel équiv­a­lent). Pour en savoir plus, con­sul­tez mon arti­cle sur la Sonori­sa­tion d’une milon­ga.

Le rangement du matériel

Il est pra­tique d’avoir des houss­es pour ranger les matériels. Par exem­ple, la carte son avec ses câbles, du type Sac Câble Mul­ti­fonc­tion­nel.

Vous pou­vez aus­si regrouper les élé­ments dans des Flight Cas­es, mais atten­tion, c’est lourd et cher. Vous pou­vez opter à la place pour une sim­ple valise, un peu résis­tante et avec de bonnes roulettes, ou un sac à dos. J’envie les DJ qui se trim­ba­lent juste avec un ordi…

Pour ma part, j’utilise aus­si des char­i­ots à roulettes pour trans­porter facile­ment les flight Cas­es qui ne sont pas munis de roulettes, mais c’est aus­si que je sonorise des événe­ments et qu’il me faut trans­porter plusieurs dizaines de kilo­grammes d’équipement en plus des enceintes et autres matériels indis­pens­ables.

En cours de chargement. La présence de flight cases protège le matériel et facilite l'organisation dans la voiture si on a un véhicule sans seuil de chargement. Ici, ce sont des flight cases sans roues pour optimiser l’espace. J’utilise des chariots pour les transporter.
En cours de charge­ment. La présence de flight cas­es pro­tège le matériel et facilite l’or­gan­i­sa­tion dans la voiture si on a un véhicule sans seuil de charge­ment. Ici, ce sont des flight cas­es sans roues pour opti­miser l’espace. J’utilise des char­i­ots pour les trans­porter.

Pour les perfectionnistes

Quelques matériels d’usage plus occa­sion­nel peu­vent aus­si entr­er dans la trousse d’un DJ :

Un tes­teur de câble

Pro­nom­ic Tes­teur Mul­ti-Câbles CC-88 (Tes­teur mul­ti-for­mat, Speakon, XLR, RCA, RJ45, jack, Din, MIDI, S‑Video) Rien de plus stres­sant que d’avoir des câbles avec des faux con­tact. Il est donc pru­dent de les véri­fi­er, après et avant de gros événe­ment. Pour ma part, j’ai tou­jours au moins un câble de rechange pour chaque câble et deux chargeurs d’ordinateur.

Les décibelmètres/sonomètres, per­me­t­tent d’avoir un appareil plus « pro » pour ceux qui œuvrent dans des envi­ron­nements sen­si­bles au bruit et qui veu­lent plus que ce que pro­pose les appli­ca­tions sur télé­phone évo­quées ci-dessus.

Déci­belmètre — Enreg­istreur de don­nées celui-ci ou un autre… Celui-ci peut se con­necter à un PC (Win­dows), ce qui per­met de garder une preuve que vous avez respec­té le niveau sonore.

Un mod­èle avec affichage vis­i­ble par les danseurs peut aus­si être intéres­sant.

Sonomètre 30dB-130dB DC5V 1A Micro USB Déci­belmètre TA654B Celui com­porte un micro­phone déporté qui per­met de le plac­er à un endroit opti­mal, le son à l’emplacement du DJ n’étant pas tou­jours com­pa­ra­ble à celui de la piste.

Derniers conseils avant de vous laisser

Je vous con­seille aus­si d’établir une check­list pour véri­fi­er que vous avez tout le matériel néces­saire avant de par­tir vers la milon­ga. Vous y indiquez tous les élé­ments que vous devez emporter, cela vous évite de vous ren­dre compte que vous avez oublié le câble USB de la carte son, ou le chargeur de l’ordinateur…

Je vous recom­mande égale­ment de bien organ­is­er votre matériel afin de trou­ver facile­ment les élé­ments, même dans une ambiance mal éclairée, comme c’est par­fois le cas dans cer­tains événe­ments.

Et un dernier con­seil, en fin de milon­ga, essayez de ranger le matériel de la même façon que vous l’aviez pré­paré. Cela vous évit­era d’oublier du matériel et, surtout, vous aurez votre équipement bien ordon­né pour le prochain événe­ment.

Si votre événe­ment a eu lieu dans un endroit dif­fi­cile (pluie, pous­sière), lorsque vous ren­trez, pensez à net­toy­er et met­tre à séch­er le matériel. Véri­fiez son bon fonc­tion­nement. L’électronique aime rarement l’eau et la pous­sière.

Une fin de milon­ga sous la pluie. Il est impor­tant de bien véri­fi­er le matériel après un tel événe­ment.

Voilà, chers col­lègues et futurs col­lègues, j’espère vous avoir aidé. À bien­tôt !

Sonorisation d'une milonga

Sonorisation d’une milonga

Comme DJ, on ren­con­tre une grande var­iété dans la qual­ité des sys­tèmes de sonori­sa­tion pro­posés par les organ­isa­teurs. Il me sem­ble que rap­pel­er quelques points peut être utile pour opti­miser l’équipement et amélior­er le con­fort des danseurs.

La sonori­sa­tion fait par­tie d’une chaîne qui va de la musique à dif­fuser, jusqu’à l’oreille de l’auditeur, danseur dans notre cas. Il con­vient donc de traiter cha­cun des points, car le plus faible mail­lon lim­ite la qual­ité de la chaîne en entier.

La musique

Si on ren­con­tre encore des musiques effroy­ables, notam­ment sur des ser­vices comme Spo­ti­fy ou YouTube, dans l’ensemble, la qual­ité a bien aug­men­té ces dernières années. Il est donc très impor­tant d’avoir de la bonne musique, mais je pars du principe que les organ­isa­teurs vont faire venir un bon DJ et que, donc, ce point est traité de façon sat­is­faisante. Voir l’article sur la musique trichée pour plus d’informations sur ce point.

L’ordinateur ou le matériel du DJ

Même si un phénomène de mode peut faire utilis­er des platines tourne-dis­ques, des lecteurs de CD ou de cas­settes, l’ordinateur est devenu la norme et, comme ses capac­ités sur­passent en tous points celles des autres sys­tèmes, il ne con­vient pas de faire de dif­férence à ce niveau de la chaîne. Ce qui sera bon pour l’ordinateur le sera égale­ment pour tous les autres matériels.

La carte son (DAC)

Cer­tains DJ, notam­ment ceux qui font des playlists à l’avance, utilisent le jack pour rac­corder leur ordi­na­teur à la sono. Cette organ­i­sa­tion est forte­ment décon­seil­lée, car elle ne per­met pas la préé­coute et donc, le DJ ne peut que suiv­re sa playlist en faisant d’éventuelles mod­i­fi­ca­tions dans l’ordre de ses tan­das ou en choi­sis­sant des tan­das toutes prêtes au lieu de les con­stru­ire sur mesure.

Il faut donc une carte son qui per­met d’avoir deux sources de dif­fu­sion. Une dirigée vers le casque (générale­ment la sor­tie jack de l’ordi) et une via la carte son qui ira vers la con­sole de mix­age.

Pour exploiter ce sys­tème, il faut un logi­ciel spé­ci­fique pour DJ qui per­met d’assigner des sor­ties dif­férentes pour la préé­coute et pour la dif­fu­sion, ou à la rigueur, deux logi­ciels con­fig­urés de façon dif­férente, mais c’est se com­pli­quer la vie.

Cer­tains dis­cu­tent de la qual­ité des dif­férents DAC, mais ce n’est pas si essen­tiel si on con­sid­ère les lim­ites de la musique que l’on passe en milon­ga. Bien sûr, le DJ qui veut le top pour­ra acquérir un équipement plus per­for­mant et il y aura de petites dif­férences, mais je pense que d’autres points sont à pren­dre en compte.

  1. La présence d’un bou­ton de réglage du vol­ume. Cela sem­ble tout bête, mais c’est plus sim­ple à faire sur le DAC que dans le logi­ciel. Tous les DAC n’en sont pas pourvus.
  2. Une sor­tie via deux XLR, deux jacks 6,35 ou à la rigueur au for­mat RCA (Cinch).
  3. Une entrée USB, prob­a­ble­ment USB‑C si on achète un matériel récent.
  4. Pren­dre un sys­tème qui se rac­corde par câble, plutôt qu’un sys­tème qui se branche, comme une clef USB, un faux mou­ve­ment pour­rait bris­er ce dis­posi­tif. En revanche, il est impor­tant de scotch­er tous les câbles au gaffeur pour éviter une coupure du son en cas de manip­u­la­tion mal­adroite pen­dant la milon­ga.
  5. Une entrée micro­phone peut être pra­tique, avec son réglage de vol­ume et une bal­ance entre le micro­phone et la musique.
Quatre DAC que j’utilise.
Qua­tre DAC que j’utilise.

J’utilise dif­férents sys­tèmes, mais le plus sou­vent un DAC Audi­ent iD4 qui est léger et de bonne qual­ité. Son gros bou­ton de vol­ume est pra­tique. J’ai enlevé le cabo­chon du bou­ton de mute pour éviter d’appuyer dessus par erreur durant la milon­ga. En cas de besoin, il suf­fit d’appuyer sur la par­tie qui reste avec le gras du doigt, mais je n’ai jamais eu à le faire.

Acheté à Buenos Aires, j’ai un MidiPlus Stu­dio M qui est plus léger que le Audi­ent, mais le bou­ton de vol­ume est petit et trop proche du bou­ton du vol­ume casque. Je le trou­ve donc moins pra­tique. Cepen­dant son poids peut être un élé­ment de choix et de plus, et il est disponible en Argen­tine à bon prix…

J’utilise aus­si un DAC Trak­tor Z1 qui a l’avantage d’avoir des bou­tons de réglage aigus, médi­ums et bass­es. Cela peut dépan­ner en l’absence de con­sole de mix­age. En revanche, il n’a pas d’entrée micro.

Même s’il est prévu pour le logi­ciel Trak­tor, on peut le con­fig­ur­er dans MIXXX, pour que le déplace­ment du curseur en butée change de morceau. C’est pra­tique pour ter­min­er la corti­na et enchaîn­er à l’intervalle souhaité les morceaux d’une tan­da. Cepen­dant, il est assez lourd et encom­brant et moins utile si on a une con­sole.

En sécu­rité, j’ai tou­jours de petits DAC, dans l’étui des casques audio, dans ceux des cartes sons) qui peu­vent me per­me­t­tre d’avoir un dépan­nage sans me sur­charg­er en avion avec un sec­ond DAC Adap­ta­teur de Prise de Casque USB C à 3,5 mm. https://amzn.to/4k7fRJb Je n’ai jamais eu à utilis­er en milon­ga, mais peut-être qu’un jour, en cas de panne du DAC prin­ci­pal, l’un d’eux me ren­dra ser­vice…

La console de mixage

Jusqu’à présent, on était dans le domaine du DJ. Ici, on est dans la tran­si­tion entre le DJ et le sonorisa­teur. Pour ma part, quand je le peux, j’apporte ma pro­pre con­sole (table de mix­age) et cela pour deux raisons. Celles qui sont pro­posées par les organ­isa­teurs ne sont pas tou­jours ter­ri­bles et j’aime tra­vailler avec une con­sole numérique, ce qui est rarement disponible en dehors des gros fes­ti­vals, et encore…

On trou­ve assez sou­vent ce type de con­sole analogique.

Cette petite console semble disposer de tout ce qui faut pour un DJ, entrée ligne, microphones, voire instruments complémentaires. Les trois réglages de tonalité permettent une intervention correcte sur le rendu.
Cette petite con­sole sem­ble dis­pos­er de tout ce qui faut pour un DJ, entrée ligne, micro­phones, voire instru­ments com­plé­men­taires. Les trois réglages de tonal­ité per­me­t­tent une inter­ven­tion cor­recte sur le ren­du.

La con­sole Behringer Qx1204Usb pour­rait être par­faite, si les ingénieurs de Behringer avaient prévu son util­i­sa­tion en carte son…

Les points forts :

  • Réglages tonal­ité 3 ban­des (aigus, médi­ums et bass­es). Cela ne vaut pas un semi-paramétrique ou un paramétrique, mais c’est mieux que rien. Pour le même prix, Yama­ha ne pro­pose que deux ban­des de con­trôle de tonal­ité.
  • Réglage du gain d’entrée.
  • Panoramique per­me­t­tant de dif­fuser le sig­nal en mono, ce qui est intéres­sant pour le bal.

Le point faible

  • Elle ne peut pas servir de carte son avec réglage de tonal­ité, car l’entrée USB ne sert que pour envoy­er le son directe­ment à la sor­tie. Il est donc impos­si­ble de régler le vol­ume ou la tonal­ité de l’entrée USB, ce qui la rend inutile pour un DJ de tan­go.
    Il y aurait peut-être une astuce con­sis­tant à ren­voy­er le sig­nal USB vers les con­necteurs 2‑track et, de là, branch­er une con­nex­ion vers les entrées des tranch­es nor­males, mais je n’ai pas testé. Si ça marche, cela évit­erait d’avoir à se trim­baler une carte son tout en ayant un con­trôle de vol­ume et de tonal­ité.
    Ce point faible reste à rel­a­tivis­er, il oblige seule­ment à avoir une carte son en plus. C’est juste dom­mage de ne pas avoir tout inté­gré…

Ce que devrait avoir une console a minima

  • Une entrée stéréo avec réglage vol­ume, con­trôle de tonal­ité et bal­ance gauche-droite.
  • Une entrée micro­phone

Ce que pourrait avoir une console de préférence

  • Une entrée USB per­me­t­tant de régler la tonal­ité, le vol­ume et la bal­ance. Cela per­met de se pass­er d’une carte son. C’est ce qui manque à la petite Behringer.

Ce que devrait avoir une console dans l’idéal

En plus des points précé­dents, la con­sole pour­rait dis­pos­er d’un égaliseur graphique, paramétrique ou semi-paramétrique. Toute­fois, si la con­sole dis­pose d’une sor­tie et entrée pour une boucle aux­il­i­aire, il est pos­si­ble d’avoir cet élé­ment séparé­ment.

  • L’égaliseur graphique est intéres­sant pour le réglage de la salle en per­me­t­tant de sup­primer les fréquences de réso­nance (modes pro­pres de la salle).
En général on utilise l’égaliseur graphique pour compenser les résonances propres du local. Par exemple, si la structure vibre à 300 Hz, on baissera en conséquence le curseur correspondant. En stéréo, il faut le faire sur les deux canaux.
En général on utilise l’égaliseur graphique pour com­penser les réso­nances pro­pres du local. Par exem­ple, si la struc­ture vibre à 300 Hz, on bais­sera en con­séquence le curseur cor­re­spon­dant. En stéréo, il faut le faire sur les deux canaux.
  • L’égaliseur paramétrique est lui plus util­isé pour cor­riger une musique à un moment don­né. Par exem­ple, un De Ange­lis dont les vio­lons sif­flent. On sélec­tionne la fréquence, par exem­ple, 4500 Hz et on dimin­ue le vol­ume de cette fréquence. Un égaliseur dis­posant du réglage de la fréquence d’action et du vol­ume de réglage de cette fréquence est dit semi-paramétrique.
  • Un égaliseur paramétrique dis­pose en plus du réglage de la pente de la courbe (fac­teur Q comme Qual­ité). Quand on baisse le vol­ume d’une fréquence, cela agit sur les fréquences voisines. En réglant le fac­teur Q, on peut choisir de baiss­er unique­ment cette fréquence ou une bande plus large. C’est très com­mode. On peut l’utiliser pour lim­iter le bruit de sur­face d’un disque avec une pente très ser­rée, pour ne pas détru­ire les fréquences voisines de la musique ou de façon plus large, pour enrichir, par exem­ple, les bass­es d’un morceau qui en manque.
Un égaliseur paramétrique permet de choisir une fréquence pour augmenter son volume ou le baisser. Un paramètre supplémentaire est la pente du filtre (Facteur Q). Une valeur élevée fait agir le volume sur une bande de fréquence très resserrée autour de celle réglée. Une valeur faible permet de moduler une zone de fréquence plus large. À gauche, il n’y a que deux réglages du facteur Q, étroit ou large). À droite, on peut le faire varier en continu.
Un égaliseur paramétrique per­met de choisir une fréquence pour aug­menter son vol­ume ou le baiss­er. Un paramètre sup­plé­men­taire est la pente du fil­tre (Fac­teur Q). Une valeur élevée fait agir le vol­ume sur une bande de fréquence très resser­rée autour de celle réglée. Une valeur faible per­met de mod­uler une zone de fréquence plus large. À gauche, il n’y a que deux réglages du fac­teur Q, étroit ou large). À droite, on peut le faire vari­er en con­tinu.

Les con­soles de moyenne gamme ont en général une seule fréquence en semi-paramétrique. D’autres en ont trois ou qua­tre, mais c’est moins intéres­sant pour nous, DJ de tan­go, car on a rarement besoin de régler plusieurs fréquences en même temps.

Toute­fois, une con­sole numérique apporte un grand con­fort d’utilisation, notam­ment avec l’affichage des fréquences de la musique qui est jouée.

Chaque cercle de couleur est un point de contrôle. On peut le placer vers le haut (augmenter le volume de sa fréquence) ou vers le bas. On peut choisir la pente, par exemple, pour modifier une fréquence très précise ou une plus grande partie du spectre sonore. On voit en gris sous la courbe, le spectrogramme (RTA) en temps réel de la musique.
Chaque cer­cle de couleur est un point de con­trôle. On peut le plac­er vers le haut (aug­menter le vol­ume de sa fréquence) ou vers le bas. On peut choisir la pente, par exem­ple, pour mod­i­fi­er une fréquence très pré­cise ou une plus grande par­tie du spec­tre sonore. On voit en gris sous la courbe, le spec­tro­gramme (RTA) en temps réel de la musique.

La con­sole SOUNDCRAFT UI12 est celle que j’utilise depuis plusieurs années qui me per­met à la fois de sonoris­er un petit orchestre ou plusieurs DJ (8 entrées) et de musi­calis­er de façon pré­cise en ajus­tant de façon visuelle les élé­ments de l’égaliseur paramétrique.

J’aime beaucoup ma console numérique SOUNDCRAFT UI12. Je l’associe parfois à un petit contrôleur midi Korg pour avoir un contrôle rapide sur le volume lors de mixages (en plus des contrôles par écran tactile).
J’aime beau­coup ma con­sole numérique SOUNDCRAFT UI12. Je l’associe par­fois à un petit con­trôleur midi Korg pour avoir un con­trôle rapi­de sur le vol­ume lors de mix­ages (en plus des con­trôles par écran tac­tile).

Les points forts :

  • Pos­si­bil­ité de régler les paramètres à dis­tance (Wi-Fi) afin de véri­fi­er que, sur la piste on a bien le son par­fait, car sou­vent l’emplacement du DJ ne per­met pas de pren­dre com­plète­ment con­science du son qu’ont les danseurs.
  • Présence de l’analyseur de spec­tre en temps réel. Un pic dans une fréquence est vis­i­ble et on peut le « tuer » en appli­quant un coup de son excel­lent égaliseur paramétrique, tout en voy­ant le résul­tat. Si on branche un micro de mesure, on peut aus­si analyser le ren­du dans la salle (il ne faut bien sûr pas rerouter ce micro vers la sor­tie prin­ci­pale…).

Les points faibles :

  • La con­sole ne dis­pose pas d’écran. Il faut donc utilis­er celui d’une tablette, d’un télé­phone (Wi-Fi) ou un ordi­na­teur. Le réglage sur un écran tac­tile est assez pra­tique, moins si on doit utilis­er une souris.
    J’utilise par­fois un con­trôleur midi Korg KOH Nanokon­trol2-WH, ce qui me per­met de régler facile­ment les dif­férents poten­tiomètres, comme sur une con­sole tra­di­tion­nelle.
  • C’est un peu lourd (ali­men­ta­tion séparée, éventuel con­trôleur midi, il faut un écran pour l’utiliser, donc a min­i­ma un télé­phone, mieux une tablette ou, dans l’idéal un ordi avec un grand écran tac­tile).

Amplification et diffusion

La sor­tie de l’ordinateur, de la carte son ou de la con­sole de mix­age est trop faible pour atta­quer directe­ment des haut-par­leurs. Il faut donc ampli­fi­er le sig­nal.

Il existe deux sys­tèmes (pour sim­pli­fi­er). Un avec des amplis et des enceintes pas­sives et un avec des enceintes ampli­fiées (qui peu­vent être actives ou pas­sives).

Pour un DJ ou un organ­isa­teur qui trans­porte son matériel, ce sont assuré­ment des enceintes ampli­fiées qui sont à prévoir. Je ne vais donc évo­quer que ce type de matériel, car un organ­isa­teur qui veut équiper sa salle aura tout intérêt à deman­der les con­seils d’un pro­fes­sion­nel s’il souhaite utilis­er un ampli séparé (ce qui est plus pra­tique pour une instal­la­tion fixe), car l’appariement des HP et des amplis est un domaine com­pliqué.

On trou­ve des matériels d’un poids raisonnable 10 à 25 kg et qui ont une bande pas­sante suff­isante pour la musique de tan­go.

Au besoin, un cais­son de basse peut amélior­er les choses en déchargeant les enceintes prin­ci­pales des bass­es fréquences. Cela améliore la pureté du son. Un seul cais­son de basse est néces­saire, les enceintes étant direc­tives.

Un bon équipement, constitué de deux enceintes pour les aigus et médiums, placés en hauteur (au-dessus de la tête des danseurs) et un caisson de basse.
Un bon équipement, con­sti­tué de deux enceintes pour les aigus et médi­ums, placés en hau­teur (au-dessus de la tête des danseurs) et un cais­son de basse.

Les points à pren­dre en compte :

  • En pre­mier, l’idéal est d’écouter les enceintes avant de les acheter…
  • En général, ces enceintes ont deux voies. Une pour les aigus et une pour les médi­ums, voire les bass­es pour les plus gros mod­èles.
  • En général, un haut-par­leur de 10 ou 12 pouces peut con­venir pour la musique de tan­go qui n’a pas de bass­es très pro­fondes. Si vous utilisez des haut-par­leurs plus petits, il sera préférable d’ajouter un cais­son de bass­es avec des HP de 12 pouces.

Atten­tion toute­fois à avoir un ensem­ble cohérent. La musique de tan­go est plus à traiter comme de la musique clas­sique que comme de la musique de var­iété. Il faut un ren­du rel­a­tive­ment plat et homogène. Les enceintes pour la musique de var­iété ont sou­vent des aigus stri­dents et des bass­es qui man­gent tout. On veut enten­dre le boum boum.

Le résul­tat en tan­go est minable et très dif­fi­cile à rat­trap­er, car on a un trou dans les fréquences prin­ci­pales du tan­go et des chanteurs.

Exemple d’enceintes que je déteste, les aigus sont stridents et les basses pesantes. C’est à mon avis peu adapté à la musique de tango traditionnelle, même si c’est génial pour les cortinas…
Exem­ple d’enceintes que je déteste, les aigus sont stri­dents et les bass­es pesantes. C’est à mon avis peu adap­té à la musique de tan­go tra­di­tion­nelle, même si c’est génial pour les corti­nas…

Conseils supplémentaires pour la sonorisation

La salle est un acteur de la sonori­sa­tion. S’il y a beau­coup de réver­béra­tion (écho), le son risque d’être con­fus. Pour lim­iter ce prob­lème, il y a plusieurs pistes :

Meubler la pièce

Avec des ten­tures non-feu, bien sûr, fer­mer les rideaux, plac­er des meubles absorbants ou beau­coup de danseurs…

Choisir des enceintes relativement directives

Il faut éviter de pro­jeter le son vers les parois ou le pla­fond. Une enceinte direc­tive per­met de cibler la zone de la piste de danse en lim­i­tant les réflex­ions par­a­sites. Cela con­cerne surtout les aigus, les bass­es ne sont pas direc­tives et ray­on­nent dans toutes les direc­tions.

Positionner les enceintes à la bonne hauteur

Tout d’abord, éviter les enceintes à hau­teur d’oreilles des danseurs. C’est mau­vais pour la dif­fu­sion du son, absorbé par les danseurs et désagréable pour les oreilles. Si on a une grande hau­teur sous pla­fond, on place les enceintes le plus haut pos­si­ble et a min­i­ma à 2 m. Si les pieds ne sont pas assez hauts, on peut les pos­er sur la scène.
L’idéal est une instal­la­tion en hau­teur, plongeante, mais cela n’est pas facile à réalis­er pour une instal­la­tion tem­po­raire. On adoptera en revanche ce type d’installation pour les salles per­ma­nentes.

Le caisson de basse doit être posé au sol. Les autres enceintes doivent être plus hautes que les têtes des danseurs. L’idéal, pour une installation fixe, est une installation plongeante.
Le cais­son de basse doit être posé au sol. Les autres enceintes doivent être plus hautes que les têtes des danseurs. L’idéal, pour une instal­la­tion fixe, est une instal­la­tion plongeante.

Le cais­son de basse est tou­jours posé au sol pour favoris­er le ray­on­nement des bass­es. On évite de le pos­er sur la scène, car il risque de la faire vibr­er. Si on a plusieurs cais­sons de basse, il est préférable de les regrouper plutôt que de les plac­er sous chaque haut-par­leur de médi­ums et aigus. Si la salle est très grande, on peut les plac­er de part et d’autre de la salle.

Orientation des enceintes

S’il con­vient de diriger les enceintes vers les danseurs depuis une posi­tion haute, il est égale­ment impor­tant de bien les ori­en­ter hor­i­zon­tale­ment.

Plac­er les enceintes dans les angles peut ren­forcer leur puis­sance, mais c’est rarement la meilleure solu­tion. Pour les mêmes raisons, on évite de les plac­er trop près des murs. Dans beau­coup de milon­gas, la piste de danse est entourée de tables et donc le meilleur endroit est au bord de la piste, ori­en­té vers la piste. Cela dimin­ue un peu le vol­ume sonore aux tables, ce qui facilite les dis­cus­sions.

La forme idéale de la salle est presque carrée. On dirige les deux haut-parleurs à 2/3 de la distance du fond de la salle. Il faut veiller que les HP soient branchés de la même façon (en phase).
La forme idéale de la salle est presque car­rée. On dirige les deux haut-par­leurs à 2/3 de la dis­tance du fond de la salle. Il faut veiller que les HP soient branchés de la même façon (en phase).

Les salles très en longueur

Chaque fois que c’est pos­si­ble, on plac­era seule­ment deux haut-par­leurs, du même côté de la salle. Pour les très grandes salles, on peut con­serv­er ce principe à con­di­tion de pou­voir plac­er les haut-par­leurs suff­isam­ment haut. D’ailleurs, pour les très gros con­certs de var­iété, les sys­tèmes d’enceintes sont regroupés et pas dis­per­sés dans tout le stade.

Cepen­dant, si la salle est très en longueur, on est dans la plus mau­vaise con­fig­u­ra­tion pos­si­ble. Il fau­dra prob­a­ble­ment utilis­er plus d’enceintes.

Pour une salle très en longueur, il faudra probablement multiplier les haut-parleurs pour éviter d’avoir une différence de volume trop importante d’un bout à l’autre. Si on a que deux HP, on peut en mettre un à une extrémité et un autre au milieu, orienté vers le fond de la pièce.
Pour une salle très en longueur, il fau­dra prob­a­ble­ment mul­ti­pli­er les haut-par­leurs pour éviter d’avoir une dif­férence de vol­ume trop impor­tante d’un bout à l’autre. Si on a que deux HP, on peut en met­tre un à une extrémité et un autre au milieu, ori­en­té vers le fond de la pièce.

Ici, une pos­si­bil­ité avec deux enceintes prin­ci­pales et d’autres, plus faibles, pour équili­br­er le vol­ume. Les enceintes sec­ondaires devraient être réglées à un vol­ume plus faible pour garder la cohérence de la venue du son depuis les enceintes prin­ci­pales. Pour ma part, je les ori­ente dans la même direc­tion afin d’éviter les ven­tres et les nœuds acous­tiques (zones où le son s’additionne ou s’annule).

Pour une grande taille, il faut ménag­er des délais dif­férents selon les enceintes afin que l’auditeur ait l’impression que toutes les enceintes, proches ou éloignées, réson­nent en même temps. Mal­heureuse­ment, ce type de réglage n’est pos­si­ble que sur des équipements pro­fes­sion­nels et ils seront donc réservés aux événe­ments dis­posant d’un sonorisa­teur com­pé­tent. Dans les autres cas, réduire le vol­ume des aux­il­i­aires per­met de faire pass­er le mon­tage comme sup­port­able.

Une autre possibilité consiste à poser les enceintes face à face, à chaque extrémité de la pièce. Dans ce cas, il est important de mettre les enceintes en opposition de phase pour éviter un nœud au centre de la pièce.
Une autre pos­si­bil­ité con­siste à pos­er les enceintes face à face, à chaque extrémité de la pièce. Dans ce cas, il est impor­tant de met­tre les enceintes en oppo­si­tion de phase pour éviter un nœud au cen­tre de la pièce.
Mise en phase des haut-parleurs.
Mise en phase des haut-par­leurs.

En haut, les HP sont branchés de la même façon. Les ondes sont syn­chro­nisées. Un audi­teur situé à égale dis­tance des deux HP aura une écoute opti­male. Lorsqu’il est à une dis­tance dif­férente des deux HP, il entend le sig­nal d’un côté un peu décalé. Cela peut pos­er un manque de clarté, mais cela donne aus­si une impres­sion de vol­ume et, si c’est dans des pro­por­tions raisonnables, ce n’est pas un prob­lème. Dans une salle très pro­fonde avec des haut-par­leurs très dis­tants, l’effet peut être désagréable si on n’ajuste pas les délais.

Lorsque les HP sont en oppo­si­tion de phase, les ondes sonores qu’ils émet­tent ten­dent à s’annuler, ce qui crée un nœud. Comme l’effet est vari­able selon les fréquences, le résul­tat peut être très désagréable, notam­ment pour les danseurs qui vont se déplac­er dans la salle et pass­er par des suc­ces­sions de nœuds et ven­tres.

Il existe plusieurs façons d’inverser la phase. La plus simple est de sélectionner la commande correspondante sur l’enceinte. Sur des systèmes grand public, on peut inverser le fil rouge et le noir sur le bornier. Pour des connexions en XLR ou Speakon, il faut utiliser un adaptateur spécifique (ce dernier tend à disparaître au profit du réglage sur les enceintes).
Il existe plusieurs façons d’inverser la phase. La plus sim­ple est de sélec­tion­ner la com­mande cor­re­spon­dante sur l’enceinte. Sur des sys­tèmes grand pub­lic, on peut invers­er le fil rouge et le noir sur le bornier. Pour des con­nex­ions en XLR ou Speakon, il faut utilis­er un adap­ta­teur spé­ci­fique (ce dernier tend à dis­paraître au prof­it du réglage sur les enceintes).

Connexion entre la console et les enceintes amplifiées

Les principales sorties d’une console de mixage. RCA (connecteur blanc pour la gauche et rouge pour la droite). Connecteurs jacks 6,35 avec moins de risque d’arrachement accidentel et XLR, le seul système vraiment professionnel et qui, idéalement, est symétrique lorsque l’on a besoin d’une grande longueur de câble entre la console et les enceintes.
Les prin­ci­pales sor­ties d’une con­sole de mix­age. RCA (con­necteur blanc pour la gauche et rouge pour la droite). Con­necteurs jacks 6,35 avec moins de risque d’arrachement acci­den­tel et XLR, le seul sys­tème vrai­ment pro­fes­sion­nel et qui, idéale­ment, est symétrique lorsque l’on a besoin d’une grande longueur de câble entre la con­sole et les enceintes.
Dans une liaison symétrique, le signal passe dans deux des conducteurs du câble en opposition de phase. À l’arrivée, les deux signaux sont remis en phase et combinés. Si un bruit causé par une interférence sur le câble apparait, il est automatiquement supprimé, car il est en opposition de phase sur les deux fils. Cela permet de grandes longueurs de câble et c’est donc la liaison idéale entre la console de mixage et des haut-parleurs amplifiés qui peuvent être assez loin dans la salle.
Dans une liai­son symétrique, le sig­nal passe dans deux des con­duc­teurs du câble en oppo­si­tion de phase. À l’arrivée, les deux sig­naux sont remis en phase et com­binés. Si un bruit causé par une inter­férence sur le câble appa­rait, il est automa­tique­ment sup­primé, car il est en oppo­si­tion de phase sur les deux fils. Cela per­met de grandes longueurs de câble et c’est donc la liai­son idéale entre la con­sole de mix­age et des haut-par­leurs ampli­fiés qui peu­vent être assez loin dans la salle.

La puissance des enceintes

Une règle empirique pour­rait être de mul­ti­pli­er les W par 10 par le nom­bre de danseurs. Ain­si, 100 danseurs 1000W ; 300 danseurs 3000W et 10 danseurs… 100W 😉 On musi­calise générale­ment le tan­go à moins de 85 dB et il n’y a pas de graves puis­sants, deman­deurs de puis­sance. Cette base empirique peut donc suf­fire.

2 enceintes de 1000 à 2000 W peu­vent donc être l’équipement de base d’un organ­isa­teur ou d’un DJ itinérant.

Pour une instal­la­tion en fixe, il est préférable d’optimiser les paramètres en fonc­tion de la salle. C’est un tout autre domaine qui demande d’étudier beau­coup de paramètres et qui ne peut se résoudre sim­ple­ment par la seule sonori­sa­tion.

Tester le son dans la salle

Pour véri­fi­er que le posi­tion­nement des enceintes est cor­rect, que l’égalisation est bien effec­tuée (com­pen­sa­tion des modes pro­pres de la salle), il y a plusieurs étapes, plutôt sim­ples.

Vérifier le signal gauche droite.

  • En tan­go, comme on dif­fuse générale­ment en qua­si-mono, ce n’est pas déter­mi­nant, sauf si on a plus que deux haut-par­leurs pour véri­fi­er que les groupes sont cohérents. Cela per­met aus­si de véri­fi­er qu’un côté n’est pas plus fort que l’autre. Pour cela, on peut envoy­er un sig­nal alter­na­tive­ment à gauche et à droite. Par exem­ple, un sig­nal de 1000 kHz. Si on souhaite que la gauche soit réelle­ment la gauche et la droite, la droite, on peut enreg­istr­er une piste qui annonce gauche/droite, mais encore une fois, en tan­go et pour la danse où on se déplace, ce n’est pas pri­mor­dial.

Vérifier l’absence de ventres et de nœuds à toutes les fréquences

  • Là, en revanche, c’est absol­u­ment essen­tiel si on est face à une sonori­sa­tion impro­visée. Les organ­isa­teurs n’aiment pas tou­jours que le DJ déplace les enceintes et bal­ance du bruit rose dans la salle, mais c’est le prix à pay­er pour une sonori­sa­tion de qual­ité. Dans une salle pro­fes­sion­nelle avec un sonorisa­teur, ces pré­cau­tions peu­vent être super­flues. Tous ces réglages ont été effec­tués en amont au mieux des capac­ités de la salle.
  • Pour effectuer cela, on envoie un bruit rose à un vol­ume per­ti­nent par rap­port à l’utilisation finale (par exem­ple 80 dB).
 Bruits rose et blanc, très utiles pour vérifier la qualité d’une installation de sonorisation.
Bruits rose et blanc, très utiles pour véri­fi­er la qual­ité d’une instal­la­tion de sonori­sa­tion.

On par­le dans le pub­lic, plus sou­vent de bruit blanc qui est un bruit de puis­sance équiv­a­lente à toutes les fréquences. Cepen­dant, pour la mesure d’une salle, il est préférable d’envoyer un bruit rose, car il pos­sède une énergie con­stante par octave. C’est-à-dire qu’il a 50 % d’énergie (3 dB) en moins à chaque dou­ble­ment de la fréquence.

L’utilisation du bruit rose a deux avan­tages :

  • Il suf­fit de véri­fi­er que le sig­nal est hor­i­zon­tal, sans pics ou creux pour véri­fi­er que toutes les fréquences sont bien représen­tées dans la salle.
  • Du fait des pro­priétés de l’oreille, il donne à l’écoute la sen­sa­tion d’une inten­sité sem­blable à toutes les fréquences.
Même sans équipement sophistiqué, on peut, avec une simple application sur un téléphone, avoir une représentation du profil de la musique en cours. Même si le téléphone n’est pas hyper précis, il est suffisant pour la musique de tango qui se trouve dans la plage de fréquence où le microphone du téléphone donne de bons résultats.
Même sans équipement sophis­tiqué, on peut, avec une sim­ple appli­ca­tion sur un télé­phone, avoir une représen­ta­tion du pro­fil de la musique en cours. Même si le télé­phone n’est pas hyper pré­cis, il est suff­isant pour la musique de tan­go qui se trou­ve dans la plage de fréquence où le micro­phone du télé­phone donne de bons résul­tats.
  • En blanc, les fréquences émis­es à un instant T. Cette ligne évolue donc rapi­de­ment.
  • En jaune, le canal gauche et en vert, le droit avec une iner­tie. C’est-à-dire que, si le son s’arrête, les lignes jaune et verte descen­dent pro­gres­sive­ment vers le bas.
  • Le fond bleu cor­re­spond aux max­i­ma ren­con­trés. Par exem­ple, on remar­que qu’il y a eu un pic à 800 Hz ici.

Si on utilise cette appli­ca­tion pour mesur­er le bruit rose, on doit avoir un résul­tat aus­si plat que pos­si­ble. Pour y arriv­er, il fau­dra éventuelle­ment chang­er la place des haut-par­leurs et agir sur l’égaliseur graphique en mon­tant ou bais­sant les curseurs des fréquences défectueuses. Par exem­ple, dans cette illus­tra­tion (qui n’est pas une mesure de bruit rose), on bais­serait le curseur des 800 Hz sur l’égaliseur graphique.

On se déplace dans la salle pour véri­fi­er que la courbe est bien plate dans tous les emplace­ments. On véri­fie aus­si que le niveau sonore est homogène. Une dif­férence de 12 dB est à mon avis accept­able entre les zones les plus fortes et les plus faibles de la piste de danse. L’idéal est bien sûr de rester dans la lim­ite de 3 dB, mais c’est presque impos­si­ble à réalis­er. Je ne m’occupe pas du vol­ume sonore hors de la piste, pour deux raisons. La pre­mière est qu’il est générale­ment plus faible que sur la piste et que les danseurs sont a pri­ori sur la piste. Si on cherche à aug­menter le vol­ume près des murs pour les per­son­nes aux tables, on va aug­menter la réver­béra­tion et nuire à la qual­ité de la musique sur la piste.

Une autre mesure que j’adore faire est de dif­fuser un sig­nal pas­sant de 10 Hz à 20 kHz, voire d’un dou­ble sig­nal avec un son en sens con­traire. Quand la salle est par­faite­ment réglée, la courbe résul­tante est par­faite­ment hor­i­zon­tale.

Bien sûr, ces mesures sont dif­fi­ciles à faire quand il y a du pub­lic dans la salle, car ces « bruits » peu­vent déranger. C’est pour cela que les organ­isa­teurs sont bien avisés quand ils respectent les pos­si­bil­ités de bal­ance pour les DJ égale­ment. Sou­vent, seuls les orchestres peu­vent en béné­fici­er et ceux-ci font plutôt des répéti­tions que des bal­ances, ce qui fait que le DJ n’a que rarement 5 min­utes pour faire ses réglages.

Faut-il une conclusion ?

J’ai bien con­science que c’est grotesque d’évoquer l’acoustique et la sonori­sa­tion d’une façon aus­si sim­pliste. C’est un méti­er à part entière et il n’est pas ques­tion que les organ­isa­teurs et les DJ se for­ment à cette dis­ci­pline. Cepen­dant, ces quelques con­seils pour­raient amélior­er les choses en don­nant aux danseurs une expéri­ence plus agréable pour leurs oreilles et pour con­clure, je rap­pellerai qu’il est ques­tion d’une chaîne et que, donc, tous les mail­lons doivent être à la hau­teur.

Il y a aus­si l’ambiance qui joue. Je prendrai l’exemple de la cig­a­rette. Comme non-fumeur, je suis très dérangé par la moin­dre odeur de cig­a­rette, même à plusieurs mètres dans la rue. Pour­tant, quand il s’agit d’une activ­ité pas­sion, comme le DJing ou la danse, on est beau­coup moins dérangé. C’était en ren­trant à la mai­son ou l’hôtel que l’on se rendait compte que les vête­ments empes­taient le tabac. Cepen­dant, à Buenos Aires, l’interdiction de fumer en milon­ga, qui date de 2006 n’expose plus à cet incon­vénient et c’est un exem­ple à suiv­re.

Vous aurez sans doute reconnu dans la photo de couverture, une évocation du merveilleux film de Fritz Lang, Metropolis. Mais peut-être ne savez-vous pas que, si on peut voir aujourd'hui ce film en entier, c'est grâce à l'Argentine qui avait conservé une version complète (au format 16 mm) contenant les 25 minutes que l’on croyait perdues. Aujourd'hui, on peut voir ce chef-d'œuvre absolu du cinéma en entier.

Informations sur la musique numérique

Comme annon­cé dans l’article sur la musique trichée, voici quelques élé­ments d’explication pour aider ceux qui ne sont pas au fait de la musique sous forme numérique.
Nous abor­derons la chaîne musi­cale analogique et com­ment on la con­ver­tit en musique numérique. Des élé­ments sur les for­mats de com­pres­sion et les capac­ités réelles des for­mats numériques seront égale­ment don­nés. C’est un peu tech­nique, mais il y a quelques idées reçues qu’il me sem­blait utile de revoir.

La musique est un phénomène analogique

La musique est une forme par­ti­c­ulière de sons qui se dis­tingue du bruit par une cer­taine forme d’organisation. J’en par­le dans mes cours de musi­cal­ité et je ne souhaite pas radot­er.
Ces sons sont donc des vibra­tions, plus ou moins har­monieuses, qui parvi­en­nent à nos oreilles, voire au corps, en entier, notam­ment pour les bass­es fréquences.

Fréquence d’un son

On représente l’onde sonore par une courbe sinu­soïde pour un son réguli­er (une fréquence pure). Si la courbe s’alterne 2000 fois par sec­onde, on par­le de fréquence de 2000 Hz.

Le Hertz est l’unité de mesure de la fréquence.

À gauche, les infrasons et à droite, les ultrasons sont les fréquences que ne capte pas l'oreille humaine.
À gauche, les infra­sons et à droite, les ultra­sons sont les fréquences que ne capte pas l’or­eille humaine.

Une bonne oreille humaine est réputée pou­voir enten­dre des fréquences com­pris­es entre 20 Hz (20 vibra­tions par sec­onde) et 20 kHz (20 000 vibra­tions par sec­onde).
Pour les fréquences plus graves, les infra­sons, le corps peut les ressen­tir (trem­ble­ments de terre, par exem­ple). Pour les plus aigus, les ultra­sons, pas de chance, c’est le domaine des chauves-souris et des chiens.
On notera qu’au fur et à mesure que les cils de la cochlée dis­parais­sent, la sen­si­bil­ité de l’oreille baisse, notam­ment pour les plus hautes fréquences.

Volume d’un son

L’autre élé­ment impor­tant pour décrire un son, c’est son vol­ume. C’est-à-dire l’amplitude des ondes qui parvi­en­nent à nos sens.

L'onde sonore parvient à l'oreille comme une succession de vibrations. Plus elles sont amples et plus le son est fort.
L’onde sonore parvient à l’or­eille comme une suc­ces­sion de vibra­tions. Plus elles sont amples et plus le son est fort.

Si les ampli­tudes sont trop faibles, l’oreille n’est pas capa­ble de les détecter. Si elles sont trop fortes, des dom­mages irréversibles aux oreilles peu­vent advenir.
Le déci­bel (dB) est l’unité de mesure du vol­ume sonore. On par­le de pres­sion acous­tique.
Pour évo­quer le niveau sonore pour la dif­fu­sion de la musique, il y a plusieurs paramètres à pren­dre en compte et notam­ment la durée du son fort. J’y con­sacr­erai un autre arti­cle… Pour l’instant, il importe de se sou­venir qu’un son supérieur à 120 dB (seuil de la douleur) provoque des dom­mages irréversibles et qu’au-dessus de 85 dB, il con­vient de lim­iter le temps d’exposition.
Un dernier point, la pres­sion sonore dou­ble tous les 3 dB. Ain­si, un son de 85 dB est deux fois plus fort qu’un son de 82 dB.

Principe d’une chaîne musicale analogique

Je ne par­ti­rai pas de l’enregistrement que nous avons déjà évo­qué, seule­ment de la repro­duc­tion.
Les sup­ports prin­ci­paux de l’enregistrement analogique pour la musique sont le disque et la bande mag­né­tique. Pour le disque, ce sont les ondu­la­tions du sil­lon qui sont trans­for­mées en onde sonore.

Pointe de lecture (en saphir ou diamant industriel) dans un sillon de microsillon. À droite, l'image représente environ 0,3 mm de large. Les aspérités du bord du disque sont les bords du chemin. Les différences de profondeur servent à coder un second canal (stéréo).
Pointe de lec­ture (en saphir ou dia­mant indus­triel) dans un sil­lon de microsil­lon. À droite, l’im­age représente env­i­ron 0,3 mm de large. Les aspérités du bord du disque sont les bor­ds du chemin. Les dif­férences de pro­fondeur ser­vent à coder un sec­ond canal (stéréo).

Dans les pre­miers sys­tèmes, un grand pavil­lon ten­tait de dif­fuser le bruit de l’aiguille dans les sil­lons du disque. Les sys­tèmes élec­triques, en ampli­fi­ant ce sig­nal, ont per­mis de sonoris­er plus con­fort­able­ment n’importe quel espace.
La pointe de lec­ture, une aigu­ille pour les dis­ques 78 tours, puis un dia­mant pour les microsil­lons subit les ondu­la­tions du sil­lon et les trans­met à un dis­posi­tif élec­tro­mag­né­tique qui détecte les vibra­tions pour mod­uler un courant élec­trique.

Un schéma simplifié du principe de fonctionnement d'une cellule platine disque vinyle (stéréo). La pointe de lecture (diamant) fait se déplacer le cantilever relié à un pivot. Ce pivot porte deux aimants dont les déplacements sont détectés par 4 entrefers reliés chacun à une bobine. Le courant circulant dans les bobines est modulé en fonction des mouvements des aimants. Ce signal électrique est transmis par 4 fils au système de décodage et préamplification afin de restituer le signal sonore stéréo.
Un sché­ma sim­pli­fié du principe de fonc­tion­nement d’une cel­lule pla­tine disque vinyle (stéréo). La pointe de lec­ture (dia­mant) fait se déplac­er le can­tilever relié à un piv­ot. Ce piv­ot porte deux aimants dont les déplace­ments sont détec­tés par 4 entre­fers reliés cha­cun à une bobine. Le courant cir­cu­lant dans les bobines est mod­ulé en fonc­tion des mou­ve­ments des aimants. Ce sig­nal élec­trique est trans­mis par 4 fils au sys­tème de décodage et préam­pli­fi­ca­tion afin de restituer le sig­nal sonore stéréo.

Il existe des sys­tèmes dif­férents (bobine mobile, par exem­ple) dont vous trou­verez une ver­sion très sim­pli­fiée ici… Sim­pli­fiée, car il y a une seule bobine au lieu des dif­férentes bobines de détec­tion des mou­ve­ments hor­i­zon­taux et ver­ti­caux, indis­pens­ables pour la stéréo. Le mou­ve­ment hor­i­zon­tal donne le sig­nal du canal gauche et le change­ment de pro­fondeur per­met de déduire le canal de droite (gauche [H] moins ver­ti­cal).

Ce qui est impor­tant à tenir en compte, c’est que le sig­nal dans les sys­tèmes analogiques est tou­jours sous forme de vari­a­tion d’onde. C’est un phénomène con­tinu. La pointe de lec­ture de la pla­tine tourne-dis­ques se déplace par vibra­tions. Ces vibra­tions sont trans­mis­es sous forme de vari­a­tion de poten­tiel élec­trique par la cel­lule. Ces vari­a­tions sont ampli­fiées par l’amplificateur analogique, qui envoie un sig­nal élec­trique plus fort aux enceintes dont les bobines des haut-par­leurs vont se déplac­er en fonc­tion de ce qu’elles reçoivent. Par exem­ple, quand l’onde est à son max­i­mum, la bobine va pouss­er la mem­brane du haut-par­leur vers l’avant et quand l’onde est à son max­i­mum, la bobine va vers l’arrière. Le mou­ve­ment de la mem­brane du haut-par­leur, sol­idaire de la bobine, va pouss­er l’air pour le met­tre en mou­ve­ment, ce qui va pro­duire dans notre oreille une sen­sa­tion de son.

Schéma d'un haut-parleur (découpé). Lorsque la bobine se déplace, elle entraîne avec elle la membrane (cône et dôme anti-poussière). Le mouvement est transmis à l'air ambiant et le son peut se propager jusqu’aux oreilles des auditeurs.
Sché­ma d’un haut-par­leur (découpé). Lorsque la bobine se déplace, elle entraîne avec elle la mem­brane (cône et dôme anti-pous­sière). Le mou­ve­ment est trans­mis à l’air ambiant et le son peut se propager jusqu’aux oreilles des audi­teurs.

Une petite mise en garde. Si on utilise deux haut-par­leurs, il faut veiller à les branch­er dans le même sens pour éviter qu’un aille vers l’avant pen­dant que l’autre va vers l’arrière. Les ondes pro­duites par les haut-par­leurs tendraient à s’annuler, le max­i­mum de l’un cor­re­spon­dant au min­i­mum de l’autre. Voir un court topo sur la ques­tion. On utilise d’ailleurs ce phénomène pour les casques à réduc­tion dynamique de bruit, mais c’est une autre his­toire…

Le cas du magnétique

En plus des procédés pure­ment mécaniques ou élec­tromé­caniques, des procédés de stock­age mag­né­tiques ont été inven­tés. Dans les ban­des mag­né­tiques analogiques, la mag­néti­sa­tion de la bande est plus ou moins forte. Ces vari­a­tions, comme celle de la pointe de lec­ture, peu­vent être ampli­fiées et envoyées dans le sys­tème de dif­fu­sion sonore. Nous ver­rons, toute­fois, que la bande mag­né­tique a survécu à l’ère analogique pour rejoin­dre l’ère numérique que nous allons évo­quer main­tenant.

L’arrivée du numérique

Le sig­nal analogique est très sim­ple à gér­er. Il suf­fit de respecter les car­ac­téris­tiques du sig­nal élec­trique, le plus fidèle­ment pos­si­ble, de la pointe de lec­ture de la pla­tine, jusqu’à la bobine du haut-par­leur.
Le numérique exploite un autre principe. On mesure les car­ac­téris­tiques d’un son à un moment don­né. On mesure notam­ment son ampli­tude et ses fréquences (j’écris « ses » fréquences, car les sons musi­caux sont des mélanges var­iés de fréquences et pas une onde sinu­soï­dale pure).

La courbe de fréquence est ici le résultat de la superposition de toutes les fréquences de la musique.
La courbe de fréquence est ici le résul­tat de la super­po­si­tion de toutes les fréquences de la musique.

Cette mesure s’effectue à un moment don­né. Les infor­ma­tions peu­vent être retran­scrites sous forme numérique, puisqu’on les a mesurées. On recom­mence une frac­tion de sec­onde plus tard et ain­si de suite pour toute la durée de la musique. 
Cette opéra­tion qui con­siste à divis­er la musique en tranch­es s’appelle la quan­tifi­ca­tion.

En gris, la courbe de la musique. La ligne brisée en escaliers représente le signal numérique.
En gris, la courbe de la musique. La ligne brisée en escaliers représente le sig­nal numérique.

Pour bien com­pren­dre, regardez l’espace entre les deux lignes rouges ver­ti­cales. C’est un instant de la musique. La ligne verte hor­i­zon­tale dans la colonne rose indique la fréquence iden­ti­fiée par la numéri­sa­tion. On se rend compte, toute­fois, que la courbe analogique (en gris) est ascen­dante durant le temps de cette quan­tifi­ca­tion.
Il y aura donc une moyenne et pas une valeur exacte.
Lors de la resti­tu­tion, on effectue l’opération inverse. On repro­duit la fréquence enreg­istrée et on extra­pole l’évolution jusqu’à la valeur suiv­ante (ici, le palier vert à droite de la zone rose).

L'aspect d'une "courbe" numérisée à différents niveaux d'échelle. On se rend compte que, dans la capture d'écran du bas, on voit les « points », les valeurs mesurées.
L’aspect d’une “courbe” numérisée à dif­férents niveaux d’échelle. On se rend compte que, dans la cap­ture d’écran du bas, on voit les « points », les valeurs mesurées.

On pour­rait penser que ces escaliers déna­tureront la musique. Cela peut être le cas, mais pour éviter cela, on mul­ti­plie les mesures. Pour les CD, c’est 44 100 fois par sec­onde. Pour les DVD 48 000 fois par sec­onde. C’est la fréquence d’échantillonnage.
Ces échan­til­lons rap­prochés per­me­t­tent de repro­duire des sons jusqu’à une fréquence sen­si­ble­ment égale à la moitié de cette fréquence d’échantillonnage, soit 22 kHz et 24 kHz, des valeurs supérieures aux capac­ités des oreilles humaines.

Le stockage de l’information de volume

La quan­tifi­ca­tion, ce qui n’apparaît pas dans mon graphique précé­dent, mesure aus­si le vol­ume de la musique. C’est essen­tiel, car les nuances sont un élé­ment majeur de la musique, enfin, de la plu­part des musiques…

Le volume de l’information à stocker

On a donc dans chaque case, pour chaque mesure, de nom­breuses infor­ma­tions. Pour les stock­er, il fal­lait de nou­veaux types de sup­ports. Le CD est le sup­port qui a per­mis la général­i­sa­tion de la musique numérique. Les stu­dios d’enregistrement numériques util­i­saient eux des mag­né­to­phones mul­ti­p­istes à bande, mais c’est un autre domaine.
Ce sup­port reçoit de la musique échan­til­lon­née à 44,1 kHz et sur 16 bits. C’est-à-dire que chaque mesure peut être codée avec 65,536 valeurs dif­férentes.
Cela per­met de stock­er des fréquences de 20 à 20 kHz et des écarts de dynamique de 90 dB.
Ces valeurs sont suff­isantes pour attein­dre les per­for­mances des meilleures oreilles humaines, tout en offrant un rap­port signal/bruit incroy­able pour l’époque (même si dans le domaine de l’enregistrement numérique, le Dol­by fai­sait des mir­a­cles en étant dans la même gamme de rap­port signal/bruit…).
Il y avait tout de même un point noir pour les util­isa­teurs lamb­das. Il n’y avait pas de sys­tème d’enregistrement grand pub­lic per­me­t­tant de manip­uler facile­ment ces énormes quan­tités d’informations.
Des enreg­istreurs de CD sont bien apparus, mais ils étaient lents et moyen­nement fiables. Les enreg­istreurs DAT étaient vrai­ment chers. Ils util­i­saient des ban­des mag­né­tiques, ce qui per­me­t­tait de faciliter les opéra­tions d’enregistrements, mais en lec­ture et avec un accès séquen­tiel (il faut faire défil­er la bande jusqu’au point qui nous intéresse, comme avec les cas­settes Philips).
Peu de temps après, le Mini­Disc résolvait ces deux prob­lèmes. Il avait la facil­ité d’usage pour l’enregistrement d’un mag­né­to­phone à cas­settes, mais son accès aléa­toire per­me­t­tait un accès instan­ta­né et indexé à la musique présente sur le Mini­Disc.
Dans mon cas, cela a été mon sup­port favori pour numéris­er les dis­ques Shel­lac. Augus­to, un DJ parisien orig­i­naire de Bar­iloche, l’utilisait égale­ment en milon­ga.

L’informatique musicale

Aujourd’hui, la qua­si-total­ité des DJ utilisent un ordi­na­teur. J’ai, je pense, été un des pre­miers à le faire, tout d’abord avec un ordi­na­teur tour qu’il fal­lait trib­aller avec son écran, écran qui, même en 15 pouces, était lourd et encom­brant.
Je rêvais donc d’un ordi­na­teur portable, mais dans les années 90, c’était coû­teux et les dis­ques durs étaient très petits. Un disque dur de 40 Mo per­me­t­tait de stock­er un seul tan­go au for­mat WAV… J’avais un disque dur SCSI de 160 Mo (un mon­stre pour l’époque), mais cela était bien sûr trop lim­ité. C’est alors que je suis passé au MP3 à 128 ou 192 kbit/s, ce qui per­me­t­tait de stock­er 10 fois plus de musique. J’ai alors investi dans un lecteur Syquest et une flopée de dis­ques de 88 Mo et dans mon pre­mier ordi­na­teur portable. Un truc avec un écran mono­chrome, mais offert avec une souris « Colani » et une cal­cu­la­trice du même design­er…

Mon premier ordinateur portable et un lecteur Syquest avec des cartouches de 88 Mo. L’ordinateur avait un processeur 486DX2 à 66 MHz, 8 Mo de RAM et 540 Mo de disque dur. Je ne sais pas où est passé cet ordinateur, mais il me reste encore des Syquests avec des cartouches de 88 Mo et de 200 Mo. En recherchant une photo de l’ordinateur sur Internet, j’ai même retrouvé ses caractéristiques.
Mon pre­mier ordi­na­teur portable et un lecteur Syquest avec des car­touch­es de 88 Mo. L’ordinateur avait un processeur 486DX2 à 66 MHz, 8 Mo de RAM et 540 Mo de disque dur. Je ne sais pas où est passé cet ordi­na­teur, mais il me reste encore des Syquests avec des car­touch­es de 88 Mo et de 200 Mo. En recher­chant une pho­to de l’ordinateur sur Inter­net, j’ai même retrou­vé ses car­ac­téris­tiques.

Le sys­tème deve­nait viable et, vers 2000, j’ai inau­guré ce portable et les Syquests avec Winamp, un logi­ciel qui per­me­t­tait égale­ment de chang­er la vitesse de la musique. Roy­al, non ? Un disque de 1 Go en interne quelques années plus tard m’a per­mis d’avoir plus de musique avec moi. Aujourd’hui, je suis passé à 4 To…
Tout cela pour dire que le MP3, qui est un retrait par rap­port aux capac­ités du CD a été sal­va­teur pour utilis­er l’informatique en milon­ga.
Le MP3 devait égale­ment se dévelop­per à cause des faibles per­for­mances d’Internet de l’époque, même si j’avais Numéris, un sys­tème qui per­me­t­tait d’atteindre 64, voire 128 kbit/s en agrégeant deux canaux, mais en dou­blant aus­si le prix de la com­mu­ni­ca­tion…
Aujourd’hui, avec l’ADSL ou la fibre, on a oublié ce temps où il fal­lait des heures pour les trans­ferts et qu’ils étaient fac­turés à la minute…

Comment le MP3 a permis de réduire la taille des fichiers

Un tan­go au for­mat WAV, qual­ité CD, occupe env­i­ron 30 Mo. Un fichi­er MP3 à 128 kbit/s occupe env­i­ron 3 Mo, soit 10 fois moins que le fichi­er sans com­pres­sion.

Ce tableau présente la quantité d’information à stocker en fonction de ses caractéristiques (Fréquence d'échantillonnage et résolution). Encadré en rouge, le CD (piste mono). Il faut multiplier par deux pour un fichier stéréo (1411 kbit/s).
Ce tableau présente la quan­tité d’information à stock­er en fonc­tion de ses car­ac­téris­tiques (Fréquence d’échan­til­lon­nage et réso­lu­tion). Encadré en rouge, le CD (piste mono). Il faut mul­ti­pli­er par deux pour un fichi­er stéréo (1411 kbit/s).

Un fichi­er MP3 stéréo en qual­ité « CD », 44,1 kHz et 16 bits devrait faire égale­ment 30 Mo s’il n’avait pas de com­pres­sion. Un fichi­er audio stéréo au for­mat CD demande un débit de 1411 kbit/s. Le meilleur MP3 est lim­ité à 320 kbit/s. Il faut donc com­primer env­i­ron 4 fois le fichi­er pour le faire entr­er dans son for­mat.
Cela se fait en sup­p­ri­mant des don­nées estimées inutiles ou pas utiles. Sur une musique rel­a­tive­ment sim­ple, c’est réal­is­able, mais plus com­plexe pour de la musique plus riche.
Si on choisit un débit plus faible, par exem­ple 128 kbit/s, et que l’on a con­servé les valeurs ini­tiales de 44,1 kHz et 16 bits, il faut donc aug­menter très sen­si­ble­ment la com­pres­sion et là, les pertes com­men­cent à s’entendre, comme vous avez pu l’écouter dans mon arti­cle « Détecter la musique trichée ». https://dj-byc.com/detecter-la-musique-trichee/

Taille relative des boîtes à musique

Les "boîtes" bleues montre les capacités d'enregistrement, sans compression. À gauche, trois formats. le 78 tours, le 33 tours et le MP3 à 320 kbit/s.
Les “boîtes” bleues mon­tre les capac­ités d’en­reg­istrement, sans com­pres­sion. À gauche, trois for­mats. le 78 tours, le 33 tours et le MP3 à 320 kbit/s.

En haut à droite, le for­mat CD (44,1 kHz/16 bits). En dessous, le for­mat DVD et les for­mats Haute réso­lu­tion. Ces deux derniers for­mats per­me­t­tent d’enregistrer des gammes de fréquences bien au-delà du néces­saire et des dif­férences de niveaux sonores supérieures à ceux qui pour­raient se ren­con­tr­er sur terre. Ce sont donc des for­mats des­tinés à l’enregistrement pro­fes­sion­nel. Par exem­ple, si le vol­ume d’enregistrement a été trop faible, on pour­ra l’augmenter sans rajouter de bruit de fond, ce qui serait impos­si­ble avec un for­mat CD ou DVD.
On restera donc prob­a­ble­ment à des valeurs raisonnables pour ce qui est de la dif­fu­sion de la musique en con­ser­vant les valeurs du CD ou du DVD.
Pour vous enlever toute hési­ta­tion, je vous présente ce qu’occupent les for­mats tra­di­tion­nels (LP 33 tours et shel­lac 78 tours) en com­para­i­son de la boîte du CD.

Les trois contenants au format 44,1 kHz et 16 bits) et comment s'y logent trois formats. Le 78 tours, le 33 tours et le MP3 à sa plus haute qualité.
Les trois con­tenants au for­mat 44,1 kHz et 16 bits) et com­ment s’y logent trois for­mats. Le 78 tours, le 33 tours et le MP3 à sa plus haute qual­ité.

Je com­mencerai par le cas du MP3. La par­tie cen­trale est la taille du fichi­er. La par­tie qui l’entoure, en rose, c’est l’espace que va retrou­ver la musique après la décom­pres­sion. En théorie, on retrou­ve dans la musique décom­pressée, la même gamme de fréquences et la même dynamique que le CD. La dif­férence que l’on peut éventuelle­ment not­er dans de bonnes con­di­tions vient des arte­facts de com­pres­sion qui ont resti­tué des détails un peu dif­férents de ceux d’origine.
Dans les deux boîtes supérieures, j’ai placé le 78 tours et le 33 tours. On voit qu’il y a beau­coup de marge de manœu­vre. Les capac­ités du CD sont net­te­ment supérieures à celles de ces deux sup­ports.
Cer­tains pour­raient affirmer que le ren­du analogique est plus doux, meilleur ou je ne sais quoi, mais il s’agit plus d’un fan­tasme, notam­ment pour la musique his­torique du tan­go, qui n’a pas béné­fi­cié des tout derniers pro­grès du disque noir.
Le test est facile à faire. Placez un « mélo­mane » en écoute aveu­gle et deman­dez-lui s’il écoute la ver­sion CD ou la ver­sion shel­lac. Bien sûr, vous lui aurez offert le meilleur casque, ou une chaîne hi-fi haut de gamme pour être beau joueur.
S’il trou­ve à chaque fois sans se tromper, renou­velez le test dans une milon­ga avec une bonne sono. Si ce phénomène con­tin­ue de tou­jours dif­férenci­er le disque noir de sa copie numérique en qual­ité CD, c’est assuré­ment que votre trans­fert est de très mau­vaise qual­ité.
Dans ce cas j’ai un arti­cle pour vous aider, et éventuelle­ment un autre sur le net­toy­age des dis­ques

Vous aurez sans doute reconnu dans la photo de couverture, une évocation du merveilleux film de Fritz Lang, Metropolis. Mais peut-être ne savez-vous pas que, si on peut voir aujourd'hui ce film en entier, c'est grâce à l'Argentine qui avait conservé une version complète (au format 16 mm) contenant les 25 minutes que l’on croyait perdues. Aujourd'hui, on peut voir ce chef-d'œuvre absolu du cinéma en entier.
Vous aurez sans doute recon­nu dans la pho­to de cou­ver­ture, une évo­ca­tion du mer­veilleux film de Fritz Lang, Metrop­o­lis. Mais peut-être ne savez-vous pas que, si on peut voir aujour­d’hui ce film en entier, c’est grâce à l’Ar­gen­tine qui avait con­servé une ver­sion com­plète (au for­mat 16 mm) con­tenant les 25 min­utes que l’on croy­ait per­dues. Aujour­d’hui, on peut voir ce chef-d’œu­vre absolu du ciné­ma en entier.

Détecter la musique trichée

Pour les DJ de tango qui ne veulent pas se faire arnaquer

Nous avons déjà par­lé des tech­niques d’enregistrement depuis les orig­ines, mais aujourd’hui, je souhaite répon­dre à un ami DJ, Fred, qui m’a demandé com­ment recon­naître de la musique trichée. C’est-à-dire de la musique qui est ven­due comme étant de haute qual­ité, mais qui est de la musique ordi­naire dont on a changé l’étiquette.

Les pièces du procès

Fred m’a soumis trois fichiers qu’il a acquis auprès d’un édi­teur que je ne cit­erai pas, mais qui pré­tend fournir de la qual­ité 16 bits/44,1 kHz. Il est déçu de ses acqui­si­tions qui ne lui sem­blent pas cor­re­spon­dre à ce que devraient être ces fichiers.

Voici les trois fichiers qu’il m’a envoyés :

  • 14 No Te Aguan­to Mas (Instrumental).m4a
  • 06 — Orques­ta Típi­ca Osval­do Frese­do – Divagando.aif
  • 23 — Ricar­do Tan­turi — Recuerdo.aif

Pre­mière remar­que, les noms de fichiers ne sont pas stan­dard­is­és. Si on ouvre ces fichiers dans iTunes, on remar­que que les méta­don­nées ne sont pas toutes rem­plies.

On peut voir que les don­nées ne sont pas au top. Musiques du Monde au mieux de tan­go, une seule date d’enregistrement cor­recte. On remar­quera toute­fois que le débit indiqué est de 514 ou 1411 kbit/s, ce qui cor­re­spond à des for­mats haute déf­i­ni­tion.

Échantillon pas gratuit

Le principe de la musique numérique est de découper le sig­nal sonore analogique en tranch­es tem­porelles. À un moment don­né, on va quan­ti­fi­er le sig­nal et enreg­istr­er cela sous forme numérique. Puis, un peu plus tard, on va faire de même et ain­si de suite. On con­sid­ère pour que ce soit de bonne qual­ité, il faut le faire au moins 40 000 fois par sec­onde… Plus ont le fait sou­vent et plus on aura de pré­ci­sion en cap­tant les plus petits détails de change­ment de la musique. On con­sid­ère que l’oreille humaine pou­vant enten­dre des sons de 20 kHz (pas tout le monde…), il faut une fréquence d’échantillonnage du dou­ble pour restituer des aigus extrêmes qui, même si on ne les entend pas, influ­en­cent, ou influ­encerait, sur le tim­bre des instru­ments. Voyons ce qu’en dit l’éditeur dou­teux, repéré par Fred.

Le site de vente de musique épinglé par Fred se vante de fournir de la musique de bonne qual­ité, comme en témoigne ce dessin sur leur page. Le for­mat MP3 présente des escaliers, car le taux d’échan­til­lon­nage y serait faible.

Ce dessin fait par­tie de la tromperie de cet édi­teur. En effet, il est en par­tie faux.
En effet, il présente le MP3 à 320 kbit/s comme ayant des march­es d’escalier supérieures à celles du for­mat CD. C’est un men­songe. En effet, le MP3 per­met un échan­til­lon­nage à 44 kHz et donc, l’effet d’escalier sera exacte­ment le même. D’ailleurs, ils n’indiquent pas la fréquence d’échantillonnage en face du MP3, seule­ment en face du for­mat CD ou Hi-Res Audio.
Bien sûr, on peut échan­til­lon­ner du MP3 à des valeurs inférieures. Par exem­ple, à 22 kHz, les fichiers seront deux fois plus petits et la fréquence max­i­male repro­ductible sera 11 kHz.
On peut donc par­tir du principe que les MP3 à 320 kbit/s sont échan­til­lon­nés à 44 kHz et que la dif­férence de qual­ité vient d’ailleurs.
Il vient du fait que la com­pres­sion, qui per­met de réduire forte­ment la taille des fichiers, est destruc­tive. Le pro­gramme de com­pres­sion décide que cer­tains élé­ments sont peu impor­tants et les sup­prime. C’est exacte­ment comme pour les pho­tos en JPG. Si elles sont trop com­pressées, on obtient des arte­facts à la décom­pres­sion.

Les effets de la com­pres­sion exces­sive sur une image sont de même ordre que ceux sur un fichi­er de musique. La musique devient floue, pâteuse, sans détail, sans sub­til­ité.

Compression, décompression, ne vous mettez pas la pression

Les trois fichiers en ques­tion sont sous deux for­mats dif­férents, comme en témoignent les exten­sions de fichi­er. Mais cela ne suf­fit pas pour être sûr de ce que l’on a et pour deux raisons :

  • Le fichi­er peut avoir été enreg­istré à ce for­mat, mais à par­tir d’un for­mat de moin­dre qual­ité. Cela n’augmente pas la qual­ité de la musique. C’est donc une « arnaque ». Cepen­dant, si vous souhaitez retouch­er votre musique, vous devrez adopter un for­mat sans perte pour éviter qu’à chaque enreg­istrement la qual­ité du fichi­er baisse à cause d’une nou­velle com­pres­sion.
  • Cer­tains for­mats sont en fait des con­teneurs qui peu­vent recueil­lir dif­férents types de fichiers. Par exem­ple, le for­mat m4a de No te aguan­to más est un con­teneur qui peut con­tenir de la musique à un for­mat com­pressé (type mp3) ou haute qual­ité (type ALAC). L’extension m4a seule ne suf­fit donc pas à assur­er que l’on a un fichi­er de haute qual­ité, sans perte (Los­less). Dans iTunes, on remar­que un débit de 514 kbit/s et dans la colonne « Type », la men­tion Fichiers audio Apple Loss­less (ALAC), ce qui cor­re­spond bien à un for­mat de haute qual­ité.

La com­pres­sion con­siste à sup­primer des infor­ma­tions jugées peu utiles afin de réduire la taille du fichi­er. Cette dis­po­si­tion a fait le suc­cès du for­mat MP3 qui per­me­t­tait de ne pas sat­ur­er trop vite les petits dis­ques durs d’il y a quelques décen­nies et qui pou­vait s’adapter aux débits disponibles sur Inter­net.
Avec l’augmentation du débit Inter­net et l’augmentation de taille des dis­ques, le for­mat MP3 ne se jus­ti­fie plus vrai­ment, car il abime trop sen­si­ble­ment la musique.
On attend ENCODE qui serait un for­mat avec com­pres­sion de meilleure qual­ité grâce à l’intelligence arti­fi­cielle, mais, pour l’instant, il faut regarder du côté des for­mats sans com­pres­sion destruc­trice (WAV, AIFF, ALAC, FLAC…).

Il n’y a pas de petits profits

Les édi­teurs l’ont bien com­pris et pou­voir ressor­tir leurs vieux fichiers au for­mat MP3 en les « gon­flant » est une astuce qui per­met de ven­dre plus cher la même chose, sans que la qual­ité finale soit meilleure.
Si on veut être juste, pass­er un disque vinyle en CD ne fai­sait pas non plus aug­menter la qual­ité de la musique, n’en déplaise aux nos­tal­giques, un enreg­istrement numérique (DDD) est poten­tielle­ment meilleur qu’un (ADD) ou un (AAD). Le D pour Dig­i­tal (numérique) et le A pour Analogique).

  • AAD = Enreg­istrement analogique/Mixage, mas­téri­sa­tion analogique/Diffusion numérique
  • ADD = Enreg­istrement analogique/Mixage, mas­téri­sa­tion numérique/Diffusion numérique
  • DDD = Enreg­istrement numérique, mix­age et mas­téri­sa­tion numérique et dif­fu­sion numérique

Les dis­ques de tan­go de l’âge d’or sont tous en enreg­istrement analogique (A).
Les sup­ports numériques d’aujourd’hui peu­vent donc être AAD ou ADD.
On pour­rait penser que ADD est meilleur, mais c’est aus­si le domaine de tous les abus qui nuisent à l’authenticité de la musique. Pour ma part, je préfère un bon AAD quand je ne peux pas par­tir d’un disque noir orig­i­nal.
Il y a cepen­dant des ADD qui béné­fi­cient d’un excel­lent tra­vail de restau­ra­tion. Ce serait dom­mage de s’en priv­er.
Les édi­teurs de tan­go font plutôt du AAD, ce qui donne sou­vent des musiques avec beau­coup de bruit disque. Ce bruit est maîtris­able, mais encore faut-il bien le faire et d’autres édi­teurs sont vrai­ment minables dans ce tra­vail. La plu­part du temps, quand vous voyez “Remas­ter­i­za­do” ou “Remas­tered”, le mieux est de fuir.

La démonstration par l’image…

Fred a détec­té le prob­lème en écoutant la musique. C’est une excel­lente démarche. Mais, il peut être intéres­sant de voir le prob­lème.
Je vous pro­pose ici d’étudier le prob­lème à par­tir de 6 fichiers représen­tat­ifs de cer­taines dérives. Les trois de Fred, plus trois autres que je rajoute à titre d’exemples com­plé­men­taires.

Divagando – Osvaldo Fresedo – Format AIFF – « Éditeur de Fred »

Tout d’abord, le fichi­er livré est bien, comme annon­cé, dans un for­mat CD (16 bits/44,1 kHz).

Diva­gan­do de Frese­do au for­mat AIF. C’est nor­male­ment un fichi­er de haute qual­ité, mais il y a un gros prob­lème.

On remar­que quelque chose d’étrange dans le spec­tro­gramme de ce fichi­er. Il y a une baisse de vol­ume à par­tir de 4000 Hz.
Pour com­pren­dre, regardez l’échelle de gauche. Elle indique les fréquences. On con­sid­ère qu’une bonne oreille humaine (celle d’un jeune) est capa­ble d’entendre de 20 Hz à 20 000 Hz.
On voit qu’à par­tir de 4000 Hz, la couleur passe de l’orange au bleu.
La couleur s’analyse en regar­dant l’échelle de droite. Le jaune indique un fort niveau et le bleu, un niveau plus faible.
Ce résul­tat est très éton­nant et j’ai véri­fié dans un autre logi­ciel.

Tous les mod­ules du logi­ciel con­fir­ment le prob­lème. À gauche, on voit que la par­tie orange est arasée à 4000 Hz. Dans l’é­galiseur paramétrique, la chute à 4000 Hz est égale­ment évi­dente, tout comme dans l’analy­seur de fréquence.

La rai­son de cette chute est assez sim­ple. Un fil­tre de coupure a été placé avec une bas­cule à 4000 Hz et une pente très forte. Toutes les fréquences supérieures à la fréquence de coupure ont été sup­primées. C’est une façon effi­cace de sup­primer le bruit de sur­face d’un disque, mais c’est une destruc­tion de la musique. Avec l’égaliseur paramétrique, on peut récupér­er un peu des aigus détru­its, mais il vaut mieux ne pas per­dre son temps avec une musique de si mau­vaise qualité.L’analyse du fichi­er révèle que son débit est de 1411 kbit/s et est réelle­ment à 1411 kbit/s en natif. Donc, l’éditeur n’a pas triché dans le cas présent, la destruc­tion des aigus par l’application d’un fil­tre passe-bas à forte pente (-40 dB à 4000 Hz) rend la musique peu util­is­able. Ce traite­ment exagéré était prob­a­ble­ment des­tiné à sup­primer le bruit du disque.
Je vous pro­pose d’écouter le début du fichi­er.

Impos­si­ble de le laiss­er en entier en bonne qual­ité à cause des restric­tions du serveur. C’est du MP3 à 320 kbit/s, mais même dans ce for­mat dégradé, les défauts de la musique sont évi­dents.

06 — Orques­ta Tipi­ca Osval­do Frese­do – Diva­gan­do (EXTRAIT)
06 — Orques­ta Tipi­ca Osval­do Frese­do – Diva­gan­do (en entier, mais adap­té pour être accep­té par mon site).

Con­clu­sion pour ce fichi­er. Même s’il n’y a pas de triche sur le for­mat, les traite­ments appliqués ren­dent le fichi­er aus­si mau­vais que du MP3… C’est dom­mage d’acheter ce fichi­er sans obtenir l’augmentation de qual­ité espérée.

No te aguanto más – Carlos Di Sarli – Format M4a – « Éditeur de Fred »

Le fichi­er est bien dans un for­mat CD (16 bits/44,1 kHz), mais on est bien devant une énorme arnaque.

On se rend compte qu’il n’y a absol­u­ment rien au-dessus de 11 kHz. Il manque qua­si­ment la moitié des fréquences de la musique pos­si­bles.

L’analyse révèle qu’en fait, le fichi­er source est à 96 kbit/s, le débit des plus mau­vais MP3…
Le fichi­er fait donc appa­raître un spec­tro­gramme con­forme, ce for­mat ne per­me­t­tant pas d’afficher les hautes fréquences. On remar­que ici la coupure très nette à 11 kHz qui con­traire­ment à l’exemple précé­dent n’est pas causée par un fil­tre passe-bas agres­sif, mais par le fait que le sup­port orig­i­nal ne per­me­t­tait pas de con­serv­er les hautes fréquences.
Le fichi­er est ven­du comme ayant un débit de 4116 kbit/s. Le fichi­er ven­du est donc le fruit d’un gon­fle­ment de 42 fois du doc­u­ment orig­i­nal… C’est donc une tromperie.

No te aguan­to más – Car­los Di Sar­li (EXTRAIT)
No te aguan­to más – Car­los Di Sar­li (en entier, mais adap­té pour être accep­té par mon site).

Le résul­tat est logique­ment sourd et étouf­fé, comme l’a remar­qué notre ami, Fred.

Recuerdo – Ricardo Tanturi – Format AIF – « Éditeur de Fred »

Une fois de plus, il n’y a pas de tromperie sur le con­tenant. C’est bien au for­mat CD. C’est en fait l’astuce de ces vendeurs. On prend une boite de grande taille, nor­male­ment des­tinée à con­tenir un gros objet (une musique en haute réso­lu­tion dans notre cas). Dans cette boîte, il peut y avoir un gros objet, mais aus­si un objet plus petit (le fichi­er arti­fi­cielle­ment gon­flé). Mais, ce que le DJ achète, ce n’est pas la boite, mais l’objet, la musique. Il me sem­ble donc impor­tant de lui éviter de tomber dans la tromperie qu’on ne peut sans doute pas traiter de fraude, car les vendeurs ne par­lent que de for­mat de fichi­er et que, donc, il n’y a pas tromperie. La boîte est bien une grosse boite…

La boîte fait bien 1411 kbit/s, mais le fichi­er qui est dedans est du 320 kbit/s. Il y a donc une triche x4, mais il y a une sec­onde arnaque.

Si le fait de gon­fler par qua­tre la musique est une triche, l’original étant en 320 kbit/s, la musique résul­tante pour­rait être cor­recte. Cepen­dant, on se retrou­ve dans le même cas que les précé­dents fichiers. Les fréquences utiles sont lim­itées à env­i­ron 7500 Hz, ce qui donne en théorie un son sourd, man­quant de bril­lance. Cepen­dant, ici, un autre traite­ment est venu s’ajouter. Il s’agit de la réver­béra­tion. Cela per­met de don­ner une impres­sion de spa­tial­ité, voire de bril­lance. Ce procédé est a été très util­isé lors du pas­sage au microsil­lon stéréo. Le trans­fert des anciens dis­ques mono était soumis à ce traite­ment pour don­ner l’impression d’un effet pseu­dostéréo­phonique.

Recuer­do – Ricar­do Tan­turi (EXTRAIT)
Recuer­do – Ricar­do Tan­turi (en entier, mais adap­té pour être accep­té par mon site).

Le résul­tat est désagréable et le présent exem­ple en témoigne. Pour moi, ce fichi­er est inutil­is­able en milon­ga.
On notera, toute­fois, qu’une réver­béra­tion bien appliquée donne une pro­fondeur agréable à la musique qui, sinon, pour­rait paraitre trop sèche. C’est d’ailleurs une stratégie qu’emploient la qua­si-total­ité des enreg­istrements mod­ernes.

Le bilan des acquisitions de Fred

Comme Fred l’a détec­té, ces musiques sont fre­latées. Elles ne sont pas d’une qual­ité jus­ti­fi­ant un prix supérieur à celui des édi­tions d’entrée de gamme, ou de la musique de YouTube ou Spo­ti­fy.
Si toutes les musiques de cette plate­forme sont de ce niveau, l’abonnement n’est pas jus­ti­fié pour les enreg­istrements his­toriques du tan­go.
Pour la musique con­tem­po­raine, il se peut que la valeur ajoutée soit intéres­sante, car les sources sont effec­tive­ment de bonne qual­ité.
Les enreg­istrements actuels sont faits au moins en 24 bits (ou mieux 32 bits en vir­gule flot­tante) et 96, voire 192 kHz, ce qui per­met d’avoir un rap­port signal/bruit de 140 dB (en 24 bits et 1528 dB en 32 bits v.f.). Et de pou­voir restituer des fréquences jusqu’à 90 kHz (presque 5 fois plus aigus que ce que l’humain peut enten­dre). Ces enreg­istrements peu­vent intéress­er votre chien qui entend les ultra­sons…
Cette énorme marge de rap­port signal/bruit et de fréquences per­met en fait de tra­vailler plus con­fort­able­ment en stu­dio par la suite, pour le mix­age et la mas­téri­sa­tion. En revanche, cela n’a pas grand intérêt pour l’auditeur.
Dif­fuser des fréquences inaudi­bles pour­ra tout au plus détru­ire les tweet­ers des enceintes si elles ne dis­posent pas de bons fil­tres de coupure.
Avoir une plage dynamique de 140 dB sig­ni­fie que l’on pour­rait repro­duire le silence absolu et attein­dre le seuil de la douleur, de quoi don­ner des sen­sa­tions, mais pas de con­fort d’écoute, car, par moment, on n’entendrait rien et à d’autres on devrait se bouch­er les oreilles. Le plus fort écart de pres­sion sonore exis­tant sur terre est de 210 dB, les 1528 dB 32 bits à vir­gule flot­tante per­me­t­tent à un ingénieur du son d’enregistrer sans se souci­er du réglage du vol­ume (tolérance de plus de 700 dB en plus ou en moins…).
Pour les enreg­istrements his­toriques de tan­go qui ont une faible dynamique à cause du bruit de sur­face du disque et les lim­ites imposées par l’inertie de l’aiguille, un codage en 16 bits est très large­ment suff­isant.
D’ailleurs, la plu­part des musiques éditées actuelle­ment n’utilisent qu’une toute petite par­tie de la gamme dynamique autorisée par la tech­nique. En effet, elles sont com­pressées (ATTENTION, CE N’EST PAS LA COMPRESSION DU FICHIER), c’est-à-dire que la dynamique est écrasée. On relève le niveau des pas­sages pianos et on dimin­ue les for­tis­si­mos. Ain­si, on gagne en con­fort d’écoute en n’étant pas obligé de tout le temps manip­uler le bou­ton de vol­ume.
Pour la musique actuelle, tonique, on com­presse telle­ment la musique qu’elle est en fait qua­si­ment d’un bout à l’autre du titre au même vol­ume sonore. C’est l’autre extrême…

Trois autres exemples avec d’autres éditeurs

J’ai décidé de com­pléter ce petit panora­ma avec trois autres titres, dif­fusés par deux édi­teurs spé­cial­isés dans le tan­go. Je ne don­nerai pas non plus leur nom, même s’ils font plutôt de l’excellent tra­vail, on ver­ra qu’il y a quelques points à dis­cuter…

Quiero verte una vez más 1950-03-07 — Orquesta Osvaldo Pugliese con Alberto Morán – Format AIF – Éditeur spécialisé tango A

Ce fichi­er tient ses promess­es. C’est un for­mat numérique sans perte (AIF) et son débit est bien celui de la source, à savoir 705 kbit/s, ce qui cor­re­spond à un débit sat­is­faisant pour une source mono. Voyons son spec­tro­gramme.
On notera que le fichi­er est échan­til­lon­né à 64 kHz et 32 bits (vir­gule flot­tante), ce qui est une boîte net­te­ment supérieure à ce qui est néces­saire.

Ce fichi­er tient ses promess­es. C’est un fichi­er qui cor­re­spond à ce qui est annon­cé. On le voit tout de suite avec des fréquences qui mon­tent jusqu’à 17 kHz de façon exploitable et une lim­ite égale à la lim­ite théorique de 22 kHz.

On voit que les fréquences élevées con­tin­u­ent d’exister au-delà des 7500 des fichiers précé­dents. Toute l’amplitude de la musique est respec­tée, cette ver­sion a donc sa place dans une milon­ga de qual­ité.
Pour en juger, voici un exem­ple peu com­pressé, mais de courte durée et une ver­sion inté­grale dans une qual­ité réduite pour pou­voir être dif­fusée sur mon site.

Quiero verte una vez más 1950-03-07 — Orques­ta Osval­do Pugliese con Alber­to Morán (EXTRAIT)
Quiero verte una vez más 1950-03-07 — Orques­ta Osval­do Pugliese con Alber­to Morán (en entier, mais adap­té pour être accep­té par mon site).

Ce titre acheté chez cet édi­teur vaut donc la peine, dans la mesure où on a un fichi­er de bonne qual­ité. Le trans­fert depuis le disque orig­i­nal a été fait avec un disque en bon état avec rel­a­tive­ment peu de bruit de sur­face.
Cet édi­teur que j’ai appelé A est réputé sur le marché et c’est jus­ti­fié.

La noche que me esperes 1952-01-28 — Orquesta Osvaldo Pugliese con Alberto Morán – Format m4a (ALAC) – Éditeur spécialisé tango B

Ce que l’on remar­que chez cet édi­teur est que les fréquences hautes mon­tent à plus de 30 kHz. Cela indique que, même si le for­mat d’origine était à 320 kbit/s, le taux d’échantillonnage devait être élevé. En effet, le fichi­er est en 96 kHz et 32 bits vir­gule flot­tante.
On pour­rait penser à une triche, puisque le for­mat final a un débit 33 fois supérieur à celui de la source, mais je ne le dirai pas ain­si, car il s’agit plutôt d’un choix tech­nique. Je pense que le for­mat 320 kbit/s n’a été util­isé que pour les dernières étapes, une fois que les fichiers ont été opti­misés.
À ce stade, les 320 kbit/s sont large­ment suff­isants pour « con­tenir » toutes les infor­ma­tions musi­cales orig­i­nales. La petite menterie serait donc de gon­fler sans néces­sité, le fichi­er ven­du, plutôt que de livr­er directe­ment l’original qui était prob­a­ble­ment dans ce for­mat.
Cela étant, on peut juger de la qual­ité du trans­fert à l’écoute, même avec les lim­ites imposées par mon site.

La présence de fréquences supérieures à 30 kHz s’ex­plique par le choix d’une fréquence de 96 kHz qui per­met d’avoir des sons de plus de 40 kHz.

On ne jugera que de la gamme de fréquences inférieure à 20 kHz. On voit tout de suite qu’il y a de l’orange et donc un vol­ume suff­isant pour être bien enten­du. Cela se ressen­ti­ra à l’écoute.

La noche que me esperes 1952-01-28 — Orques­ta Osval­do Pugliese con Alber­to Morán (EXTRAIT)
La noche que me esperes 1952-01-28 — Orques­ta Osval­do Pugliese con Alber­to Morán (en entier, mais adap­té pour être accep­té par mon site).

En résumé, une musique de par­faite qual­ité qui don­nera (ou pas) sat­is­fac­tion en milon­ga. Je vous réserve une petite sur­prise en fin d’article sur le sujet.

Desvelo (De flor en flor) 1953-08-16 — Orquesta Osvaldo Pugliese con Alberto Morán – Format FLAC – Éditeur spécialisé tango B

Un autre exem­ple, chez le même édi­teur, au for­mat FLAC. Un for­mat libre des plus util­isés.
Les com­men­taires pour­raient être les mêmes que pour le titre précé­dent. Le change­ment de fla­con (ALAC, FLAC), ne change pas le goût du liq­uide (la musique).

Comme pour le titre précé­dent, une lim­ite des aigus très haute et des fréquences aiguës au-dessus des 15 kHz, gage d’un bon ren­du des tim­bres des instru­ments et de la voix.
Desvelo (De flor en flor) 1953-08-16 — Orques­ta Osval­do Pugliese con Alber­to Morán (EXTRAIT)
Desvelo (De flor en flor) 1953-08-16 — Orques­ta Osval­do Pugliese con Alber­to Morán (en entier, mais adap­té pour être accep­té par mon site).

Comme on peut en juger à l’écoute, on est devant une très belle ver­sion. Le pas­sage par une étape en 320 kbit/s n’a pas dénaturé la musique et ce titre est excel­lent.

Faut-il acheter de la musique Hi-Res pour le tango ?

Le principe d’une chaîne (comme la chaîne hi-fi) est que la qual­ité finale dépend du moins bon élé­ment.
Si vous avez une source for­mi­da­ble, un ampli de qual­ité et des haut-par­leurs minables, vous aurez un son minable.
Dans le cas du tan­go, les enreg­istrements his­toriques sont très en deçà des capac­ités des matériels mod­ernes.

Fréquences sonores et rapport signal/bruit :

Dynamique et vol­ume d’en­reg­istrement des dis­ques phonos selon Novotone.be. https://www.novotone.be/_site/projets/Projet06/Doc02.pdf (page 9).

Ces valeurs sig­ni­fient que toute la musique de l’âge d’or du tan­go béné­fi­cie au mieux d’un ren­du en fréquence com­pris entre 10 et 15 kHz et d’un rap­port sig­nal bruit de l’ordre de 60 dB.
Le for­mat Hi-Res peut attein­dre des valeurs de 32 bits (vir­gule flot­tante) et 192 kHz de fréquence d’échantillonnage. Cela sig­ni­fie que l’on est capa­ble d’enregistrer des musiques de 0 à 96 kHz et d’avoir un rap­port sig­nal bruit de 1528 dB.
Dit autrement, on peut enreg­istr­er une gamme de fréquences cinq fois plus large que celle du meilleur disque noir avec une gamme dynamique des mil­liards de fois plus grande (chaque 3 dB, la pres­sion sonore dou­ble).

Qualité de la musique en fonction du format

Si les for­mats CD et encore plus Hi-Res sur­passent énor­mé­ment les car­ac­téris­tiques des musiques de l’âge d’or, les for­mats com­pressés, comme le MP3 (ou le AAC) posent ques­tion.
En MP3 de nom­breux paramètres sont ajusta­bles. Voici quelques valeurs de resti­tu­tion pos­si­ble en fonc­tion de ces paramètres.
Pour mémoire, le fichi­er util­isé est Desvelo au for­mat FLAC qui fait 35 906 Ko.

On se rend compte que sur le papi­er, le for­mat MP3, jusqu’à 32 kHz et 16 bits con­vient pour repro­duire de la musique de tan­go de l’âge d’or. On notera que la taille de fichi­er ne change pas pour les grandes valeurs.

On remar­quera que les for­mats les plus per­for­mants ne pro­duisent pas de fichiers plus grands. C’est un résul­tat de la com­pres­sion. En effet, lorsque le fichi­er est com­pressé, on enlève toutes les infor­ma­tions jugées inutiles. La musique de tan­go com­por­tant peu d’aigus, peu d’amplitude de dynamique, la com­pres­sion est effi­cace.
La vue de ce tableau pour­rait donc laiss­er penser que les fichiers MP3 con­vi­en­nent par­faite­ment, mais est-ce le cas ?

Desvelo en image et son…

Comme je ne peux pas vous partager les fichiers en haute qual­ité sur ce site, je vous pro­pose de télécharg­er l’archive des fichiers dans les dif­férents for­mats.

Télécharg­er l’archive ZIP des fichiers audio. Vous devrez décom­press­er le fichi­er pour pou­voir écouter les morceaux. Ras­surez-vous, cette com­pres­sion n’abîme pas la musique. Vous aurez exacte­ment le son que j’ai sur mon ordi­na­teur…

Pour une meilleure com­para­i­son, utilisez un casque.

Fichi­er orig­i­nal au for­mat FLAC (96kHz-32 bits vir­gule flot­tante)
Fichi­er MP3 (48kHz-32 bits vir­gule flot­tante). On remar­que que la lim­ite est désor­mais à 20 kHz, ce qui est nor­mal, puisqu’on est passé à une fréquence d’échantillonnage de 48 kHz.
Fichi­er MP3 (48kHz-16 bits). Le pas­sage à 16 bits ne change absol­u­ment rien, car la musique orig­i­nale n’avait pas une dynamique supérieure à 90 dB.
Fichi­er MP3 (44kHz-24 bits) L’u­til­i­sa­tion d’une fréquence d’échantillonnage plus basse ne change qua­si­ment rien, car la musique ne com­porte pas de fréquences supérieures à 20 kHz.
Fichi­er MP3 (44kHz-16 bits) Comme pour la fréquence d’échan­til­lon­nage de 48 kHz, la dynamique réduite de ce morceau n’est pas impactée par la baisse de réso­lu­tion (débit).
Fichi­er MP3 (44kHz‑8 bits) Le pas­sage à 8 bits, en dimin­u­ant la dynamique rend la musique moins claire. Le spec­tro­gramme mon­tre que les hautes fréquences sont moins nettes. Le fond bleu est moins pro­fond.
Fichi­er MP3 (32000–16) On retrou­ve le fond bleu avec le rétab­lisse­ment d’une réso­lu­tion de 16 bits. La coupure à 15 kHz est très nette. C’est le résul­tat du pas­sage à une fréquence d’échan­til­lon­nage de 32 kHz. Ce n’est pas for­cé­ment trag­ique, car la plu­part des audi­teurs n’entendent pas les fréquences supérieures à 15 kHz.
Fichi­er MP3 (22000–16 bits) Le pas­sage à une fréquence d’échantillonnage à 22 kHz, lim­ite la bande pas­sante à 10 000 Hz. C’est tout à fait logique et là, la musique com­mence à être vrai­ment dénaturée. On réservera cette qual­ité à l’enregistrement de la parole.
Fichi­er MP3 (8000–8 bits) C’est le pire for­mat MP3 pos­si­ble. La fréquence d’échan­til­lon­nage à 8 kHz lim­ite la bande pas­sante à moins de 4 kHz. La lim­i­ta­tion de la réso­lu­tion écrase la dynamique. On voit l’aspect de la musique sur cette image et à l’é­coute, c’est tout aus­si hor­ri­fi­ant.

Pour ceux qui auront la flemme d’ouvrir tous les fichiers du fichi­er ZIP, je pro­pose le fichi­er mon­strueuse­ment dimin­ué, celui à 8kHz et 8 bits… Atten­tion, oreilles frag­iles, bien s’accrocher.

09 — Desvelo 8kHz et 8 bits. Red­outable, non ?

Alors, MP3 ou Hi-Res ?

Au vu de la plu­part des instal­la­tions de dif­fu­sion sonore dans les milon­gas, du MP3 à 44 kHz et 16 bits est suff­isant. Cela peut être le for­mat final. En revanche, ce for­mat n’est pas pos­si­ble si on doit inter­venir sur la musique (retouche). Car chaque fois qu’on enreg­istre un for­mat MP3, on refait une com­pres­sion destruc­tive, c’est-à-dire que l’on sup­prime à chaque fois des infor­ma­tions, c’est-à-dire des sons…
Il est donc préférable dans ce cas de par­tir de fichiers dans un for­mat sans perte, ce qui per­me­t­tra de le réen­reg­istr­er sans dimin­uer la qual­ité sonore du fichi­er. Le tout dernier enreg­istrement peut être en MP3 44kHz-16 bits (320 kbit/s). Je suis con­va­in­cu qu’aucun danseur s’en ren­dra compte, même si je n’utilise que de la musique Hi-Res, car il y a tout de même une légère dif­férence.
Le plus impor­tant est d’avoir une source de bonne qual­ité, sans réver­béra­tion, avec une dynamique et une plage de fréquence com­plètes. Ces sources sont très rares, mais on en trou­ve de plus en plus. Pour ma part, j’ai eu la chance de numéris­er énor­mé­ment de musique à par­tir des dis­ques, ce qui est bien sûr la meilleure solu­tion. Pour le reste, c’est un long tra­vail de sélec­tion, de restau­ra­tion pour obtenir un enreg­istrement meilleur que celui que j’avais avant.
C’est un peu déce­vant de faire tout ce tra­vail et de voir que des pseu­do­DJ utilisent des musiques venant de YouTube, Spo­ti­fy ou autres. Ces musiques médiocres trans­for­ment les oreilles des danseurs.

Pourquoi certains danseurs se plaignent-ils des musiques de qualité ?

Lors de la restau­ra­tion de la chapelle Six­tine, à Rome, ter­minée en 1994, il y a eu une lev­ée de boucliers pour dénon­cer ce qui était un « mas­sacre ».

Á gauche, la Chapelle Six­tine avant restau­ra­tion. À droite, après.

On remar­que facile­ment la dif­férence, comme on remar­que la dif­férence sonore entre un mau­vais MP3 et un bon fichi­er audio.
Lorsque la chapelle Six­tine a été dévoilée après la restau­ra­tion, il y a eu un tol­lé pour dénon­cer un mas­sacre. Les vis­i­teurs étaient habitués à un pla­fond noir­ci par des siè­cles de fumée de cierges et la pol­lu­tion urbaine. Retrou­ver les couleurs franch­es choquait cer­tains regards.
Pour être com­plet, la restau­ra­tion de la Six­tine a reçu des inter­ven­tions de divers­es qual­ités. En musique, les restau­ra­tions pro­duisent aus­si des dégâts qui ren­dent la musique désagréable à l’écoute.
Le net­toy­age du bruit du disque a fait dis­paraître cer­tains élé­ments de la musique, voire don­né un effet de baig­noire. Tout comme on ne s’improvise pas restau­ra­teur de fresques, on ne s’improvise pas restau­ra­teur de musique. Cela demande du temps, de la réflex­ion et des con­nais­sances, ce dont sem­blent man­quer cer­tains édi­teurs et, en par­ti­c­uli­er, ceux qui affichent fière­ment « Remas­tered » ou « Remas­ter­i­za­do ».
Mais revenons à la polémique sur la musique dans les milon­gas. La plu­part des DJ impro­visés, et qui sont mal­heureuse­ment les plus nom­breux, ont des musiques effroy­ables, sans con­traste, sans aigu. Comme les audi­teurs ont l’ouïe qui baisse avec l’âge et que la com­mu­nauté tanguera n’est pas de la pre­mière jeunesse, on finit par s’habituer à cette musique plate, sourde et sans con­traste, comme le pla­fond sale de la Six­tine.
Lorsqu’une musique riche en aigus et en bass­es arrive, cer­tains se sen­tent agressés, car ils n’y sont pas habitués. Les plus jeunes adorent, ain­si que les mélo­manes qui peu­vent retrou­ver la sub­til­ité de la musique.
Comme DJ, il faut savoir sac­ri­fi­er la qual­ité de sa musique, notam­ment lorsque le sys­tème de dif­fu­sion de la salle est médiocre. De plus en plus de sys­tèmes sont des­tinés à la musique de boite de nuit avec un ren­force­ment des graves et des aigus, avec des médi­ums peu présents. Cela ne se marie pas tou­jours bien avec la musique de tan­go, qui demande plutôt des instal­la­tions com­pa­ra­bles à celles de la musique clas­sique. Les vio­lons sur ces matériels mal adap­tés devi­en­nent cri­ards, les bass­es peu­vent aus­si gên­er.
Le pre­mier tra­vail du DJ est d’abord de véri­fi­er l’acoustique de la salle. Cela se fait a min­i­ma en dif­fu­sant un bruit rose et en véri­fi­ant dans la salle, à l’aide d’un analy­seur de spec­tre (ou à l’oreille si on n’est pas équipé), qu’il n’y a pas de réso­nance gênante. Si c’est le cas, on procède à une égal­i­sa­tion de base qui con­siste à obtenir un sig­nal aus­si plat que pos­si­ble pour toutes les fréquences.
Trop sou­vent, les organ­isa­teurs ne don­nent pas l’opportunité au DJ de faire ces réglages, notam­ment quand il y a un orchestre, ce dernier ayant ten­dance à trans­former sa bal­ance en répéti­tion et il faut atten­dre par­fois des heures avant d’avoir quelques min­utes pour faire ses réglages. Pour ma part, je souhaite être sur place au moins une heure avant pour avoir le temps de tout régler quand je ne con­nais pas le lieu.

Un cas extrême de sono déséquili­brée. Dans cette salle, il y avait aupar­a­vant un DJ “toutes dans­es”. Il m’a été impos­si­ble de faire les mesures dans la salle avant la milon­ga, car j’ai enchaîné directe­ment. Il m’a donc fal­lu mod­i­fi­er l’égalisation en direct dans des pro­por­tions incroy­ables, en gon­flant énor­mé­ment les bass­es et en bais­sant les aigus. En effet, le son était dif­fusé par des enceintes médi­ums aiguës, sans cais­son de basse. En pous­sant les bass­es, on intro­duit de la dis­tor­sion dans les haut-par­leurs qui ne sont pas adap­tés pour cela. Pour avoir un son cor­rect dans la salle, la seule solu­tion a été de couper les fréquences supérieures, en gros, trans­former de la musique de haute qual­ité, en mau­vais MP3. Un comble. Si j’avais eu la pos­si­bil­ité d’intervenir en amont sur la sono, j’aurais cer­taine­ment trou­vé com­ment régler le prob­lème avant la milon­ga.

Bon, c’était un peu tech­nique et je pense que je vais devoir faire des pages sup­plé­men­taires pour détailler cer­tains points.

À bien­tôt, les amis !