Le théâtre Maipo est un célèbre théâtre de Buenos Aires. En plus de sa grande salle, il dispose de plusieurs étages où il est possible d’assister à des spectacles en prenant une petite merienda (goûter) pendant le spectacle. Plusieurs orchestres y ont joué, dont celui de Firpo qui fut un des premiers à enregistrer ce titre, en 1918. Mais êtes-vous sûr que ce tango parle bien de ce théâtre ?
Brève histoire du théâtre Maipo de Buenos Aires
Si on en croit l’historique développé sur le site du théâtre, voici quelques dates :
1908-05-07, il a été inauguré sous le nom de Scala.
1915-09-30, il est renommé en Esmeralda (il est d’ailleurs rue Esmeralda au 443).
1922-08-15, il prend le nom actuel de Maipo.
Ce tango ne devrait donc pas être antérieur à 1922. Cependant, Roberto Firpo y a joué en 1920 et il a enregistré le tango Maipo en 1918, ce qui est logique. Je vous donnerai l’explication plus loin… Pour changer, je vous propose de voir un documentaire sur son histoire. Il est en espagnol, mais il y a des sous-titres multilingues…
Extrait musical
Maipo 1939-04-18 — Orquesta Juan D’Arienzo. C’est notre tango du jour.
Paroles
Les paroles ne sont pas contemporaines de la musique. Elles témoignent en fait d’un changement de dédicace du tango. En effet, le tango écrit par Arolas fêtait le centenaire de la bataille de Maipo ou Maipú, une bataille gagnée contre les Espagnols dans les guerres d’indépendance. 1918, c’est aussi l’année de la création de la bandera, le drapeau argentin avec le soleil de Mai. Cette gravure de Géricault existe aussi en couleur avec une bandera argentina… Je ne me suis donc pas fait prier pour en mettre dans mon illustration de couverture. J’ai voulu jouer sur les deux tableaux, le théâtre Maipo et le théâtre des opérations militaires, mais ce n’est pas très réussi…
Théodore Géricault
« Bataille de Maïpu gagnée contre les Espagnols le 5 avril 1818
par les troupes alliées de Buenos Aires et Chili commandées par le capitaine général Son José de San Martin
Dédicacé aux héros de Chacabuco et Maïpu. »
Vuelve a mí, recuerdo del ayer con el brillar de luces en escena; siempre el mismo fulgor, las viejas candilejas son como estrellas… Otra vez, vibra en la noche aquel sueño de amor y canto del pasado; sombras que corretean por este viejo tablado de ayer.
Marquesinas de mis sueños, mil destellos de colores, figuras esculturales, nombres que están olvidados… corre el tiempo y el recuerdo se entrelaza con la pena… el sabor de cosas de antes guardadas con tanto amor…
El viejo Maipo nos vio bajo sus luces aquellos días tan llenos de ternuras soñar amores que fueron embeleso… con toda el alma, con toda la ilusión, con estas notas, con este tango triste, quiero contarte teatro de mi pueblo aquello que guardé en mi corazón, tal como lo viví… tan lleno de emoción.
Eduardo Arolas (Avant 1918 Letra de Gabriel Clausi plus tardive 1953 ?)
Traduction libre et indications
Cela me revient, un souvenir d’hier avec le scintillement des lumières sur la scène ; toujours la même luminosité, les vieilles lampes sont comme des étoiles… De nouveau, le rêve d’amour et le chant du passé vibrent dans la nuit ; des ombres qui courent autour de cette vieille scène d’hier. Des verrières de mes rêves, mille éclats de couleurs, des figures sculpturales, des noms oubliés… Le temps passe et le souvenir se mêle au chagrin… le goût des choses du passé gardées avec tant d’amour… Le vieux Maipo nous voyait sous ses lumières, ces jours si pleins de tendresse, rêvant d’amours ravies… De toute mon âme, de toute mon illusion, avec ces notes, avec ce triste tango, j’ai envie de te dire, théâtre de mon village, ce que j’ai gardé dans mon cœur, comme je l’ai vécu… tellement plein d’émotion.
Autres versions
Maipo 1918 — Orquesta Roberto Firpo.
Une version commémorative de la bataille de Maipo ou Maipú ou Maïpu. Firpo jouera justement cette œuvre dans ce théâtre en 1920, alors qu’il s’appelle encore Esperalda, du nom de la rue où il est. Il ne prendra le nom de Maipo, qu’en 1922. J’imagine que Maipo qui est équivalent à Maipú peut venir du nom de la rue de la même manzana (bloc urbain de 100mx100m encadré par 4 rues). Le théâtre appartient au bloc délimité par l’avenue Corrientes et les rues Esmeralda (où il a sa porte principale), Maipù et Lavalle.
Maipo 1928-03-28 — Orquesta Julio De Caro.
Une version un peu nostalgique, qui pourrait coller aux paroles, mais en 1928, le théâtre n’était pas un « vieux théâtre ». Il a subi un incendie en 1928, mais c’était en novembre, en mars, les paroles ne pouvaient pas le regretter.
Maipo 1936-07-24 — Orquesta Pedro Maffia.
Huit ans plus tard, un thème très nostalgique. Une version douce et jolie, avec des vents et un piano agile. Une belle version qui entraîne bien.
Maipo 1939-04-18 — Orquesta Juan D’Arienzo. C’est notre tango du jour.Maipo 1941-09-02 — Orquesta Julio De Caro.
Jolis violons, survolant le piano et l’orchestre plus percussif. Cette version, plus tonique que celle de 1928, s’accommode plus d’un thème militaire ou festif (évocation des spectacles du théâtre) que nostalgique.
Maipo 1953-04-10 — Orquesta Julio De Caro.
Une version un peu étrange. Compatible avec le thème du théâtre. Gabriel Clausi dont on ne connaît pas la date d’écriture des paroles pourrait aussi l’avoir écrit en 1953, à son retour de dix ans au Chili. Il retrouve le théâtre et la nostalgie fait le reste.
Maipo 1962-09-13 — Cuarteto Troilo-Grela.
Avec Aníbal Troilo (bandonéon), Roberto Grela (guitarra), Ernesto Báez (guitarrón), Eugenio Pro (contrabajo). Une très belle version, à écouter.
La toute dernière version, une version originale comme sait en faire cet orchestre.
Finalement, peu de versions collent aux paroles. La musique est plutôt tonique et pas nostalgique dans la plupart des versions. Elle peut être tonique pour évoquer la bataille de Maipo, mais aussi pour présenter les spectacles qui se déroulaient dans la salle. Je vous laisse donc en plan. Si vous trouvez la réponse et notamment la date d’écriture des paroles par Gabriel Clausi, je suis preneur.
À demain, les amis !
Maipo, théâtre ou théâtre d’opérations militaires ; Sans doute les deux, mon Capitaine Général.
Gerardo Hernán Matos Rodríguez Letra: Fernando Silva Valdés
Je suis dans l’avion qui m’éloigne de mon Argentine pour l’Europe. La coïncidence de date fait, que je me devais le choisir comme tango du jour. Il y a un siècle, les musiciens, danseurs et chanteurs argentins s’ouvrirent, notamment à Paris, les portes du succès. Un détail amusant, les auteurs de ce titre sont Uruguayens, Gerardo Hernán Matos Rodríguez, l’auteur de la Comparsita et Fernando Silva Valdès…
Correspondance de date. Cette anecdote a été écrite dans l’avion l’an dernier et je suis encore de voyage entre l’Argentine et l’Espagne à la même date. Ce court exil me permettra d’animer quelques milongas et je rentrerai à Buenos Aires, fin avril.
Ce titre peut ouvrir la piste à de très nombreux sujets. Pas question de les traiter tous. Je liquide rapidement celui de l’histoire contée dans ce tango, d’autant plus que cette version est instrumentale. C’est un gars de la campagne qui s’est fait voler sa belle par un sale type et qui a donc décidé de se faire la belle (s’en aller) en quittant l’Argentine « Adios Argentina ». Il se peut qu’il se retourne en Uruguay, ce qui serait logique quand on connaît la nostalgie des originaires de la Province de l’Est (voir par exemple, Felicia écrit par Carlos Mauricio Pacheco). Dans le cas présent, j’ai préféré imaginer qu’il va en Europe. Il dit dans la chanson qu’il cherche d’autres terres, et un autre soleil, ce n’est donc sans doute pas le Sol de Mayo qui est commun, quoique d’aspect différent sur les deux drapeaux.
Les voyages transatlantiques des musiciens de tango
Le début du vingtième siècle jusqu’en 1939 a vu de nombreux musiciens et chanteurs argentins venir tenter leur chance en Europe. Parmi eux, en vrac : Alfredo Eusebio Gobbi et sa femme Flora Rodriguez, Ángel Villoldo, Eduardo Arolas, Enrique Saborido, Eduardo Bianco, Juan Bautista Deambroggio (Bachicha) et son fils Tito, les frères Canaro, Carlos Gardel, Vicente Loduca, Manuel Pizarro, José Ricardo, José Razzano, Mario Melfi, Víctor Lomuto, Genaro Espósito, Celestino Ferrer, Eduardo Monelos, Horacio Pettorossi… La liste est interminable, je vous en fais grâce, mais nous en parlerons tout au long des anecdotes de tango. Sachez seulement que, selon l’excellent site « La Bible tango », 345 orchestres ont été répertoriés, chaque orchestre comptant plusieurs musiciens. Même si tous n’étaient pas Argentins ou Uruguayens de naissance, ils ont donné dans la mode « Tango ». Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’excellent site de Dominique Lescarret (dit el Ingeniero « Une histoire du tango »)
Orchestre Bianco-Bachicha en costume de gaucho, car le syndicat des musiciens français obligeait les artistes étrangers à porter une tenue de leur pays.
Vous remarquerez que l’orchestre de Bianco et Bachita est vêtu en costume de Gaucho et qu’ils portent la fameuse bombacha, bombacha offerte par la France à l’Argentine… En effet, le syndicat des musiciens français obligeait les artistes étrangers porter un costume traditionnel de leur pays pour se distinguer des artistes autochtones.
Histoire de bombachas
On connaît tous la tenue traditionnelle des gauchos, avec la culotte ample, nommée bombacha. Ce vêtement est particulièrement pratique pour travailler, car il laisse de la liberté de mouvement, même s’il est réalisé avec une étoffe qui n’est pas élastique. Cependant, ce qui est peut-être moins connu c’est que l’origine de ce vêtement est probablement française, du moins indirectement. En France métropolitaine, se portaient, dans certaines régions, comme la Bretagne, des braies très larges (bragou-braz en breton). Dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée, ce pantalon était aussi très utilisé. Par exemple, par les janissaires turcs, ou les zouaves de l’armée française d’Algérie.
Janissaire turc, zouave (du pont de l’Alma à Paris), paysan breton, homme de Majorque (Espagne), beaux Argentins de Chubut.
La désastreuse guerre de Crimée en provoquant la mort de 800 000 soldats a également libéré des stocks importants d’uniformes. Qu’il s’agisse d’uniformes de zouaves (armée de la France d’Algérie dont quatre régiments furent envoyés en Crimée) ou de Turcs qui étaient alliés de la France dans l’affaire.
De beaux zouaves. Leur pantalon était rouge, ce qui ne se voit pas sur cette photo réalisée avec une pellicule orthochromatique qui avait donc tendance à foncer la couleur rouge. Je sais que c’est une photo en noir et blanc, mais avec une pellicule plus moderne (panchromatique), les pantalons auraient été plus clairs. C’est en tous cas ce type de pantalon qui a rejoint l’Argentine. Napoléon III n’était avare ni de pantalons ni de vies humaines…
Napoléon III s’est alors retrouvé à la tête d’un stock de près de 100 000 uniformes comportant des « babuchas », ce pantalon ample. Il décida de les offrir à Urquiza, alors président de la fédération argentine. Les Argentins ont alors adopté les babuchas qu’ils réformeront en bombachas. En guise de conclusion et pour être complet, signalons que certaines personnes disent que le pantalon albicéleste d’Obélix, ce fameux personnage René Goscinny et Albert Uderzo est en fait une bombacha et que c’est donc une influence argentine. Goscinny a effectivement vécu dans son enfance et son adolescence en Argentine de 1927 (à 1 an) à 1945. Il a donc certainement croisé des bombachas, même s’il a étudié au lycée français de Buenos Aires. Ce qui est encore plus certain, c’est qu’il a connu les bandes alternées de bleu ciel et de blanc que les Argentins utilisent partout de leur drapeau à son équipe nationale de foot.
Il se peut donc que Goscinny ait influencé Uderzo sur le choix des couleurs du pantalon d’Obélix. En revanche, pour moi, la forme ample est plus causée par les formes d’Obélix que par la volonté de lui faire porter un costume traditionnel, qu’il soit argentin ou breton… Et si vraiment on devait retenir le fait que son pantalon est une bombacha, alors, il serait plus logique de considérer que c’est un bragou-braz, par Toutatis, d’autant plus que les Gaulois portaient des pantalons amples (braies) serrés à la cheville…
Extrait musical
Adiós Argentina 1930-03-20 – Orquesta Típica Victor.
Les paroles
Tierra generosa, en mi despedida te dejo la vida temblando en mi adiós. Me voy para siempre como un emigrante buscando otras tierras, buscando otro sol. Es hondo y es triste y es cosa que mata dejar en la planta marchita la flor. Pamperos sucios ajaron mi china, adiós, Argentina, te dejo mi amor.
Mi alma prendida estaba a la de ella por lazos que mi cariño puro trenzó, y el gaucho, que es varón y es altanero, de un tirón los reventó. ¿Para qué quiero una flor que en manos de otro hombre su perfume ya dejó?
Llevo la guitarra hembra como ella; como ella tiene cintas de color, y al pasar mis manos rozando sus curvas cerraré los ojos pensando en mi amor. Adiós, viejo rancho, que nos cobijaste cuando por las tardes a verla iba yo. Ya nada queda de tanta alegría. Adiós Argentina, vencido me voy.
Gerardo Hernán Matos Rodríguez Letra: Fernando Silva Valdés
Traduction libre
Terre généreuse, dans mes adieux, je te laisse la vie tremblante dans mes adieux. Je pars pour toujours comme un émigré à la recherche d’autres terres, à la recherche d’un autre soleil. C’est profond et c’est triste et c’est une chose qui tue que de laisser la fleur sur la plante fanée. Les sales pamperos ont sali ma chérie, au revoir, Argentine, je te laisse mon amour. Mon âme était attachée à la sienne par des liens que ma pure affection tressait, et le gaucho, qui est homme et hautain, les brisa d’un seul coup. Pourquoi voudrais-je d’une fleur qui a déjà laissé son parfum dans les mains d’un autre homme ? J’emporte ma guitare, femme comme elle, comme elle, elle a des rubans colorés, et, quand mes mains frôleront ses courbes, je fermerai les yeux en pensant à mon amour. Adieu, vieux ranch, tu nous abritais quand j’allais la voir le soir. Il ne reste rien de tant de joie. Adieu Argentine, vaincu, je pars.
J’ai laissé le terme « Pamperos » dans sa forme originale, car il peut y avoir différents sens. Ici, on peut penser qu’il s’agit des hommes de la pampa, vu ce qu’ils ont fait à sa china (chérie) voir l’article sur Por vos yo me rompo todo. Le Pampero est aussi un vent violent et froid venant du Sud-ouest. Un vent qui pourrait faire du mal à une fleur. Dans un autre tango, Pampero de 1935 composé par Osvaldo Fresedo avec des paroles d’Edmundo Bianchi ; le Pampero (le vent) donne des gifles aux gauchos.
¡Pampero! ¡Viento macho y altanero que le enseñaste al gaucho golpeándole en la cara a levantarse el ala del sombrero!
Pampero 1935-02-15 – Orquesta Osvaldo Fresedo con Roberto Ray (Osvaldo Fresedo Letra: Edmundo Bianchi)
Pampero, vent macho et hautain qui a appris au gaucho en le giflant à la face à lever les ailes de son chapeau (à saluer).
Patoruzú, le Tehuelche de la BD créée en 1928 par Dante Quinterno
Le terme de Pampero était donc dans l’air du temps et je trouve que l’hypothèse d’un quelconque malotru de la Pampa fait un bon candidat, en tout cas meilleur que le compagnon de Patoruzú, le petit Tehuelche de la BD de Dante Quinterno, puisque ce cheval fougueux n’a rejoint son compagnon qu’en 1936, 8 ans après la création de la BD et donc trop tard pour ce tango. Mais de toute façon, je n’y croyais pas.
Autres versions
D’autre versions, notamment chantées, pour vous permettre d’écouter les paroles. Les artistes qui ont enregistré ce titre dans les années 1930 étaient tous familiers de la France. C’est dans ce pays que le tango s’est acheté une « conduite » et qu’il s’est ainsi ouvert les portes de la meilleure société argentine, puis d’une importante partie de sa communauté de danseurs, de la fin des années 30 jusqu’au milieu des années 50 du XXe siècle.
Adiós Argentina 1930-03-20 – Orquesta Típica Victor. Adiós Argentina 1930 – Alina De Silva accompagnée par l’Orchestre argentin El Morito. Voir ci-dessous un texte très élogieux sur cette artiste paru dans une revue de l’époque.Adiós Argentina 1930-07-18 – Alberto Vila con conjuntoAdiós Argentina 1930-12-03 – Ada Falcón con acomp. de Francisco CanaroAdiós Argentina 1930-12-10 – Orquesta Francisco Canaro. Une semaine après l’enregistrement du titre avec Ada Falcón, Francisco Canaro enregistre une version instrumentale.Adiós Argentina 1930-12-10 – Orquesta Francisco Canaro. Il s’agit du même disque que le précédent, mais lu sur un gramophone de 1920. C’est en gros le son qu’avaient les utilisateurs de l’époque… La comparaison est moins nette car pour être mis en place sur ce site, les fichiers sont environ réduit à 40 % de leur taille, mais on entend tout de même la différence.
Grafonola Columbia de 1920
Adiós Argentina 2001-06 – Orquesta Matos Rodríguez (Orquesta La Cumparsita). Une sympathique versión par cet orchestre à la gloire du compositeur uruguyane, autour de la musique du tango du jour.
Le succès d’une chanteuse Argentine en France, Alina de Silva
Couverture de La Rampe du premier décembre 1929 avec Alina de Silva en couverture. Un article élogieux est contenu à l’intérieur.
« Nous l’avons connue à l’Empire il y a quelques mois. Son tour de chant, immédiatement et justement remarqué, réunit les éloges unanimes de la critique. Elle s’est imposée maintenant dans la pléiade des grandes et pures artistes. Chanteuse incomparable, elle est habitée d’une passion frémissante, qu’elle sait courber à sa fantaisie en ondes douces et poignantes à la fois. Sur elle, notre confrère Louis-Léon Martin a écrit, ce nous semble, des phrases définitives : “Alina de Silva chante et avec quel art. Elle demeure immobile et l’émotion naît des seules indexions de son visage et des modulations de sa voix. Elle possède cette vertu extraordinaire de paraître toute proche, comme penchée vers nous. J’ai dit sa voix calme et volontaire, soumise et impérieuse, capiteuse, passionnée, mais jamais je ne I’avais entendue s’éteindre — mais oui, tous les sens ont ici leur part — en de belles pâmoisons. Alina de Silva joue de sa voix comme les danseuses, ses compatriotes, de leurs reins émouvants et flexibles. Elle subjugue…” Deux ans ont suffi à Mlle Alina de Silva pour conquérir ce Paris qu’elle adore et qui le lui rend bien, depuis le jour où elle pénétra dans la capitale. La petite chanteuse argentine est devenue maintenant une » étoile » digne de figurer à côté des plus éclatantes. Il est des émotions qui ne trompent pas. Celles que continue à nous donner Alina de Silva accroissent notre certitude dans l’avenir radieux réservé à cette artiste de haute race. » A. B.
Et ce n’est qu’un des nombreux articles dithyrambiques qui saluent la folie du tango en France à la belle époque des années folles.
A. B. ? La Rampe du premier décembre 1929
Un des premiers témoignages de la folie tango dans la revue Femina du premier novembre 2011. CeE qui est en couleur traite du tango. En noir et blanc, la couverture et le One Step, autre danse qui se disputait la première place à l’époque.
Ainsi s’achève mon vol
Mon avion va bientôt atterrir à Madrid, c’est merveilleux de faire en si peu d’heures le long trajet qu’ont effectué en bateau tant de musiciens argentins pour venir semer le tango en Europe. Je vais essayer, lors de cette tournée européenne, de faire sentir l’âme de notre tango à tous les danseurs qui auront la gentillesse de danser sur mes propositions musicales. À très bientôt les amis !
À très bientôt les amis de chaque côté de l’Atlantique !
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